Joël N'Guessan Kouadio a été écroué au Pôle pénitentiaire d'Abidjan le 19 juin 2025 pour "outrages à magistrats" © Crédit photo DR
Joël N'Guessan Kouadio a passé sa première nuit derrière les barreaux du Pôle pénitentiaire d'Abidjan. Selon le journaliste Ferro Bally, l'ancien ministre des Droits de l'homme et ex-porte-parole du RDR a été placé sous mandat de dépôt le 19 juin 2025. Les charges retenues contre lui : "outrages à magistrats et discrédit sur l'institution judiciaire dans son ensemble".
Cette incarcération fait suite à ses déclarations publiques sur la justice ivoirienne et la succession présidentielle. L'homme politique, que Ferro Bally décrit comme un "alassaniste notoire", avait rompu le silence imposé par la direction du RHDP sur ces sujets sensibles. Il avait défié les consignes de Kobenan Kouassi Adjoumani, surnommé le "micro" du RHDP, qui interdisait aux cadres du parti de s'exprimer publiquement sur la succession d'Alassane Ouattara.
Cette incarcération fait suite à ses déclarations publiques sur la justice ivoirienne et la succession présidentielle. L'homme politique, que Ferro Bally décrit comme un "alassaniste notoire", avait rompu le silence imposé par la direction du RHDP sur ces sujets sensibles. Il avait défié les consignes de Kobenan Kouassi Adjoumani, surnommé le "micro" du RHDP, qui interdisait aux cadres du parti de s'exprimer publiquement sur la succession d'Alassane Ouattara.
Des accusations frontales contre le régime
Dans ses dernières interventions, N'Guessan Kouadio Joël s'était montré particulièrement virulent contre ce qu'il appelle les "prévaricateurs et profiteurs du régime". Limogé en septembre 2021 de son poste de président du Conseil de gestion du Fonds de développement de la formation professionnelle (FDFP), il accusait certains responsables de manipuler le président Ouattara.
Selon les observations de Ferro Bally, l'ex-ministre dénonçait une stratégie visant à maintenir le chef de l'État au pouvoir. "Ils les accuse, afin de préserver leurs gros privilèges, de pousser Alassane Ouattara dans le dos et de le prendre en otage", rapporte le journaliste. L'ancien ministre dénonçait ainsi ces responsables qui cherchent à "rester aggripés au pouvoir pour continuer, comme des sangsues, à sucer le sang de l'État".
Selon les observations de Ferro Bally, l'ex-ministre dénonçait une stratégie visant à maintenir le chef de l'État au pouvoir. "Ils les accuse, afin de préserver leurs gros privilèges, de pousser Alassane Ouattara dans le dos et de le prendre en otage", rapporte le journaliste. L'ancien ministre dénonçait ainsi ces responsables qui cherchent à "rester aggripés au pouvoir pour continuer, comme des sangsues, à sucer le sang de l'État".
Une critique du système judiciaire
L'ancien ministre n'avait pas épargné l'institution judiciaire dans ses critiques. Ferro Bally note qu'il dénonçait "la judiciarisation planifiée de la vie politique" et l'exclusion des opposants Laurent Gbagbo et Cheick Tidjane Thiam de la liste électorale. Ces radiations avaient également suscité les critiques d'Évariste Tié Méambly, candidat à la présidence du RHDP au 2ème Congrès ordinaire des 21-22 juin 2025.
"Je vous fais remarquer que ce sont certains magistrats qui sont à la base de tous les problèmes que nous avons connus dans ce pays", avait-il déclaré selon le journaliste. Plus grave encore, il mettait en garde : "Ça veut dire que si demain, il y a des troubles dans le pays, les premiers responsables, ce sont les magistrats."
"Je vous fais remarquer que ce sont certains magistrats qui sont à la base de tous les problèmes que nous avons connus dans ce pays", avait-il déclaré selon le journaliste. Plus grave encore, il mettait en garde : "Ça veut dire que si demain, il y a des troubles dans le pays, les premiers responsables, ce sont les magistrats."
L'héritage de Koné Mamadou ignoré
Ces propos font écho aux mises en garde de feu Koné Mamadou, ancien président du Conseil constitutionnel. Ferro Bally rappelle que dans son discours de prestation de serment du 12 mars 2015, il avait alerté sur la crise de confiance envers la justice. "Disons-nous la vérité et reconnaissons que par la faute de certains d'entre nous, le peuple n'est pas loin de nous retirer sa confiance", avait-il prévenu.
Le journaliste souligne que Koné Mamadou avait également averti que "la Côte d'Ivoire est en train de rebondir. Mais il suffirait d'une décision de justice malheureuse, une seule, pour briser cet élan". Selon Ferro Bally, "dans ce pays de mal-entendants qui fonce droit dans le mur, Koné Mamadou a tiré sa réverence et plus personne ne l'écoute". L'ancien président du Conseil constitutionnel "a prêché dans le désert", conclut le journaliste, tandis que "Joël N'Guessan, son sous-traitant, va boire le calice jusqu'à la lie".
Le journaliste souligne que Koné Mamadou avait également averti que "la Côte d'Ivoire est en train de rebondir. Mais il suffirait d'une décision de justice malheureuse, une seule, pour briser cet élan". Selon Ferro Bally, "dans ce pays de mal-entendants qui fonce droit dans le mur, Koné Mamadou a tiré sa réverence et plus personne ne l'écoute". L'ancien président du Conseil constitutionnel "a prêché dans le désert", conclut le journaliste, tandis que "Joël N'Guessan, son sous-traitant, va boire le calice jusqu'à la lie".