Les Éléphants de Côte d'Ivoire entrent dans la CAN 2025 affaiblis et sous pression

La préparation a tourné au cauchemar. À trois jours du premier match de la CAN 2025 contre le Mozambique ce mercredi 24 décembre à Marrakech, la Côte d'Ivoire a perdu son buteur vedette Sébastien Haller sur blessure. Une tuile de plus pour le sélectionneur Emerse Faé, qui devra composer sans Nicolas Pépé, écarté du groupe après des propos polémiques sur les réseaux sociaux. Les champions d'Afrique en titre entament leur campagne dans des conditions loin d'être idéales.

Le groupe de la mort attend les Éléphants. Après le Mozambique, ils affronteront le Cameroun le 28 décembre puis le Gabon de Pierre-Emerick Aubameyang trois jours plus tard. Trois adversaires redoutables pour une équipe qui accumule les absences et les méformes. "On doit faire avec les joueurs disponibles et en forme", reconnaît l'entourage de la sélection, conscient que la défense du titre s'annonce compliquée.

Tout a basculé quelques jours avant l'annonce de la liste. Nicolas Pépé, 50 sélections au compteur, s'est amusé à moquer l'arrivée d'Alban Lafont dans le groupe ivoirien. "Il est burkinabé... Il n'est pas ivoirien", a lâché l'attaquant dans un entretien relayé sur les réseaux sociaux, faisant référence aux origines du gardien français né au Burkina Faso. Des propos qui n'ont pas du tout plu à Emerse Faé.

Le sélectionneur a tranché sans hésiter. Pépé ne figure pas dans la liste pour la CAN 2025, non pas pour des "raisons sportives" mais bien "pour la vie de groupe", comme l'a précisé le staff. Un choix fort qui prive la Côte d'Ivoire d'un joueur d'expérience, capable de faire la différence dans les grands rendez-vous. L'affaire a jeté un froid sur la préparation, alimentant les doutes autour de cette équipe chamboulée.

Le coup est rude. Sébastien Haller, buteur décisif lors de la finale victorieuse contre le Nigeria en 2024, a rechuté. Sa cuisse a lâché lors de son dernier match avec Utrecht, le laissant sur le carreau à quelques heures du départ pour le Maroc. "C'est un énorme coup dur", admet un proche de la sélection. Déjà arrivé blessé à la précédente CAN, l'attaquant avait réussi à marquer en demi-finale puis en finale, dont le but de la victoire à Abidjan.

Son remplaçant, Evann Guessand, ne rassure personne. Le joueur d'Aston Villa pointe à deux petits buts en 18 matches cette saison. Jean-Philippe Krasso, autre option offensive, traverse lui aussi une période difficile au Paris FC où il n'a plus trouvé le chemin des filets depuis début octobre. Même Simon Adingra, double passeur lors du sacre continental, n'a pas été rappelé. Le jeune ailier de 23 ans joue trop peu à Sunderland pour prétendre à une place.

Le retour de Wilfried Zaha fait beaucoup parler. À 33 ans, l'attaquant n'avait plus porté le maillot orange depuis deux ans et avait déjà boudé la sélection entre 2018 et 2021. Mais ses performances étincelantes en MLS avec Charlotte ont convaincu Faé de lui redonner sa chance. "Wilfried peut apporter son expérience et son talent", espère-t-on du côté des Éléphants.

Les regards se tournent aussi vers la nouvelle génération. Yan Diomandé explose au RB Leipzig et attise les convoitises. Amad Diallo, titulaire à Manchester United, incarne lui aussi l'avenir radieux de l'attaque ivoirienne. Au milieu de terrain, la situation n'est guère plus réjouissante. Seko Fofana sort de blessure et le Stade Rennais tourne mieux sans lui en Ligue 1. Jean-Michael Séri, décisif lors de la CAN 2024, peine à retrouver du temps de jeu à Maribor.

Heureusement, la défense tient bon. Evan Ndicka reste le patron derrière, épaulé par le prometteur Guéla Doué à droite et Ghislain Konan à gauche. Mais pour conserver leur couronne continentale, les Éléphants devront montrer un tout autre visage dès mercredi contre le Mozambique. Le chemin vers un nouveau sacre s'annonce semé d'embûches pour cette équipe diminuée qui rêve pourtant de briller à nouveau lors de la CAN 2025.