Jean Bonin : "Quand la CEI devient la scène d’un one-man-show indigne"

Mardi 7 Octobre 2025

Jean Bonin, le président du FIER fustige un commissaire central de la Commission électorale (CEI) pour ses attaques publiques contre l'opposition sur les réseaux sociaux.


Jean Bonin, le président du FIER fustige un commissaire central de la Commission électorale (CEI) © Crédit photo DR
Jean Bonin ne mâche pas ses mots. Le président du FIER vient de publier une charge contre un commissaire central de la Commission électorale indépendante. Dans un communiqué au vitriol, il dénonce le comportement d'un membre de la CEI qu'il accuse de violer ouvertement le règlement intérieur de l'institution. Selon Bonin, cet individu « au passé récent confondant avec le maniement des armes blanches au sein d'une organisation estudiantine » s'est « miraculeusement retrouvé propulsé commissaire central ».

Le président du FIER tape fort : « Mettez un clown dans un palais, il le transformera en cirque. » Il reproche au commissaire visé d'avoir importé « ses habitudes de provocation, d'invective et d'indiscipline » au sein d'une institution censée garantir la crédibilité du processus électoral. Le dernier épisode ? Des menaces et attaques publiques contre des personnalités politiques de l'opposition, publiées directement sur la page Facebook personnelle du commissaire.

Le règlement intérieur bafoué

Jean Bonin brandit les articles 77 et 82 du règlement intérieur de la CEI. L'article 82 stipule que « les membres de la CEI sont astreints à l'obligation de réserve », définie comme « l'attitude amenant à garder la modération ou la prudence dans ses actes et dans ses paroles, en toutes circonstances ». Objectif : préserver « l'indépendance et l'honorabilité » de l'institution.

L'article 77 interdit formellement à tout membre de la CEI « de faire des déclarations publiques ou privées qui portent atteinte au bon fonctionnement et à l'indépendance » de la Commission. Pourtant, le commissaire incriminé continue ses sorties médiatiques. « Incapable d'endosser le costume de l'honorabilité que lui confère sa fonction », écrit Bonin, il préfère « ses vieux réflexes de voyou ».

Une sortie fracassante

Le président du FIER estime que cette affaire ternit gravement l'image d'une institution « déjà fragilisée ». « À force d'insultes, de clashs et de vulgarités, ce commissaire central » enfonce un peu plus le clou du discrédit de la CEI. Bonin utilise une formule cinglante : « On peut sortir un individu du ghetto, mais pas toujours le ghetto de l'individu. »

Pour le leader du FIER, la Commission électorale indépendante, « déjà en quête de crédibilité, n'a vraiment pas besoin d'un voyou en veste » pour aggraver sa situation. Il prévient : « Nous y reviendrons, autant et en tant que de besoin. » Une menace à peine voilée d'intensifier la pression sur ce commissaire qui siège « où siègent d'honorables personnalités ».

Cette sortie fracassante intervient à trois semaines de la présidentielle du 25 octobre. La CEI, censée arbitrer le scrutin de manière neutre, se retrouve au cœur d'une polémique qui affaiblit encore sa légitimité aux yeux de l'opposition. Jean Bonin transforme ce dossier en symbole : celui d'une institution infiltrée par des profils controversés, incapables de respecter les règles élémentaires de leur fonction.

Le commissaire visé n'a pas encore réagi publiquement à ces accusations. Mais le mal est fait : la crédibilité de la CEI prend un nouveau coup avant un scrutin déjà tendu.

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