Boni Yayi renonce à la présidentielle au Bénin en 2026

Vendredi 12 Septembre 2025

Boni Yayi a confirmé son retrait de la présidentielle béninoise de 2026 le 11 septembre 2025 et exhorte la classe politique à défendre paix et démocratie.


Boni Yayi renonce à la présidentielle au Bénin en 2026 © Crédit photo DR
L’ancien président béninois Boni Yayi a officiellement annoncé, jeudi 11 septembre, qu’il ne sera pas candidat à la présidentielle d’avril 2026. Dans un message adressé à ses compatriotes, il a réaffirmé son retrait définitif de toute ambition électorale et s’est engagé à soutenir la République autrement. « Je ne suis candidat à rien, mais je suis à votre service, au service de la démocratie et de la paix », a-t-il déclaré.

Durant ses dix années à la tête du pays, entre 2006 et 2016, Boni Yayi a souvent insisté sur l’importance du dialogue et de la stabilité institutionnelle. À présent, il exhorte ses successeurs et la classe politique à préserver ce qu’il considère comme la richesse première du Bénin : la démocratie.

Un appel au dialogue politique

Dans son allocution, l’ancien chef d’État a plaidé pour un esprit d’échanges constant, y compris avec le président Patrice Talon. « Ce ne sont pas les Sud-Africains ou l’extérieur qui bâtiront notre nation. C’est à nous, Béninois, de la consolider », a-t-il insisté. Sans ressources naturelles comparables aux grands producteurs africains, il a rappelé que la véritable force du pays réside dans ses institutions et son attachement à la stabilité.

Cet appel intervient dans un contexte marqué par des tensions autour de la candidature du ministre d’État Romuald Wadagni. Ce dernier, ministre des Finances depuis 2016, a été désigné par le camp présidentiel après l’annonce de Patrice Talon de ne pas briguer de troisième mandat.

Wadagni, candidat du pouvoir

Âgé de 49 ans, Romuald Wadagni est une figure montante de la politique béninoise. Diplômé de Harvard et de Grenoble, il a mené une carrière internationale chez Deloitte avant de revenir au pays. Depuis son entrée au gouvernement, il s’est imposé comme l’un des artisans des réformes économiques saluées à l’échelle continentale. En 2024, il a même été élu Meilleur ministre des Finances d’Afrique.

Sa désignation suscite cependant des critiques dans l’opposition, qui pointe des conflits d’intérêts potentiels. De leur côté, les « Démocrates », formation de Boni Yayi, doivent désormais trouver un candidat capable de rivaliser avec l’homme du pouvoir. L’incertitude reste donc entière à l’approche du scrutin, dans un climat où la question de l’unité nationale prend une place centrale.

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