La rencontre Alassane Ouattara et Mamadi Doumbouya ce 17 juin 2025 à Abidjan, Côte d'Ivoire illustre parfaitement la stratégie de rapprochement entre les deux nations ouest-africaines. Cette visite officielle du président guinéen, la première depuis son arrivée au pouvoir, témoigne d'une volonté politique forte de dépasser les tensions géopolitiques régionales pour privilégier les intérêts communs.
Le président ivoirien n'a pas caché sa satisfaction d'accueillir son homologue guinéen : "Je suis heureux de vous accueillir en Côte d'Ivoire à Abidjan à l'occasion de la visite de travail et d'amitié que vous effectuez dans notre pays", a-t-il déclaré lors de la conférence de presse conjointe. Cette cordialité affichée contraste avec les relations parfois tendues entre Abidjan et Conakry ces dernières années.
Mamadi Doumbouya, de son côté, a multiplié les signes de déférence envers son aîné : "C'est un immense honneur pour moi d'effectuer cette visite en terre africaine de Côte d'Ivoire", s'est-il empressé de préciser, qualifiant Ouattara de "cher grand frère". Cette démonstration d'humilité diplomatique traduit la recherche de légitimité internationale du dirigeant guinéen.
L'accueil réservé à la délégation guinéenne, comprenant la Première Dame, témoigne du niveau protocolaire accordé à cette visite. Les deux dirigeants semblent avoir choisi de privilégier la diplomatie des résultats concrets plutôt que les postures idéologiques qui divisent actuellement l'Afrique de l'Ouest.
Le président ivoirien n'a pas caché sa satisfaction d'accueillir son homologue guinéen : "Je suis heureux de vous accueillir en Côte d'Ivoire à Abidjan à l'occasion de la visite de travail et d'amitié que vous effectuez dans notre pays", a-t-il déclaré lors de la conférence de presse conjointe. Cette cordialité affichée contraste avec les relations parfois tendues entre Abidjan et Conakry ces dernières années.
Mamadi Doumbouya, de son côté, a multiplié les signes de déférence envers son aîné : "C'est un immense honneur pour moi d'effectuer cette visite en terre africaine de Côte d'Ivoire", s'est-il empressé de préciser, qualifiant Ouattara de "cher grand frère". Cette démonstration d'humilité diplomatique traduit la recherche de légitimité internationale du dirigeant guinéen.
L'accueil réservé à la délégation guinéenne, comprenant la Première Dame, témoigne du niveau protocolaire accordé à cette visite. Les deux dirigeants semblent avoir choisi de privilégier la diplomatie des résultats concrets plutôt que les postures idéologiques qui divisent actuellement l'Afrique de l'Ouest.
Une coopération commerciale
Les chiffres parlent d'eux-mêmes : les échanges commerciaux entre la Côte d'Ivoire et la Guinée ont bondi de 78% l'année dernière, atteignant environ 100 milliards de francs CFA. "Toutefois, ce niveau d'échanges ne reflète pas le potentiel économique de nos deux économies. Nous devons faire plus et mieux", a reconnu Alassane Ouattara, fixant l'ambition d'une coopération renforcée.
Cette progression économique exceptionnelle s'explique par la complémentarité des deux économies. La Côte d'Ivoire, avec ses infrastructures portuaires développées et sa stabilité institutionnelle, constitue une porte d'entrée naturelle pour les exportations guinéennes. La Guinée, riche en ressources minières, notamment avec le projet Simandou 2040, représente un partenaire stratégique pour diversifier les approvisionnements ivoiriens.
Les deux présidents ont annoncé des projets d'infrastructure ambitieux : construction du chemin de fer San Pedro-Montimba puis Conakry, développement de la route Lola à la frontière ivoirienne. Ces investissements lourds témoignent d'une vision à long terme qui dépasse les considérations politiques immédiates.
Cette progression économique exceptionnelle s'explique par la complémentarité des deux économies. La Côte d'Ivoire, avec ses infrastructures portuaires développées et sa stabilité institutionnelle, constitue une porte d'entrée naturelle pour les exportations guinéennes. La Guinée, riche en ressources minières, notamment avec le projet Simandou 2040, représente un partenaire stratégique pour diversifier les approvisionnements ivoiriens.
Les deux présidents ont annoncé des projets d'infrastructure ambitieux : construction du chemin de fer San Pedro-Montimba puis Conakry, développement de la route Lola à la frontière ivoirienne. Ces investissements lourds témoignent d'une vision à long terme qui dépasse les considérations politiques immédiates.
L'énergie et les mines au cœur des discussions
"Nous avons décidé de renforcer davantage notre coopération économique, notamment dans le domaine des mines et de l'énergie", a précisé le président ivoirien. Cette orientation stratégique répond aux besoins énergétiques croissants de la Côte d'Ivoire et aux capacités d'exportation guinéennes en développement.
Le programme Simandou 2040 évoqué par Ouattara représente un enjeu considérable pour la Guinée. Ce projet minier pharaonique, estimé à plusieurs milliards de dollars, pourrait transformer l'économie guinéenne. L'appui ivoirien, notamment logistique, constitue un atout non négligeable pour sa réussite.
Les deux dirigeants ont également convenu d'accélérer les travaux de délimitation de leur frontière commune et d'organiser rapidement la troisième session de la grande commission mixte de coopération. Ces décisions techniques témoignent d'une volonté de normaliser complètement les relations bilatérales.
Le programme Simandou 2040 évoqué par Ouattara représente un enjeu considérable pour la Guinée. Ce projet minier pharaonique, estimé à plusieurs milliards de dollars, pourrait transformer l'économie guinéenne. L'appui ivoirien, notamment logistique, constitue un atout non négligeable pour sa réussite.
Les deux dirigeants ont également convenu d'accélérer les travaux de délimitation de leur frontière commune et d'organiser rapidement la troisième session de la grande commission mixte de coopération. Ces décisions techniques témoignent d'une volonté de normaliser complètement les relations bilatérales.
La question sécuritaire sahélienne en toile de fond
Au-delà des enjeux économiques, **la rencontre Ouattara-Doumbouya a largement abordé les questions sécuritaires régionales**. "Nous avons aussi échangé sur les situations préoccupantes dans notre sous-région, notamment la situation sécuritaire, politique et humanitaire dans les pays du Sahel", a révélé le président ivoirien.
Cette préoccupation partagée pour la stabilité sahélienne unit les deux dirigeants au-delà de leurs différences de statut international. La Côte d'Ivoire et la Guinée font face aux mêmes menaces terroristes qui descendent progressivement vers les pays côtiers. Cette communauté de destin sécuritaire explique en partie le rapprochement diplomatique observé.
Les deux pays ont décidé de "continuer d'apporter une assistance pour permettre aux pays du Sahel de faire face aux besoins humanitaires et sécuritaires". Cette approche pragmatique privilégie l'aide humanitaire et sécuritaire plutôt que les sanctions diplomatiques adoptées par d'autres pays de la région.
Cette préoccupation partagée pour la stabilité sahélienne unit les deux dirigeants au-delà de leurs différences de statut international. La Côte d'Ivoire et la Guinée font face aux mêmes menaces terroristes qui descendent progressivement vers les pays côtiers. Cette communauté de destin sécuritaire explique en partie le rapprochement diplomatique observé.
Les deux pays ont décidé de "continuer d'apporter une assistance pour permettre aux pays du Sahel de faire face aux besoins humanitaires et sécuritaires". Cette approche pragmatique privilégie l'aide humanitaire et sécuritaire plutôt que les sanctions diplomatiques adoptées par d'autres pays de la région.
Relance de l'Union du fleuve Mano
"S'agissant de l'Union du fleuve Mano, à laquelle nos deux pays sont membres, nous avons souligné l'importance de reprendre les réunions ministérielles en vue de préparer un sommet dans les prochains mois", a annoncé Ouattara. Cette organisation régionale, qui inclut également le Liberia et la Sierra Leone, pourrait constituer un nouveau cadre d'intégration économique.
L'idée défendue par les deux présidents consiste à développer d'abord les échanges commerciaux entre pays membres avant d'envisager une intégration politique plus poussée. "Si les pays concernés arrivaient à développer le commerce et les échanges entre eux, cela serait un premier noyau d'intégration utile", a expliqué le dirigeant ivoirien.
L'idée défendue par les deux présidents consiste à développer d'abord les échanges commerciaux entre pays membres avant d'envisager une intégration politique plus poussée. "Si les pays concernés arrivaient à développer le commerce et les échanges entre eux, cela serait un premier noyau d'intégration utile", a expliqué le dirigeant ivoirien.
Ouattara, mentor de la transition guinéenne
La dimension la plus remarquable de cette rencontre réside dans le positionnement d'Alassane Ouattara comme mentor de Mamadi Doumbouya. "J'ai été avec le Président du Ghana, l'un des chefs d'État, à vous rendre visite après le changement en Guinée", a rappelé Ouattara, revendiquant son rôle d'accompagnateur de la transition guinéenne.
Cette posture de guide régional permet à la Côte d'Ivoire de jouer un rôle diplomatique déterminant dans l'évolution politique guinéenne. "Je reste disponible pour tout conseil que vous souhaiteriez que nous puissions vous apporter", a proposé Ouattara, s'imposant comme un interlocuteur privilégié pour la communauté internationale.
Mamadi Doumbouya a parfaitement saisi cette opportunité : "Je veux vous assurer de ma volonté sincère de collaborer étroitement avec vous et d'apprendre avec humilité et gratitude de votre expérience inestimable". Cette reconnaissance publique renforce la légitimité du dirigeant guinéen tout en consolidant l'influence régionale ivoirienne.
"Je souhaite bien évidemment l'apaisement en Guinée pour permettre des élections apaisées comme nous avons l'intention de le faire en Côte d'Ivoire", a déclaré Ouattara, établissant un parallèle entre les défis électoraux des deux pays. Cette déclaration fait directement écho aux engagements pris par la junte guinéenne de rendre le pouvoir aux civils.
Le président ivoirien, fort de son expérience de sortie de crise, se positionne comme un modèle pour la transition démocratique guinéenne. Cette approche diplomatique permet à Abidjan d'influencer positivement l'évolution politique régionale tout en renforçant ses intérêts économiques et sécuritaires.
Cette posture de guide régional permet à la Côte d'Ivoire de jouer un rôle diplomatique déterminant dans l'évolution politique guinéenne. "Je reste disponible pour tout conseil que vous souhaiteriez que nous puissions vous apporter", a proposé Ouattara, s'imposant comme un interlocuteur privilégié pour la communauté internationale.
Mamadi Doumbouya a parfaitement saisi cette opportunité : "Je veux vous assurer de ma volonté sincère de collaborer étroitement avec vous et d'apprendre avec humilité et gratitude de votre expérience inestimable". Cette reconnaissance publique renforce la légitimité du dirigeant guinéen tout en consolidant l'influence régionale ivoirienne.
"Je souhaite bien évidemment l'apaisement en Guinée pour permettre des élections apaisées comme nous avons l'intention de le faire en Côte d'Ivoire", a déclaré Ouattara, établissant un parallèle entre les défis électoraux des deux pays. Cette déclaration fait directement écho aux engagements pris par la junte guinéenne de rendre le pouvoir aux civils.
Le président ivoirien, fort de son expérience de sortie de crise, se positionne comme un modèle pour la transition démocratique guinéenne. Cette approche diplomatique permet à Abidjan d'influencer positivement l'évolution politique régionale tout en renforçant ses intérêts économiques et sécuritaires.