Gbagbo réclame toute la vérité sur les crises ivoiriennes de 1999 à 2020 devant la CPI © Crédit photo DR
Laurent Gbagbo a frappé fort lundi 8 décembre, lors de la prestation de serment du président Ouattara pour son quatrième mandat. L'ancien chef d'État a lancé un appel retentissant à "faire éclater la vérité sur les crises ivoiriennes de 1999 au 4ème mandat" devant la Cour pénale internationale. Trois jours plus tard, Katinan Koné, cadre du PPA-CI, le parti de Laurent Gbagbo, est monté au créneau pour expliquer cette sortie qui ravive les plaies d'un passé douloureux.
Face aux journalistes ce jeudi 11 décembre, Katinan Koné a développé le thème "Vérité, justice, réparation et réconciliation". Selon lui, la lettre à la nation de Laurent Gbagbo rappelle que "des chantiers importants de la construction de la nation ivoirienne sont encore en souffrance, notamment la question des prisonniers d'opinion et la recherche de la vérité sur les crises qui ont secoué le pays depuis 1999". Une manière de dire que la page n'est pas tournée, loin de là.
Face aux journalistes ce jeudi 11 décembre, Katinan Koné a développé le thème "Vérité, justice, réparation et réconciliation". Selon lui, la lettre à la nation de Laurent Gbagbo rappelle que "des chantiers importants de la construction de la nation ivoirienne sont encore en souffrance, notamment la question des prisonniers d'opinion et la recherche de la vérité sur les crises qui ont secoué le pays depuis 1999". Une manière de dire que la page n'est pas tournée, loin de là.
Deux décennies de violences
Le cadre du PPA-CI a dressé une liste précise des événements que Laurent Gbagbo souhaite voir élucidés. L'élection présidentielle d'octobre 2000, qualifiée de "calamiteuse", ouvre le bal. Suivent le coup d'État raté de janvier 2001, puis la rébellion qui a duré de 2002 à 2010. Mais c'est surtout la guerre postélectorale de 2011 et "le massacre des populations de l'Ouest" qui concentrent l'attention.
Les chiffres donnent le vertige. La Commission d'enquête a recensé 3248 morts lors de la guerre de février et mars 2011. Human Rights Watch, dans un communiqué du 9 avril 2011, avait pointé du doigt les "massacres" commis par les forces loyales à Alassane Ouattara dans l'Ouest ivoirien. "Des centaines de civils" ont été tués, selon l'ONG américaine. Des accusations qui n'ont jamais été jugées du côté du camp Ouattara, souligne Katinan Koné.
Les chiffres donnent le vertige. La Commission d'enquête a recensé 3248 morts lors de la guerre de février et mars 2011. Human Rights Watch, dans un communiqué du 9 avril 2011, avait pointé du doigt les "massacres" commis par les forces loyales à Alassane Ouattara dans l'Ouest ivoirien. "Des centaines de civils" ont été tués, selon l'ONG américaine. Des accusations qui n'ont jamais été jugées du côté du camp Ouattara, souligne Katinan Koné.
Une justice à sens unique dénoncée
L'ancien président ivoirien conteste toujours la décision du Conseil constitutionnel de 2010 qui avait tranché le contentieux électoral en faveur d'Alassane Ouattara. Laurent Gbagbo, lui, s'est retrouvé devant la CPI le 29 novembre 2011, accompagné de Charles Blé Goudé. Acquittés le 15 janvier 2019, les deux hommes ont dû attendre le 31 mars 2021 pour voir leur acquittement confirmé en appel et sortir de leur quasi-résidence surveillée.
Du côté des vainqueurs de 2011, seul Amadé Ourémi a été condamné. Le Tribunal criminel d'Abidjan l'a jugé coupable de "crimes contre les populations, pillages, séquestrations, meurtres" à Duékoué et l'a condamné à perpétuité. Un procès unique qui alimente le sentiment d'une justice déséquilibrée. "La vérité et la justice pour les victimes de ces crises", voilà ce que réclame désormais Laurent Gbagbo, résume Katinan Koné.
Cette offensive de l'ex-président intervient alors que la Côte d'Ivoire tente de panser ses blessures. En appelant à faire éclater la vérité devant la CPI, Laurent Gbagbo remet sur la table des questions que beaucoup croyaient enterrées. Les prisonniers d'opinion, les massacres non jugés, les responsabilités dans les violences : autant de dossiers que le pouvoir en place préférerait sans doute voir classés.
Du côté des vainqueurs de 2011, seul Amadé Ourémi a été condamné. Le Tribunal criminel d'Abidjan l'a jugé coupable de "crimes contre les populations, pillages, séquestrations, meurtres" à Duékoué et l'a condamné à perpétuité. Un procès unique qui alimente le sentiment d'une justice déséquilibrée. "La vérité et la justice pour les victimes de ces crises", voilà ce que réclame désormais Laurent Gbagbo, résume Katinan Koné.
Cette offensive de l'ex-président intervient alors que la Côte d'Ivoire tente de panser ses blessures. En appelant à faire éclater la vérité devant la CPI, Laurent Gbagbo remet sur la table des questions que beaucoup croyaient enterrées. Les prisonniers d'opinion, les massacres non jugés, les responsabilités dans les violences : autant de dossiers que le pouvoir en place préférerait sans doute voir classés.
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