En Côte d'Ivoire, l'accord Corsair-institutions publiques suscite la controverse © Crédit photo DR
Le partenariat aérien entre Corsair et plusieurs institutions publiques ivoiriennes a été le 15 mai 2025 officialisé en Côte d'Ivoire. Cet accord commercial, signé notamment avec le Sénat et d'autres organismes gouvernementaux, prévoit des tarifs préférentiels et avantages exclusivement réservés aux membres de ces institutions sur les vols entre Abidjan et Paris.
La spécificité de cet accord réside dans son caractère restrictif : les avantages négociés ne concernent que les fonctionnaires et dignitaires de l'État ivoirien, excluant totalement la population générale. Cette particularité a immédiatement déclenché une avalanche de critiques dans les médias et sur les réseaux sociaux, où de nombreux commentateurs y voient un symbole de déconnexion entre les élites politiques et les citoyens ordinaires.
La spécificité de cet accord réside dans son caractère restrictif : les avantages négociés ne concernent que les fonctionnaires et dignitaires de l'État ivoirien, excluant totalement la population générale. Cette particularité a immédiatement déclenché une avalanche de critiques dans les médias et sur les réseaux sociaux, où de nombreux commentateurs y voient un symbole de déconnexion entre les élites politiques et les citoyens ordinaires.
Des réactions virulentes dans l'opinion
La nouvelle de ce partenariat a provoqué des réactions particulièrement vives chez plusieurs observateurs et acteurs de la société civile. Israël Guébo, dans une analyse critique, n'hésite pas à qualifier l'initiative de "mépris du peuple", soulignant le contraste entre les avantages offerts aux officiels et les difficultés quotidiennes rencontrées par la majorité des Ivoiriens pour voyager à l'international.
Dans le même registre, Fabrice Koffi Pro adopte un ton ironique en évoquant "une promo dédiée exclusivement à tout le monde... sauf au peuple", tandis que Serge Bilé exprime sa stupéfaction face à cette décision qui semble nier l'existence des citoyens ordinaires.
Jean Bonin, quant à lui, déplace le débat sur le terrain économique et stratégique. Il soulève la question de la concurrence potentiellement déloyale envers Air Côte d'Ivoire, compagnie nationale pour laquelle l'État a consenti d'importants investissements. "Comment comprendre qu'un État qui a investi des centaines de milliards dans sa compagnie nationale favorise ouvertement une compagnie étrangère ?", s'interroge-t-il.
Dans le même registre, Fabrice Koffi Pro adopte un ton ironique en évoquant "une promo dédiée exclusivement à tout le monde... sauf au peuple", tandis que Serge Bilé exprime sa stupéfaction face à cette décision qui semble nier l'existence des citoyens ordinaires.
Jean Bonin, quant à lui, déplace le débat sur le terrain économique et stratégique. Il soulève la question de la concurrence potentiellement déloyale envers Air Côte d'Ivoire, compagnie nationale pour laquelle l'État a consenti d'importants investissements. "Comment comprendre qu'un État qui a investi des centaines de milliards dans sa compagnie nationale favorise ouvertement une compagnie étrangère ?", s'interroge-t-il.
La position officielle et ses limites
Face à cette vague de critiques, Mme Kandia Camara, Présidente du Sénat, a défendu l'initiative. Dans sa communication officielle, elle met l'accent sur les bénéfices de cette collaboration pour les institutions concernées, sans toutefois répondre aux inquiétudes relatives à l'exclusion de la population générale de ces avantages.
"Ce partenariat s'inscrit dans notre volonté de renforcer les liens entre nos institutions et nos partenaires internationaux", affirme la Présidente du Sénat dans sa déclaration, omettant d'aborder la question de l'accessibilité des tarifs préférentiels pour l'ensemble des citoyens.
L'analyste Serif Tall propose une lecture plus nuancée de la situation, évoquant la notion de "soft power" ivoirien tout en relevant le paradoxe entre le discours politique prônant l'inclusion et une pratique qui semble favoriser un système à deux vitesses dans l'accès aux services publics et parapublics.
"Ce partenariat s'inscrit dans notre volonté de renforcer les liens entre nos institutions et nos partenaires internationaux", affirme la Présidente du Sénat dans sa déclaration, omettant d'aborder la question de l'accessibilité des tarifs préférentiels pour l'ensemble des citoyens.
L'analyste Serif Tall propose une lecture plus nuancée de la situation, évoquant la notion de "soft power" ivoirien tout en relevant le paradoxe entre le discours politique prônant l'inclusion et une pratique qui semble favoriser un système à deux vitesses dans l'accès aux services publics et parapublics.
Un révélateur des tensions sociales
Ce partenariat controversé met en lumière des fractures sociales plus profondes au sein de la société ivoirienne. Il soulève des questions fondamentales sur l'équité dans l'accès aux services et sur la représentativité des élites politiques.
Pour de nombreux observateurs, cette polémique illustre parfaitement le fossé croissant entre une classe dirigeante qui s'octroie des privilèges et une population confrontée à des difficultés économiques persistantes. Ce fossé se matérialise ici dans le domaine symbolique des voyages internationaux, souvent inaccessibles pour la majorité des Ivoiriens en raison des tarifs prohibitifs.
L'affaire du partenariat Corsair-institutions ivoiriennes s'inscrit ainsi dans un débat plus large sur la gouvernance et la redistribution des ressources dans un pays en plein développement économique, mais où les inégalités demeurent prononcées. Elle interroge également la capacité des autorités à concilier intérêts particuliers et bien commun dans leurs prises de décision.
Pour de nombreux observateurs, cette polémique illustre parfaitement le fossé croissant entre une classe dirigeante qui s'octroie des privilèges et une population confrontée à des difficultés économiques persistantes. Ce fossé se matérialise ici dans le domaine symbolique des voyages internationaux, souvent inaccessibles pour la majorité des Ivoiriens en raison des tarifs prohibitifs.
L'affaire du partenariat Corsair-institutions ivoiriennes s'inscrit ainsi dans un débat plus large sur la gouvernance et la redistribution des ressources dans un pays en plein développement économique, mais où les inégalités demeurent prononcées. Elle interroge également la capacité des autorités à concilier intérêts particuliers et bien commun dans leurs prises de décision.