Affaire présumés prisonniers "politiques" du PDCI : beaucoup de zones d'ombre selon Jean Bonin

Mardi 22 Juillet 2025

L'affaire des présumés prisonniers politiques du PDCI divise l'opinion ivoirienne. Jean Bonin réclame plus de transparence face aux zones d'ombre persistantes.


Affaire présumés prisonniers "politiques" du PDCI : beaucoup de zones d'ombre selon Jean Bonin © Crédit photo DR
Les présumés prisonniers politiques du PDCI alimentent un débat houleux en Côte d'Ivoire. Jean Bonin exprime sa perplexité face à cette affaire qui secoue l'actualité depuis plusieurs semaines. Dans une tribune publiée récemment, l'analyste pointe du doigt les nombreuses zones d'ombre qui entourent cette controverse judiciaire et politique.

"Je dois l'avouer, cette affaire me laisse perplexe", confie Jean Bonin, résumant le sentiment de nombreux Ivoiriens face à ce dossier complexe. Depuis plusieurs semaines, des voix s'élèvent pour dénoncer la détention supposément arbitraire de militants du PDCI-RDA. Pourtant, les contours exacts de cette affaire restent flous, alimentant spéculations et polémiques.

Le silence du parquet questionné

Jean Bonin pointe d'abord le manque de communication officielle du côté judiciaire. "Sauf erreur de ma part, aucun communiqué officiel du Procureur de la République n'a été rendu public pour expliquer clairement les faits reprochés à ces personnes", observe-t-il. Cette absence de clarification officielle nourrit les interrogations sur la nature exacte des charges retenues.

L'analyste soulève une question fondamentale : "Quelles sont les charges précises qui justifieraient leur détention ?" Cette interrogation révèle un déficit d'information qui handicape le débat public. Dans un État de droit, rappelle-t-il, "l'information judiciaire devrait être rendue accessible, dans les limites de ce que permet le secret de l'enquête ou de l'instruction."

Ce silence du parquet contraste avec l'ampleur des débats suscités par cette affaire. Alors que les prisonniers politiques du PDCI occupent l'actualité politique, l'absence d'éléments officiels laisse le champ libre aux interprétations et aux rumeurs. Jean Bonin appelle donc à plus de transparence de la part des institutions judiciaires.

Le PDCI appelé à s'expliquer

L'analyste ne se contente pas de critiquer l'institution judiciaire. Il interpelle également le PDCI-RDA sur son niveau de communication. "Je n'ai pas non plus vu de réaction détaillée et argumentée du PDCI, pour chacun de ses militants concernés", constate Jean Bonin. Cette observation pointe un autre angle mort de cette affaire complexe.

Le parti d'Henri Konan Bédié devrait, selon lui, "publier des éléments de contexte, démente point par point les accusations s'il les estime infondées, ou au moins en informe clairement l'opinion nationale." Cette absence de réaction structurée du PDCI contribue au flou qui entoure le dossier des prisonniers politiques PDCI.

Jean Bonin identifie ainsi une responsabilité partagée dans cette situation. D'un côté, la justice reste muette sur les charges précises. De l'autre, le parti concerné ne fournit pas d'éléments détaillés pour éclairer l'opinion. Cette double carence informative alimente les tensions politiques.

Un plaidoyer pour la transparence

Face à cet "imbroglio juridique et politique", Jean Bonin formule un plaidoyer sans ambiguïté pour la transparence. "Dans un pays qui aspire à la démocratie et à la bonne gouvernance, la transparence est un devoir partagé par les institutions judiciaires, les partis politiques et la société civile", martèle-t-il.

L'analyste met en garde contre les dérives possibles de cette situation. "Tant que les faits restent flous, les risques de récupération, de manipulation ou d'instrumentalisation sont grands, dans un sens comme dans l'autre", avertit-il. Cette mise en garde vise autant les partisans que les détracteurs de la thèse des prisonniers politiques du PDCI.

Sa conclusion résonne comme un appel à la raison : "C'est pourquoi je plaide simplement pour la vérité, toute la vérité, rien que la vérité." Jean Bonin dessine alors sa vision d'un débat apaisé : "Une justice qui s'explique, un parti qui éclaire, une opinion qui comprend : voilà ce qui renforce l'État de droit. Pas les rumeurs, les slogans ou les silences."

Cette prise de position tranche avec la polarisation habituelle du débat politique ivoirien. Elle appelle tous les acteurs à privilégier la transparence sur les postures partisanes.

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