Ouagadougou expulse la représentante de l'ONU du Burkina © Crédit photo DR
Le gouvernement du Burkina Faso a frappé fort. Dans un communiqué lu lundi ce 18 août 2025 à la télévision nationale, le porte-parole Gilbert Ouédraogo a annoncé l’expulsion immédiate de Carol Flore-Smereczniak, coordinatrice résidente du Système des Nations Unies. Selon les autorités, la responsable onusienne a coprésidé la rédaction d’un rapport « truffé d’erreurs et de contre-vérités » sur la situation des enfants dans le conflit armé.
Intitulé "Les enfants et le conflit armé au Burkina Faso", ce document accuse aussi bien les groupes armés que les forces de défense locales de violations graves. Une approche fermement rejetée par Ouagadougou. « Ce rapport ressemble à une compilation d’affirmations sans fondements », dénonce Gilbert Ouédraogo.
Intitulé "Les enfants et le conflit armé au Burkina Faso", ce document accuse aussi bien les groupes armés que les forces de défense locales de violations graves. Une approche fermement rejetée par Ouagadougou. « Ce rapport ressemble à une compilation d’affirmations sans fondements », dénonce Gilbert Ouédraogo.
Le gouvernement dénonce un « mépris »
Les autorités assurent n’avoir jamais été consultées avant la publication. « Les institutions burkinabè n’ont été ni associées à son élaboration, ni informées des conclusions », regrette le ministre de la Communication. Pour le pouvoir, cette omission traduit « un total mépris » envers un pays engagé depuis des années dans une lutte meurtrière contre les groupes djihadistes.
L’exécutif va plus loin en accusant l’ONU d’utiliser des termes « équivoques » qui tendraient à « légitimer la barbarie subie par le peuple burkinabè depuis une décennie ».
L’exécutif va plus loin en accusant l’ONU d’utiliser des termes « équivoques » qui tendraient à « légitimer la barbarie subie par le peuple burkinabè depuis une décennie ».
Une coopération fragilisée
L’affaire prend une dimension politique. Depuis 2015, le Burkina Faso affronte une insécurité croissante, avec près de deux millions de déplacés internes selon les chiffres officiels. Dans ce contexte, l’aide humanitaire internationale joue un rôle essentiel. En déclarant la coordinatrice onusienne « persona non grata », le gouvernement ouvre une crise diplomatique avec l’organisation.
« Au regard des graves écarts constatés, la coordinatrice n’est plus une interlocutrice crédible », affirme Ouagadougou, qui dit cependant vouloir « préserver et renforcer les acquis de la coopération avec les Nations Unies ». Une manière d’isoler la représentante tout en évitant une rupture totale.
L’expulsion intervient alors que plusieurs pays du Sahel, dont le Mali et le Niger, ont multiplié les tensions avec des institutions internationales. Pour Ouagadougou, il s’agit de rappeler sa souveraineté et de défendre l’image de ses forces de sécurité.
La suite reste incertaine : l’ONU n’a pas encore officiellement réagi. Mais la décision burkinabè pourrait compliquer davantage les relations avec ses partenaires et poser de nouveaux défis dans la gestion de l’aide humanitaire destinée à un pays frappé de plein fouet par la guerre contre le terrorisme.
« Au regard des graves écarts constatés, la coordinatrice n’est plus une interlocutrice crédible », affirme Ouagadougou, qui dit cependant vouloir « préserver et renforcer les acquis de la coopération avec les Nations Unies ». Une manière d’isoler la représentante tout en évitant une rupture totale.
L’expulsion intervient alors que plusieurs pays du Sahel, dont le Mali et le Niger, ont multiplié les tensions avec des institutions internationales. Pour Ouagadougou, il s’agit de rappeler sa souveraineté et de défendre l’image de ses forces de sécurité.
La suite reste incertaine : l’ONU n’a pas encore officiellement réagi. Mais la décision burkinabè pourrait compliquer davantage les relations avec ses partenaires et poser de nouveaux défis dans la gestion de l’aide humanitaire destinée à un pays frappé de plein fouet par la guerre contre le terrorisme.