Joël Kouadio N'Guessan présente ses excuses à la justice ivoirienne

Samedi 5 Juillet 2025

Joël Kouadio N'Guessan fait amende honorable. Dans un communiqué du 5 juillet, il présente ses excuses à la justice ivoirienne après sa détention.


Joël Kouadio N'Guessan rompt le silence après sa libération. Dans un communiqué publié le 5 juillet 2025, l'homme d'affaires présente ses excuses à l'institution judiciaire ivoirienne. Il avait été interpellé le 18 juin dernier et conduit à la Préfecture de Police d'Abidjan suite à une interview accordée au journal en ligne "Lemondeactuel.com" le 17 juin. Ses propos avaient visiblement déplu aux autorités judiciaires.

"J'ai finalement été inculpé pour discrédit sur l'Institution judiciaire et discrédit sur une décision de justice", révèle-t-il dans son communiqué. Il avait été placé en détention préventive au Pôle Pénitentiaire d'Abidjan le 19 juin 2025 avant d'être libéré. Son audition du vendredi 4 juillet, en présence de son conseil Maître Rodrigue Dadje, semble avoir été déterminante dans sa démarche de réconciliation avec la justice.

Reconnaissance des faits et regrets

"À l'issue de mon audition ce vendredi 4 juillet 2025 accompagné de mon Conseil Maître Rodrigue Dadje, j'ai réalisé que mon interview avait choqué beaucoup d'acteurs de la justice, notamment des magistrats", confie Joël Kouadio N'Guessan. Cette reconnaissance marque un tournant dans l'affaire qui avait défrayé la chronique judiciaire ivoirienne.

L'homme d'affaires admet avoir franchi une ligne rouge dans ses déclarations. "Loin de moi l'idée de remettre en question l'autorité de l'Institution judiciaire, ou, à plus forte raison, de porter atteinte à l'honneur des magistrats ivoiriens", précise-t-il. Cette mise au point vise à apaiser les tensions créées par ses propos initiaux qui avaient été perçus comme une attaque contre le système judiciaire.

Excuses formelles à l'institution

"Je tiens donc à présenter mes sincères excuses à l'Institution judiciaire et aux magistrats pour mes propos tenus dans cette interview", déclare solennellement Joël Kouadio N'Guessan. Ces excuses publiques constituent un geste rare dans le paysage judiciaire ivoirien, où les personnalités publiques rechignent généralement à faire amende honorable.

La formulation de ses excuses témoigne d'une volonté de réconciliation. L'homme d'affaires reconnaît implicitement avoir "exposé" les magistrats à "une quelconque forme de désapprobation publique". Cette reconnaissance de responsabilité contraste avec l'attitude souvent défensive adoptée par les personnalités mises en cause par la justice.

Liberté d'expression

L'affaire Joël Kouadio N'Guessan illustre les tensions autour de la liberté d'expression en Côte d'Ivoire. Ses déclarations du 17 juin avaient franchi le seuil de la critique légitime pour basculer dans ce que la justice considère comme du "discrédit". Cette frontière, souvent floue, fait l'objet de débats récurrents entre défenseurs des droits humains et autorités judiciaires.

La rapidité de la procédure - interpellation le 18 juin, inculpation et détention le 19 juin - témoigne de la sensibilité du pouvoir judiciaire face aux critiques publiques. Cette réactivité soulève des questions sur l'équilibre entre protection de l'institution et respect du débat démocratique. Les 16 jours de détention préventive ont visiblement pesé dans la décision de présenter des excuses.

Précédent pour d'autres affaires similaires

Ce retournement de situation pourrait faire jurisprudence pour d'autres personnalités tentées de critiquer publiquement la justice. L'exemple de Joël Kouadio N'Guessan montre qu'une démarche d'excuses peut permettre une sortie de crise honorable. Sa libération après présentation d'excuses pourrait encourager d'autres à adopter une attitude similaire.

L'intervention de son avocat, Maître Rodrigue Dadje, semble avoir été déterminante dans cette stratégie de réconciliation. La présence d'un conseil expérimenté s'avère souvent indispensable pour naviguer dans les méandres judiciaires ivoiriens. Cette affaire rappelle l'importance du choix de la défense dans les dossiers sensibles impliquant des personnalités publiques.

Cette affaire marque un tournant dans les relations entre personnalités publiques et justice en Côte d'Ivoire. Les excuses de Joël Kouadio N'Guessan pourraient inspirer d'autres approches de résolution des conflits entre citoyens et institution judiciaire. Son communiqué du 5 juillet 2025 restera probablement comme un modèle de réconciliation publique avec la justice ivoirienne.

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