Pascal Affi N'Guessan porte plainte contre X après son éviction de la présidentielle ivoirienne 2025

Mardi 23 Septembre 2025

Pascal Affi N'Guessan, l'ancien Premier ministre, conteste sa disqualification devant la justice en déposant une plainte contre X ce 23 septembre 2025 et dénonce une falsification de documents par la CEI.


Pascal Affi N'Guessan porte plainte contre X après son éviction de la présidentielle ivoirienne 2025 © Crédit photo DR
La plainte contre X déposée par Pascal Affi N'Guessan ce mardi 23 septembre 2025 au palais de justice d'Abidjan relance la polémique autour de l'élection présidentielle d'octobre 2025. Le président du FPI conteste formellement sa disqualification prononcée par le Conseil constitutionnel le 8 septembre dernier. "Nous avions déclaré que nous rejetions cette décision, car nous considérons que le document qui a servi de base à l'invalidation de notre candidature n'est pas celui que nous avions déposé", affirme-t-il.

Sur 60 candidatures déposées à la Commission électorale indépendante, seules 5 ont été retenues par l'institution présidée par Chantal Nanaba Camara. Cette sélection drastique écarte les principales figures de l'opposition, dont Affi N'Guessan, recalé pour insuffisance de parrainages. L'ancien Premier ministre dénonce aujourd'hui une "modification frauduleuse" de ses documents par la CEI.

Des chiffres qui ne collent pas

Les incohérences relevées par Affi N'Guessan portent sur les données transmises au Conseil constitutionnel. "Ce document mentionnait que nous avions présenté 46 000 parrains, alors que notre dossier en comptait 44 000", détaille le candidat évincé. Les écarts concernent également la répartition géographique : "il indiquait un parrainage dans 33 régions, alors que nous en avions précisément 20".

Plus grave encore selon lui, l'accusation de 21 000 faux parrains portée contre son dossier. "Il faisait état de 21 000 faux parrains, ce que nous contestons fermement", martèle l'opposant qui voit dans ces anomalies la preuve d'une manipulation. Cette plainte vise à "faire reconnaître le fait que la décision prise repose sur un document falsifié, qui n'est pas le nôtre".

Appel à l'arrêt du processus électoral

Au-delà de sa situation personnelle, Affi N'Guessan élargit sa critique au processus électoral dans son ensemble. Il évoque devant le représentant de l'ONU "des millions d'électeurs inscrits de façon irrégulière" avec des "anomalies graves" sur la liste électorale. "Certains électeurs apparaissaient avec plusieurs centaines d'enfants, d'autres semblaient être nés avant leurs propres géniteurs", détaille-t-il.

La "composition totalement déséquilibrée" de la CEI et le "contexte de division du pays" renforcent selon lui les risques de déstabilisation. "Si ce processus électoral est mené à terme, il risque de plonger notre pays dans un conflit grave", alerte l'ancien Premier ministre qui réclame une "réinitialisation" complète du scrutin.

L'opposant conclut sans détour : "Il faut arrêter ce processus, car nous courons tout droit vers la catastrophe". Cette offensive judiciaire intervient à un mois du scrutin du 25 octobre, dans un climat politique tendu où seuls Alassane Ouattara, Jean-Louis Billon, Simone Gbagbo, Ahoua Don Mello et Henriette Lagou restent en lice.

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