Rapport de l'ONG américaine IRI sur la présidentielle 2025 : Thiam appelle l'administration Trump à exercer "une pression immédiate et ferme sur Ouattara"

Le président du PDCI-RDA Tidjane Thiam a livré une charge frontale contre le régime d'Alassane Ouattara, ce vendredi, après la publication du rapport de l'International Republican Institute (IRI). L'ancien banquier international, de retour des États-Unis, dénonce avec véhémence les "faiblesses fatales" du système électoral ivoirien identifiées par l'ONG américaine lors de sa mission d'évaluation pré-électorale du 26 septembre.

Les conclusions de l'IRI pointent quatre défaillances structurelles qui risquent de compromettre la crédibilité de la présidentielle d'octobre 2025 : l'absence d'actualisation de la liste électorale, la détention de membres de l'opposition, l'exclusion de candidats et les lacunes du registre électoral. Pour Thiam, ces dysfonctionnements ne relèvent pas de l'accident mais d'une "manipulation délibérée" orchestrée par un pouvoir "qui se sait minoritaire".

"Il est clair aujourd'hui que l'Amérique, l'Europe et les leaders africains soutiennent avec fermeté les Ivoiriens dans notre exigence d'élections libres", a déclaré Tidjane Thiam dans sa réaction officielle. Le dirigeant de l'opposition salue "le courage et l'intégrité" de l'IRI, organisation qu'il présente comme un "acteur international respecté, dont l'impartialité ne peut être mise en doute".

L'ex-directeur général de Credit Suisse insiste particulièrement sur la critique de la liste électorale, limitée à 8,7 millions d'électeurs selon l'IRI. Cette organisation confirme les accusations portées depuis des années par l'opposition concernant une liste "pas suffisamment représentative" et comportant "de trop nombreuses erreurs pour être une base crédible pour une élection démocratique".

Tidjane Thiam accuse directement le régime Ouattara de bafouer ses propres lois. Il dénonce l'absence de Révision de la Liste Électorale (RLE) en 2025, pourtant "exigée explicitement par la loi", alors que cette procédure avait été organisée "en juin/juillet, avant l'élection aussi bien en 2015 qu'en 2020".

Le président du PDCI-RDA évoque également le non-versement des subventions légales dues aux partis représentés au Parlement. "Pas un centime de cette subvention ne nous a été versé au titre de 2025", dénonce-t-il, y voyant une tentative d'"étrangler financièrement l'opposition en année électorale". Ces subventions, rappelle Thiam, sont financées par "le contribuable ivoirien et des impôts payés par des millions de militants".

Face à ces dysfonctionnements, le leader de l'opposition en appelle à la communauté internationale. "J'en appelle à la Maison Blanche sous l'administration Trump, à l'Union européenne, aux Nations unies" pour exercer "une pression immédiate et ferme sur le régime Ouattara", demande l'ancien ministre.

Tidjane Thiam met en garde contre les risques de déstabilisation régionale, évoquant la menace de "plonger l'Afrique de l'Ouest dans un cycle de conflits alimentés par l'injustice politique". Cette sortie intervient dans un contexte de tensions croissantes à huit mois de l'élection présidentielle, où plusieurs figures de l'opposition dénoncent régulièrement les conditions d'organisation du scrutin.

Le rapport de l'IRI, bien que formulé dans un langage diplomatique selon Thiam, constitue un soutien inattendu aux revendications de l'opposition ivoirienne sur la scène internationale.