Sommet des chefs d'État africains à Washington : pourquoi Trump exclut Ouattara ?

Mercredi 2 Juillet 2025

Donald Trump, le président américain, organise son premier sommet des chefs d'État africains à Washington du 9 au 11 juillet avec cinq dirigeants. Abidjan reste à l'écart de cette rencontre.


Donald Trump lance sa première offensive diplomatique vers l'Afrique depuis son retour au pouvoir. Le président américain a convié cinq chefs d'État africains dans la capitale fédérale du 9 au 11 juillet pour un sommet de "haut niveau", selon Africa Intelligence. Cette initiative marque un tournant dans la stratégie africaine de la nouvelle administration républicaine.

Les invitations ont été transmises ces derniers jours aux présidents Bassirou Diomaye Faye du Sénégal, Joseph Boakai du Libéria, Brice Clotaire Oligui Nguema du Gabon, Mohamed Ould Ghazouani de Mauritanie et Umaro Sissoco Embaló de Guinée-Bissau. Le Département d'État coordonne actuellement les préparatifs avec les ambassades concernées. Cette rencontre intervient avant le sommet États-Unis-Afrique prévu en septembre à New York.

Minerais et sécurité au centre des débats

La diplomatie commerciale constitue la priorité absolue de cette rencontre washingtonienne, indique Africa Intelligence. L'administration Trump vise la signature d'accords stratégiques avec les pays africains, particulièrement dans le secteur des minerais critiques. Le Gabon et le Libéria, riches en ressources minières, représentent des partenaires privilégiés pour les États-Unis dans cette course aux matières premières stratégiques.

Les questions sécuritaires occuperont également une place centrale dans les discussions. La lutte contre le djihadisme, qui menace directement les pays du golfe de Guinée, sera abordée selon la publication spécialisée. Le trafic de drogue, fléau particulièrement présent en Guinée-Bissau, figurera aussi à l'agenda. Washington entend renforcer sa coopération sécuritaire avec ces États africains face aux défis transnationaux.

L'absence notable d'Abidjan

La Côte d'Ivoire n'apparaît pas parmi les pays invités, une absence qui interroge compte tenu du poids économique d'Abidjan dans la région. Cette exclusion s'explique par le contexte électoral ivoirien et les incertitudes entourant une éventuelle candidature d'Alassane Ouattara à un quatrième mandat présidentiel en octobre, rapporte Africa Intelligence. L'élimination de plusieurs opposants de la course électorale suscite des inquiétudes à Washington.

"La question suscite déjà de vives tensions sur le plan domestique et est suivie de près par Washington qui attend une clarification de la part du pouvoir ivoirien", révèle Africa Intelligence. Une délégation ministérielle ivoirienne est attendue prochainement dans la capitale américaine pour éclaircir la situation politique du pays, précise la même source.

Trump capitalise sur les succès diplomatiques

Cette initiative s'inscrit dans une séquence africaine intense pour l'administration Trump, note Africa Intelligence. Le 27 juin, Washington a facilité la signature d'un accord de paix entre le Rwanda et la République démocratique du Congo par leurs ministres des Affaires étrangères. Les présidents Paul Kagame et Félix Tshisekedi devraient parapher personnellement cet accord mi-juillet aux côtés de Trump.

Après la RDC, les États-Unis envisagent une implication renforcée dans la médiation au Soudan, théâtre d'une guerre civile sanglante depuis deux ans, selon Africa Intelligence. Cette diplomatie tous azimuts illustre la volonté trumpienne de contrer l'influence chinoise et russe croissante sur le continent africain. Le timing serré de ces initiatives diplomatiques témoigne de l'urgence perçue par Washington.

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