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Depuis sa cellule, un député malien s'excuse auprès de Ouattara

Samedi 12 Juillet 2025

Mamadou Hawa Gassama adresse ses excuses au président ivoirien pour des propos jugés offensants. Le membre du CNT reste détenu à Bamako.


Depuis sa cellule, un député malien s'excuse auprès de Ouattara © Crédit photo DR
Depuis sa cellule, un député malien s'excuse auprès de Ouattara © Crédit photo DR
Les excuses Gassama à Ouattara font polémique au Mali. Depuis sa cellule de la maison d'arrêt centrale de Bamako, Mamadou Hawa Gassama a adressé le 10 juillet une lettre au président ivoirien. Ce membre du Conseil national de transition (CNT) tente de réparer les dégâts causés par ses déclarations publiques jugées offensantes. Une démarche rare qui intervient huit jours après son arrestation le 2 juillet.

L'affaire remonte à des propos tenus par ce député de transition, peu connu du grand public mais siégeant au CNT depuis 2021. Interpellé pour "atteinte aux institutions" et "trouble à l'ordre public", Gassama fait face à des charges lourdes. Son arrestation s'inscrit dans une enquête sur des déclarations qui, selon le parquet malien, "portent atteinte à l'honneur des institutions maliennes et d'un chef d'État étranger".

"Je n'ai jamais eu l'intention de vous manquer de respect"

Dans sa missive qualifiée de "personnelle et confidentielle", le député exprime ses regrets. "Je vous exprime mes plus sincères regrets et mes profondes excuses pour les propos que j'ai tenus à votre égard", écrit-il au président ivoirien. Une formulation diplomatique qui tranche avec la gravité des accusations portées contre lui.

Gassama tente de contextualiser ses propos : "Bien qu'en réaction à une situation compliquée, je comprends qu'ils ont pu vous offenser." L'élu ajoute : "Je n'ai jamais eu l'intention de vous manquer de respect ni d'entacher votre image." Des excuses qui pourraient influencer la suite de la procédure judiciaire, alors qu'aucune date d'audience n'a été fixée.

Une défense qui mise sur la transparence

L'avocat de Gassama, Mamadou Ismaila Konaté, confirme l'authenticité de la lettre transmise "par les voies idoines". Il met cependant en garde contre "les copies circulant dans l'espace public, dont l'authenticité ne peut être garantie". Une précaution qui révèle l'attention médiatique portée à cette affaire diplomatique sensible.

La défense poursuit ses démarches "avec sérénité et rigueur", selon le communiqué de l'avocat. Ce dernier souligne que son client "reste disposé à prendre toute initiative utile pour réparer le tort causé". Une stratégie qui vise visiblement à apaiser les tensions entre Bamako et Abidjan.

L'Association malienne des droits de l'homme (AMDH) exprime sa préoccupation dans un communiqué du 8 juillet. L'organisation dénonce une détention "sans communication transparente" et exhorte les autorités à garantir les droits de la défense. Une intervention qui souligne les enjeux juridiques de cette affaire politique.

Les charges retenues contre Gassama s'appuient sur les articles 34 et 35 du Code pénal malien et la loi 2019-056 sur la cybercriminalité. Des textes qui prévoient des sanctions sévères pour les atteintes aux institutions et les troubles à l'ordre public par voie de communication. Le gouvernement malien maintient le silence sur cette affaire qui teste les relations diplomatiques régionales.

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