Affaire violence à Yopougon : les avocats du PPA-CI dénonce des "violations flagrantes" dans l'enquête © Crédit photo DR
Les avocats PPA-CI montent au créneau contre ce qu'ils qualifient de violations flagrantes de procédure dans l'enquête sur les violences de Yopougon du 1er août 2025. Le collectif d'avocats du parti de Laurent Gbagbo a organisé une conférence de presse ce mercredi 13 août pour dénoncer les conditions d'arrestation et de détention de plusieurs militants et cadres du parti.
L'affaire remonte à la nuit du 1er août, où des individus encagoulés armés de machettes, gourdins et cocktails incendiaires ont semé la terreur à Yopougon. Un bus de la Sotra a été incendié et un véhicule de police dégradé, ses occupants molestés. Ces violences ont déclenché une vaste enquête judiciaire qui a abouti à plusieurs arrestations.
Parmi les interpellés figurent Kouamé OI Kouamé Josué alias Général Frazaho, Zoh Inza alias Zoulou, Gnegbre Kado Jean Claude alias Jaguar, ainsi que Mme Zaholy Pascale, cadre du PPA-CI. L'enquête a également visé Fofana Souleymane alias Solo, Gnegbre Gbadjale Jean Alain, Gnegbre Ouaga Ange Deshor alias Gbe-Susteme, Kuisse Elphège Fréjus alias Kirikou et Brou Adom Jean-Louis.
L'affaire remonte à la nuit du 1er août, où des individus encagoulés armés de machettes, gourdins et cocktails incendiaires ont semé la terreur à Yopougon. Un bus de la Sotra a été incendié et un véhicule de police dégradé, ses occupants molestés. Ces violences ont déclenché une vaste enquête judiciaire qui a abouti à plusieurs arrestations.
Parmi les interpellés figurent Kouamé OI Kouamé Josué alias Général Frazaho, Zoh Inza alias Zoulou, Gnegbre Kado Jean Claude alias Jaguar, ainsi que Mme Zaholy Pascale, cadre du PPA-CI. L'enquête a également visé Fofana Souleymane alias Solo, Gnegbre Gbadjale Jean Alain, Gnegbre Ouaga Ange Deshor alias Gbe-Susteme, Kuisse Elphège Fréjus alias Kirikou et Brou Adom Jean-Louis.
Des garde-à-vue contestées
Me Kanon Blé, membre du collectif d'avocats, pointe du doigt les conditions de détention des premiers interpellés. "Dans l'ensemble, les règles de procédure ont été violées", martèle-t-il. Selon lui, les suspects ont été gardés à vue dans un lieu "inconnu, sans assistance d'avocat pourtant constitué", constituant une "violation de la procédure".
Son confrère Me Sylvain Tapi enfonce le clou en évoquant une violation de l'article 90 du Code de procédure pénale. "Toute personne interpellée, poursuivie ou devant être auditionnée a droit à être assistée par un avocat de son choix", rappelle-t-il. L'avocat s'interroge également sur les circonstances des aveux obtenus "sans avocat", soulignant que l'aveu "doit être volontaire, à l'exclusion des aveux arrachés sous la torture ou sous la menace, qui sont irrecevables comme preuve".
Le parquet affirme que "au cours des différentes auditions judiciaires, ceux-ci ont cité Messieurs Lida Kouassi Moïse, ancien ministre de la Défense, et Koné Boubakar, ambassadeur à la retraite, comme étant les instigateurs de ces violences". Cette révélation a conduit à l'interpellation des deux hauts cadres du PPA-CI.
Son confrère Me Sylvain Tapi enfonce le clou en évoquant une violation de l'article 90 du Code de procédure pénale. "Toute personne interpellée, poursuivie ou devant être auditionnée a droit à être assistée par un avocat de son choix", rappelle-t-il. L'avocat s'interroge également sur les circonstances des aveux obtenus "sans avocat", soulignant que l'aveu "doit être volontaire, à l'exclusion des aveux arrachés sous la torture ou sous la menace, qui sont irrecevables comme preuve".
Le parquet affirme que "au cours des différentes auditions judiciaires, ceux-ci ont cité Messieurs Lida Kouassi Moïse, ancien ministre de la Défense, et Koné Boubakar, ambassadeur à la retraite, comme étant les instigateurs de ces violences". Cette révélation a conduit à l'interpellation des deux hauts cadres du PPA-CI.
Restriction de liberté contestée
Quatre leaders du PPA-CI - Damana Pickass, Blaise Lasm, Koua Justin et Dahi Nestor - ont vu leurs libertés de mouvement restreintes après plusieurs heures d'interrogatoire. Me Tapi dénonce une nouvelle violation, cette fois de l'article 21 de la Constitution de novembre 2016.
"Les raisons ou les motifs de cette décision n'ont pas été notifiés", s'indigne l'avocat. Il rappelle que cet article constitutionnel stipule que "tout citoyen ivoirien a le droit de se déplacer et de s'établir librement sur toute partie du territoire national" et que "l'exercice de ce droit ne peut être limité que par la loi".
Cette mesure restrictive soulève des questions sur le respect des droits fondamentaux dans cette affaire qui prend une tournure politique explosive.
"Les raisons ou les motifs de cette décision n'ont pas été notifiés", s'indigne l'avocat. Il rappelle que cet article constitutionnel stipule que "tout citoyen ivoirien a le droit de se déplacer et de s'établir librement sur toute partie du territoire national" et que "l'exercice de ce droit ne peut être limité que par la loi".
Cette mesure restrictive soulève des questions sur le respect des droits fondamentaux dans cette affaire qui prend une tournure politique explosive.
Un statut particulier ignoré
Pour les anciens ministres Lida Kouassi et Boubakar Koné, la défense invoque un argument juridique spécifique. Me Zahui pointe une "violation" de la loi n°201 du 16 juillet 2005 portant statut des anciens présidents de la République, des anciens présidents d'institutions et des anciens membres de gouvernement.
"Les articles 42 et 43 recommandent que toute poursuite ou arrestation à leur encontre doit suivre une procédure spéciale, garantissant ainsi une protection juridique spécifique", explique-t-il. Cette procédure particulière n'aurait pas été respectée selon la défense.
Convoqués le 8 août au service des enquêtes générales de la préfecture de police d'Abidjan, MM. Lida et Boubakar Koné ont été déférés le lundi 11 août à la Section antiterroriste du Tribunal d'Abidjan. Une information judiciaire avec mandat de dépôt a été ouverte contre eux pour "acte terroriste, complot contre l'autorité de l'État, participation à un mouvement insurrectionnel, dégradation volontaire de véhicule et incendie volontaire de véhicule appartenant à autrui".
Face à ces "violations", les avocats du PPA-CI préparent une contre-offensive juridique. "Nous allons saisir le procureur général près de la Cour d'appel d'Abidjan pour que la mesure de réquisition soit levée, la jugeant irrégulière et portant atteinte à la présomption d'innocence", annonce Me Kanon.
Le collectif ne compte pas s'arrêter là. "Nous allons saisir le Conseil supérieur de la magistrature. Nous allons saisir les organisations des droits de l'homme afin que tout le monde puisse constater ces violations et que des solutions soient trouvées", poursuit l'avocat.
Cette escalade juridique transforme l'affaire des violences de Yopougon en test pour l'indépendance de la justice ivoirienne et le respect des procédures dans un contexte politique tendu.
"Les articles 42 et 43 recommandent que toute poursuite ou arrestation à leur encontre doit suivre une procédure spéciale, garantissant ainsi une protection juridique spécifique", explique-t-il. Cette procédure particulière n'aurait pas été respectée selon la défense.
Convoqués le 8 août au service des enquêtes générales de la préfecture de police d'Abidjan, MM. Lida et Boubakar Koné ont été déférés le lundi 11 août à la Section antiterroriste du Tribunal d'Abidjan. Une information judiciaire avec mandat de dépôt a été ouverte contre eux pour "acte terroriste, complot contre l'autorité de l'État, participation à un mouvement insurrectionnel, dégradation volontaire de véhicule et incendie volontaire de véhicule appartenant à autrui".
Face à ces "violations", les avocats du PPA-CI préparent une contre-offensive juridique. "Nous allons saisir le procureur général près de la Cour d'appel d'Abidjan pour que la mesure de réquisition soit levée, la jugeant irrégulière et portant atteinte à la présomption d'innocence", annonce Me Kanon.
Le collectif ne compte pas s'arrêter là. "Nous allons saisir le Conseil supérieur de la magistrature. Nous allons saisir les organisations des droits de l'homme afin que tout le monde puisse constater ces violations et que des solutions soient trouvées", poursuit l'avocat.
Cette escalade juridique transforme l'affaire des violences de Yopougon en test pour l'indépendance de la justice ivoirienne et le respect des procédures dans un contexte politique tendu.