Le PPA-CI recense 394 condamnations fermes après la présidentielle d'octobre 2025

Vendredi 5 Décembre 2025

Koné Katinan dresse ce jeudi 4 décembre 2025 lors de la 40e Tribune du PPA-CI le bilan des arrestations post-électorales : 612 prévenus, 17 morts, 394 condamnations fermes.


Le PPA-CI recense 394 condamnations fermes après la présidentielle d'octobre 2025 © Crédit photo DR
Koné Katinan, président du Conseil stratégie et politique du PPA-CI, a présenté jeudi un bilan glaçant des suites de l'élection présidentielle du 25 octobre dernier. Devant les militants réunis pour la 40e Tribune du parti de Laurent Gbagbo, il a énuméré les chiffres : 612 personnes jugées, dont 394 condamnées à de la prison ferme. Un décompte qui dépasse largement les estimations officielles.

Le pool d'avocats du PPA-CI a suivi les dossiers tribunal après tribunal. Sur les 612 prévenus assistés, 213 ont été relaxés, 5 ont écopé de peines avec sursis. « La quasi-totalité des condamnés ont pris le maximum, soit 36 mois de prison pour troubles à l'ordre public », détaille le responsable politique. Trois ans ferme pour avoir manifesté. À ces chiffres s'ajoutent 12 condamnations à Dabou et 7 à Oumé, sans assistance judiciaire.

Un décompte qui s'alourdit

La géographie carcérale dressée par le PPA-CI est étendue. Plus de 900 personnes sont détenues à la maison d'arrêt d'Abidjan. À Bouaké, 27 sont en prison civile. Les prisons de Guiglo, Toumodi, Soubré et Bouaflé accueillent également des dizaines de détenus. « Pour 14 personnes, nous ignorons toujours le lieu exact de détention », s'alarme Koné Katinan.

Le bilan humain est plus lourd que celui du gouvernement. « Nous recensons au moins 17 décès », a annoncé le dirigeant du PPA-CI. Un chiffre qui contraste avec les 11 morts officiellement reconnus lors du Conseil national de sécurité du 13 novembre. Le parti dénombre aussi « plus de 56 blessés et plus de 1 000 interpellations ».

L'initiative Gbagbo pour libérer les prisonniers

Parmi les détenus, 39 femmes ont été écrouées, dont 18 condamnées à trois ans ferme. « Deux d'entre elles sont enceintes. L'une aurait besoin d'une échographie qui lui serait refusée », déplore Katinan Koné. Sept femmes attendent encore leur jugement.

Face à cette situation, Laurent Gbagbo a lancé samedi 29 novembre l'Initiative pour la libération des prisonniers politiques. Cette structure vise à « servir de passerelle entre les familles, les avocats et les institutions internationales ». Koné Katinan a détaillé sa portée politique : « Rappeler qu'il existe des prisonniers d'opinion, lutter pour le respect des libertés publiques, et continuer le combat contre le 4e mandat. » Un message adressé au président Ouattara, dont la réélection est contestée.

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