700 arrestations après la marche interdite du 11 octobre en Côte d'Ivoire © Crédit photo DR
Le procureur de la République près le tribunal de première instance d'Abidjan a frappé fort. Koné Braman Oumar a annoncé jeudi 16 octobre l'interpellation d'environ 700 personnes après la marche interdite du Front Commun PDCI-PPA-CI du 11 octobre dernier. « Pour le moment, nous avons interpellé environ 700 personnes », a déclaré le magistrat hors hiérarchie.
Le ton est sans appel. Le procureur prévient que son parquet « va avoir la main lourde » lors des réquisitions à l'audience. Selon lui, la marche interdite « n'était pas une simple protestation contre un arrêté préfectoral ». À neuf jours de la présidentielle du 25 octobre, l'appareil judiciaire affiche sa détermination face aux contestations de l'opposition.
Le ton est sans appel. Le procureur prévient que son parquet « va avoir la main lourde » lors des réquisitions à l'audience. Selon lui, la marche interdite « n'était pas une simple protestation contre un arrêté préfectoral ». À neuf jours de la présidentielle du 25 octobre, l'appareil judiciaire affiche sa détermination face aux contestations de l'opposition.
Un message ferme à la jeunesse
Koné Braman Oumar a directement interpellé les jeunes manifestants. « Je voudrais lancer cet appel à l'endroit de la jeunesse. Vous êtes ceux-là mêmes qui avez été invités à envahir les rues. Je vous dis de penser à votre carrière. Ne brisez pas votre carrière pour des hommes politiques cachés derrière des caméras, et qui vous lancent des messages d'appel à l'insurrection », a-t-il lancé.
Ce discours intervient dans un contexte explosif. Le samedi 11 octobre, la marche du Front Commun a été étouffée par les forces de sécurité ivoiriennes en application d'un arrêté du préfet d'Abidjan. Les gaz lacrymogènes ont dispersé les rassemblements à Cocody. Depuis, le Front Commun annonce la poursuite des manifestations pour réclamer la participation de Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, dont les candidatures ont été rejetées par le Conseil constitutionnel.
Ce discours intervient dans un contexte explosif. Le samedi 11 octobre, la marche du Front Commun a été étouffée par les forces de sécurité ivoiriennes en application d'un arrêté du préfet d'Abidjan. Les gaz lacrymogènes ont dispersé les rassemblements à Cocody. Depuis, le Front Commun annonce la poursuite des manifestations pour réclamer la participation de Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, dont les candidatures ont été rejetées par le Conseil constitutionnel.
Amnesty dénonce une répression
Amnesty International a haussé le ton jeudi. « Les autorités ivoiriennes doivent respecter et protéger le droit de manifester », a déclaré Marceau Sivieude, directeur régional pour l'Afrique de l'Ouest. L'ONG dénonce des « arrestations massives » et des « interdictions générales disproportionnées » qui violent les conventions internationales ratifiées par Abidjan.
« Toute restriction imposée aux manifestations publiques doit être légale, nécessaire, proportionnée et non discriminatoire », insiste Sivieude. Le Conseil national de sécurité a pourtant annoncé le 2 octobre que toutes les « mesures nécessaires » seraient prises, y compris l'interdiction des rassemblements contestant le Conseil constitutionnel. Quelque 44 000 soldats ont été déployés pour sécuriser le scrutin du 25 octobre qui oppose le président Ouattara à quatre candidats d'opposition.
« Toute restriction imposée aux manifestations publiques doit être légale, nécessaire, proportionnée et non discriminatoire », insiste Sivieude. Le Conseil national de sécurité a pourtant annoncé le 2 octobre que toutes les « mesures nécessaires » seraient prises, y compris l'interdiction des rassemblements contestant le Conseil constitutionnel. Quelque 44 000 soldats ont été déployés pour sécuriser le scrutin du 25 octobre qui oppose le président Ouattara à quatre candidats d'opposition.