1 743 cliniques illégales fermées en Côte d'Ivoire depuis 2022

Mercredi 24 Décembre 2025

L'opération Zéro clinique illégale en Côte d'Ivoire affiche un bilan record : 1 743 établissements fermés et 1 500 régularisés entre 2022 et 2025 en Côte d'Ivoire.


1 743 cliniques illégales fermées en Côte d'Ivoire depuis 2022 © Crédit photo DR
Les cliniques illégales ont vécu en Côte d'Ivoire. Dr Bitty Marie-Josèphe, Directrice des Établissements Privés et Professions Sanitaires, a présenté mercredi 23 décembre 2025 au Novotel Abidjan-Plateau le bilan de trois années d'assainissement du secteur sanitaire privé. Les chiffres donnent le vertige : 1 743 établissements fermés et plus de 1 500 régularisés depuis 2022. "Nous sommes aujourd'hui à zéro clinique illégale en Côte d'Ivoire sur les 80% identifiés et annoncés au départ", a-t-elle affirmé lors de la conférence de presse.

Cette opération baptisée "Zéro clinique illégale d'ici 2025 " a mobilisé les équipes de la Direction des Établissements Privés et Professions Sanitaires pendant trois ans. Sur 80% des établissements sanitaires privés recensés en 2022 et exerçant dans l'illégalité, tous ont soit fermé leurs portes, soit obtenu une autorisation d'exercer. Le ministère de la Santé, de l'Hygiène Publique et de la Couverture Maladie Universelle affiche sa satisfaction face à ces résultats qui redessinent le paysage sanitaire ivoirien.

Une stratégie sur plusieurs fronts

La méthode a fait ses preuves. Plutôt que de tout miser sur la répression, les autorités ont combiné plusieurs approches : sensibilisation des exploitants, régularisation des structures, digitalisation des procédures administratives, immatriculation à la Couverture Maladie Universelle et enregistrement des professionnels de santé. Un observatoire digital a également vu le jour pour suivre en temps réel l'évolution du secteur.

Les actions de contrôle et de surveillance se sont multipliées sur le terrain. Les inspecteurs ont sillonné les quartiers d'Abidjan et de l'intérieur du pays pour traquer les établissements hors-la-loi. Résultat : les cliniques illégales ont progressivement disparu du paysage, fermées par les autorités ou poussées à se mettre en conformité. "L'établissement est soit fermé, soit maintenant dans la légalité car détenteur d'une autorisation", a expliqué Dr Bitty Marie-Josèphe.

La vigilance reste de mise

Mais la partie n'est pas terminée. "La prochaine étape sera le suivi. Il est essentiel de maintenir la pression, d'impliquer les populations et de multiplier les actions de proximité pour détecter et fermer toute structure ne répondant pas aux normes", a prévenu la responsable de la DEPPS. Les autorités ne veulent pas baisser la garde face au risque de voir réapparaître des établissements clandestins.

De nouvelles cibles entrent désormais dans le viseur des contrôleurs. Les salles de massage et d'esthétique font l'objet d'une attention particulière. Certaines sont accusées de pratiquer des actes médicaux invasifs, notamment des soins dentaires, sans aucune habilitation. "Ces établissements, nous allons les fermer s'il le faut, fermer les services qui mènent de façon illégale pour que nous puissions avoir des soins sécurisés pour nos patients", a averti Dr Bitty Marie-Josèphe.

L'enjeu dépasse la simple fermeture d'établissements frauduleux. Il s'agit de restaurer la confiance des Ivoiriens dans le système de santé privé et d'assurer la sécurité des patients. Les cliniques illégales représentaient un danger sanitaire réel : personnel non qualifié, matériel inadapté, conditions d'hygiène douteuses. Leur disparition améliore mécaniquement la qualité des soins proposés.

Le ministère de la Santé veut désormais pérenniser ces avancées. La digitalisation des procédures facilite le travail de surveillance et complique la tâche des opportunistes tentés par l'exercice illégal. L'implication des populations dans la détection des structures suspectes fait également partie de la stratégie. L'objectif affiché : un secteur privé qui travaille main dans la main avec le public, dans toutes les régions, pour offrir aux Ivoiriens un système sanitaire sûr et performant.

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