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PDCI-RDA : Guikahué sort de ses gonds après l'interview de Brédoumy sur RFI

Vendredi 30 Mai 2025

Maurice Kakou Guikahué, le vice-président du PDCI, a dénoncé ce 30 mai 2025 une "sortie" Brédoumy Soumahila, porte-parole du parti sur RFI qui "n'a pas saisi l'essentiel" de sa démission.


PDCI-RDA : Guikahué sort de ses gonds après l'interview de Brédoumy sur RFI © Crédit photo DR
PDCI-RDA : Guikahué sort de ses gonds après l'interview de Brédoumy sur RFI © Crédit photo DR
Nouvelle salve dans la guerre des mots au PDCI-RDA. Après son passage sur RFI, le porte-parole Brédoumy Soumahila s'est attiré les foudres de Maurice Kakou Guikahué. Le vice-président du parti historique ivoirien, qui avait démissionné de son poste de conseiller politique le 15 mai, remet les pendules à l'heure ce vendredi 30 mai. Sa cible : celui qui a tenté de minimiser les raisons de son départ fracassant.*  

Maurice Kakou Guikahué ne décolère pas. Dans un communiqué publié ce vendredi matin, le professeur de 68 ans vise directement Brédoumy Soumahila, porte-parole du PDCI-RDA, pour ses "commentaires" sur RFI concernant sa démission.  

« M. Bredoumy Soumahila a oublié l'essentiel ou n'a pas saisi la raison fondamentale de ma démission », attaque d'emblée l'ancien secrétaire exécutif du parti. Une charge frontale qui révèle l'ampleur du malaise au sein de la formation politique fondée par Félix Houphouët-Boigny.  

Le grief de Guikahué est précis et documenté. Il rappelle le passage clé de sa déclaration de démission : « Mon cursus politique et l'enseignement reçu au PDCI-RDA ne me permettent pas de m'accommoder avec les méthodes actuelles de gouvernance telle que la tenue du 9ème congrès extraordinaire du 14 mai 2025, sans Président ni bureau du Congrès. »  

L'article 39 au cœur du conflit

Au centre de cette polémique, une accusation grave : la violation de l'article 39 du règlement intérieur du parti lors du fameux congrès du 14 mai dernier. Pour Guikahué, les règles statutaires ont été bafouées lors de cette assemblée censée adapter les textes du parti après la mort d'Henri Konan Bédié.  

« Quel est le nom du Président du 9ème Congrès Extraordinaire du 14 mai 2025 ? Quelle est la composition du Bureau dudit Congrès ? », interroge-t-il, pointant du doigt l'absence de président et de bureau formellement constitués pour diriger les débats.  

Ces questions ne sont pas rhétoriques. Selon les statuts du PDCI-RDA, tout congrès doit respecter ces formes pour garantir la validité des décisions prises. Une exigence que Guikahué, fort de ses 32 ans au secrétariat du parti, considère comme fondamentale.  

"Je n'ai jamais remis en cause le président"

Face aux tentatives de déformation de ses propos, le vice-président du PDCI-RDA tient à clarifier sa position. « De plus je n'ai jamais mis en cause la liberté du Président du Parti de prendre ses décisions », précise-t-il, refusant qu'on transforme son opposition statutaire en conflit personnel.  

Cette mise au point vise directement Brédoumy Soumahila, qui avait tenté lors de son passage sur RFI de présenter la démission sous un autre angle. « Si le porte-parole du PDCI-RDA avait bien lu ma déclaration, il n'aurait pas fait cette sortie », assène Guikahué.  

L'homme qui a dirigé le secrétariat du parti pendant dix ans ne supporte plus d'être tenu à l'écart des décisions majeures, découvrant « dans la presse comme tout militant de base » les grandes orientations. Nommé conseiller politique le 17 janvier dernier, il avait claqué la porte au lendemain du congrès contesté.  

Un parti en crise profonde

Cette nouvelle passe d'armes illustre la crise institutionnelle que traverse le PDCI-RDA depuis la disparition d'Henri Konan Bédié en août 2023. L'inéligibilité confirmée de Tidjane Thiam pour 2025 a relancé les ambitions internes et exacerbé les tensions.  

Le congrès du 14 mai devait marquer un nouveau départ avec l'adaptation des textes du parti. Mais les irrégularités dénoncées par Guikahué jettent une ombre sur la légitimité de ces décisions et alimentent les divisions.  

« Je demeure un militant convaincu du PDCI-RDA », avait précisé le professeur lors de sa démission. Mais ses sorties répétées montrent qu'il n'entend pas laisser passer ce qu'il considère comme des dérives démocratiques au sein du parti qu'il juge être « l'âme de la Côte d'Ivoire ».  

L'avenir en suspens

Pour un parti qui reste incontournable dans le paysage politique ivoirien, ces querelles internes tombent mal. La bataille entre Guikahué et la direction actuelle dépasse le simple conflit de personnes et pose la question de la gouvernance démocratique au sein de la formation historique.  

Reste à savoir si l'intervention sur RFI de Brédoumy Soumahila visait à apaiser les tensions ou si elle ne fera qu'attiser le feu. La réaction virulente de Guikahué suggère que la seconde option l'emporte, présageant de nouveaux épisodes dans cette crise qui ébranle les fondations du parti d'Houphouët-Boigny.

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