Jean Bonin à propos de l'opposition ivoirienne : "elle sait s’unir pour marcher mais pas pour conquérir le pouvoir"

Samedi 23 Aout 2025

À l’approche de la présidentielle 2025, Jean Bonin estime que l’opposition ivoirienne reste divisée, entre coalitions fragiles et ambitions individuelles.


Jean Bonin critique l’opposition ivoirienne, jugée incapable d’unir ses forces face au RHDP à l’approche de la présidentielle 2025 © Crédit photo DR
À quelques semaines de l’élection présidentielle d’octobre 2025, le débat politique en Côte d’Ivoire se cristallise autour de la capacité de l’opposition à présenter un front commun. Jean Bonin, figure de la scène politique, juge sévèrement ses pairs : « Elle sait s’unir pour marcher ou critiquer le RHDP mais pas pour conquérir le pouvoir ».

En effet, trois blocs dominent aujourd’hui le paysage : la CAP-CI, coalition d’environ 25 partis parmi lesquels le FPI, le COJEP, le PDCI et le MGC ; le Front commun, qui réunit le PDCI et le PPA-CI ; et enfin une série de candidatures individuelles comme celles de Jean-Louis Billon, Ahoua Don Mello, Assalé Tiémoko ou Vincent Toh Bi Irié.

Ambitions personnelles contre projet commun

Le candidat du FPI, Pascal Affi N’Guessan, a déposé officiellement son dossier ce week-end. Mais l’absence visible des grands partis de la CAP-CI lors de cette étape interroge. « Une présence symbolique de ses alliés aurait envoyé un signal fort à l’opinion », analyse un proche du dossier. Ce silence révèle les fractures internes et affaiblit l’image d’une coalition soudée.

Dans les prochains jours, les candidatures du PDCI et du PPA-CI devraient également être enregistrées, chacune séparément. Une stratégie qui confirme la dispersion des forces de l’opposition. « Le trône présidentiel est un fauteuil et non un banc », rappelait Laurent Gbagbo, soulignant que chacun souhaite s’y asseoir seul.

Les figures indépendantes, de Billon à Assalé, poursuivent elles aussi leur route sans signe d’un rapprochement. Chaque leader espère incarner l’alternance, quitte à renforcer l’impression d’un « chacun pour soi » politique.

Le RHDP en spectateur privilégié

Pour Jean Bonin, l’opposition ivoirienne offre ainsi un avantage inattendu au camp présidentiel. « Le véritable allié du RHDP, ce n’est pas son bilan, mais l’absence de stratégie commune et les égos de ses adversaires », affirme-t-il. Une analyse partagée par plusieurs observateurs qui estiment que, faute d’unité, l’alternance démocratique pourrait rester hors de portée en 2025.

Reste à savoir si, après la validation officielle des candidatures, un sursaut collectif interviendra. « Rien n’est encore définitivement joué », nuance Jean Bonin, qui appelle à dépasser les rivalités pour offrir aux électeurs un projet crédible.

A LIRE AUSSI

Dans la même rubrique :