Blé Goudé sur la NCI : "Je souffre de ma séparation du président Gbagbo, je demande pardon"

Mardi 25 Novembre 2025

Le président du COJEP, Charles Blé Goudé a livré un témoignage poignant sur la NCI le 24 novembre 2025 et implore le pardon de son ancien mentor Laurent Gbagbo.


Blé Goudé sur la NCI : "Je souffre de ma séparation du président Gbagbo, je demande pardon" © Crédit photo DR
Le président du COJEP, Charles Blé Goudé a fait des confidences bouleversantes lors de l'émission La Quotidienne sur la chaîne ivoirienne NCI, ce 24 novembre 2025. Devant les journalistes, l'ancien leader estudiantin a ouvert son cœur sur sa relation brisée avec Laurent Gbagbo. « Je souffre de ma séparation du président Gbagbo parce que j'ai beaucoup souffert avec lui », confie-t-il d'une voix empreinte d'émotion.

Pendant trois ans, Blé Goudé a gardé le silence malgré les accusations de trahison lancées par les militants de gauche. Ce soir-là, sur le plateau de la NCI, il a décidé de tout déballer. « Il y a des souffrances silencieuses qui détruisent plus que les bombes », lâche celui qui a partagé la cellule de Gbagbo à la Cour pénale internationale. L'ancien compagnon de lutte refuse désormais de porter seul le poids d'une rupture qu'il dit orchestrée de l'extérieur.

Des tentatives de réconciliation

Blé Goudé raconte avoir multiplié les démarches pour renouer avec son mentor. « Je suis allé rencontrer le pasteur Dion, j'ai écrit une lettre au professeur Hubert Oulaye, je me suis rapproché des chefs coutumiers de Gagnoa », énumère-t-il sur la NCI. Toutes ces tentatives se sont heurtées à un mur de silence. Le président du COJEP assure qu'un « corridor » a été installé autour de Gbagbo, empêchant les anciens compagnons de l'approcher librement.

L'homme qui a fait 12 fois la prison pour ses idées politiques ne comprend pas ce qui lui est reproché. « Je ne sais pas ce que j'ai fait. Mais je pense que je peux encore lui apporter beaucoup », plaide-t-il face caméra. Blé Goudé rappelle qu'à la CPI, personne n'a pu utiliser son témoignage contre Gbagbo, preuve selon lui de sa loyauté indéfectible.

Le poids d'un passé commun

Sur le plateau de La Quotidienne, Blé Goudé évoque avec nostalgie ses années aux côtés de Laurent Gbagbo. « Moi, je l'ai connu et président, et opposant, et prisonnier », dit-il en insistant sur chaque mot. Il refuse de commenter les déclarations publiques de son ancien mentor, par respect pour celui qu'il considère toujours comme son père politique. « Je lui donne tous les droits sur moi », affirme le président du COJEP.

Pourtant, l'interview sur la NCI révèle un homme à bout. Après trois années passées en Côte d'Ivoire à essuyer les critiques et les accusations de collusion avec le pouvoir en place, Blé Goudé a choisi de rompre le silence. « Le silence a souvent des relents de trahison et de complicité. Votre silence peut vous condamner », justifie-t-il sa décision de parler publiquement.

« Ma place n'est pas ailleurs. Ma place, c'est parmi les pro-Gbagbo. C'est ma famille », martèle Blé Goudé sur la NCI. L'ancien bras droit de Gbagbo ne cache pas son objectif : réunir la gauche ivoirienne aujourd'hui morcelée. Il cite les figures emprisonnées - Damana Picass, Boubacar Koné, Lida - et appelle à l'unité. « Rien ne nous oppose. Mettons-nous ensemble. Sauvons notre cause. C'est encore possible », lance-t-il comme un dernier espoir.

Le président du COJEP termine son intervention par ces mots solennels : « Je demande pardon au président Gbagbo si je l'ai choqué. » Une supplique publique qui témoigne de la volonté de l'ancien leader de la Jeunesse patriotique de renouer avec son passé. Reste à savoir si cet appel à la réconciliation, lancé depuis le plateau de la NCI ce 24 novembre 2025, trouvera un écho chez Laurent Gbagbo et ses partisans. Dans l'immédiat, la gauche ivoirienne reste profondément divisée, chaque camp campant sur ses positions.

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