800 000 tonnes de poissons importés en Côte d'Ivoire en 2024

Samedi 2 Aout 2025

La Côte d'Ivoire a lancé le 1er août 2025 son projet économie bleue avec la FAO pour réduire ses importations de 800 000 tonnes de poisson et développer la pêche locale durable.


800 000 tonnes de poissons importés en Côte d'Ivoire en 2024 © Crédit photo DR
L'économie bleue Côte d'Ivoire entre dans une nouvelle phase avec le lancement officiel vendredi 1er août du projet d'appui à la transition. Organisé par la FAO, cet atelier marque le démarrage concret des actions pour combler le déficit halieutique national. Le pays importe massivement ses produits de la mer, une situation que les autorités veulent inverser. "On importe près de 88% de nos besoins en consommation de poissons", révèle Abou Bamba, conseiller spécial du président de la République. Cette dépendance pèse lourdement sur l'économie nationale et le pouvoir d'achat des ménages.

Le projet bénéficie du soutien financier de la Banque africaine de développement et de l'expertise technique de la FAO. Joseph Neymah, représentant résident de la FAO, annonce "un financement de 300 000 dollars américains (170,34 millions FCFA) pour soutenir le gouvernement" dans cette démarche. L'initiative vise à transformer les ressources marines et aquatiques en leviers de développement économique. Les parties prenantes se mobilisent autour d'une feuille de route nationale élaborée spécifiquement pour cette transition.

Un déficit de 800 000 tonnes

Les chiffres révèlent l'ampleur du défi à relever. "La Côte d'Ivoire a importé 800 000 tonnes de poissons en 2024", précise Abou Bamba lors de l'atelier. Cette situation "n'est pas bonne pour notre balance des paiements, ce n'est pas bon pour l'économie, ce n'est pas bon non plus pour le coût de la vie", ajoute-t-il. Le potentiel halieutique national reste largement sous-exploité malgré les 550 kilomètres de côtes et les nombreux plans d'eau continentaux. Cette dépendance extérieure fragilise la sécurité alimentaire du pays.

Hélène N'Garnim-Ganga, coordinatrice résidente du système des Nations Unies, souligne que "la transition vers l'économie bleue est une exigence stratégique pour renforcer la résilience des populations côtières". L'objectif dépasse la simple production halieutique pour englober un développement durable harmonieux avec les écosystèmes marins. Cette approche globale mobilise investissements publics et privés pour diversifier l'économie nationale. Les communautés côtières constituent les premiers bénéficiaires de cette transformation économique.

Une stratégie nationale

Le ministère des Ressources animales et halieutiques a préparé le terrain avec plusieurs documents stratégiques. Assoumany Gouromenan, directeur de cabinet du MIRAH, présente la vision gouvernementale : "une Côte d'Ivoire riche de ses écosystèmes aquatiques, continentaux et marins, utilisés de manière durable et résilients au changement climatique". Cette ambition se décline en Cadre stratégique, Plan national d'investissement, Programme de développement et Feuille de route opérationnelle. L'administration concernée ajuste son fonctionnement "afin de maximiser les synergies" entre secteurs.

Le caractère transversal de l'économie bleue nécessite une coordination renforcée. "Il touche à la pêche, à l'environnement, à la formation, à la gouvernance locale, et à l'innovation", explique la coordinatrice onusienne. Cette approche multisectorielle implique ministères, collectivités, entreprises, chercheurs et communautés locales. L'objectif consiste à "valoriser durablement les océans et les espaces aquatiques continentaux et littoraux pour en faire une source de ressources nationales", conclut le directeur de cabinet du MIRAH. Les premiers résultats sont attendus dès 2026 avec l'opérationnalisation des projets identifiés.

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