
Jean Bonin ausculte le congrès du RHDP 2025 © Crédit photo DR
Jean Bonin analyse congrès RHDP et ne mâche pas ses mots. Au lendemain du rassemblement de plus de 100 000 militants au stade olympique d'Ébimpé ce 22 juin, l'ancien ministre dresse un bilan contrasté de l'événement politique. Si l'organisation "a frôlé le sans-faute" selon ses termes, l'observateur politique pointe des zones d'ombre persistantes qui pourraient fragiliser le parti au pouvoir à long terme.
"Une organisation presque irréprochable", reconnaît Jean Bonin dans son analyse détaillée. L'ancien responsable politique salue la mobilisation réussie et l'absence "d'incident notable" lors de cette démonstration de force. Mais au-delà de cette réussite logistique, l'analyste s'interroge sur la stratégie d'Alassane Ouattara qui "maintient une pression constante sur l'opposition" en ne dévoilant pas encore ses intentions présidentielles.
"Une organisation presque irréprochable", reconnaît Jean Bonin dans son analyse détaillée. L'ancien responsable politique salue la mobilisation réussie et l'absence "d'incident notable" lors de cette démonstration de force. Mais au-delà de cette réussite logistique, l'analyste s'interroge sur la stratégie d'Alassane Ouattara qui "maintient une pression constante sur l'opposition" en ne dévoilant pas encore ses intentions présidentielles.
Le défi identitaire pointé du doigt
Jean Bonin soulève une question sensible : la perception communautaire du RHDP. "L'une des faiblesses persistantes du RHDP demeure la perception communautaire de son identité", écrit-il sans détour. L'ancien ministre pointe la concentration des postes clés entre les mains de responsables du Nord : "Le président de la République, le vice-président Tiémoko Meyliet Koné, la présidente du Sénat Kandia Camara, et le président de l'Assemblée nationale Adama Bictogo ont tous des origines septentrionales."
Cette situation contraste avec "l'équilibre géopolitique" pratiqué par Félix Houphouët-Boigny, rappelle Jean Bonin. L'analyste estime que le RHDP doit "rompre avec cette image de parti du Nord s'il veut conquérir durablement l'adhésion nationale". Un défi de taille pour un parti qui revendique l'héritage houphouëtiste mais peine à en reproduire l'équilibrage territorial.
Patrick Achi, président du congrès et ancien Premier ministre, avait pourtant dressé un bilan positif de la gouvernance RHDP depuis 2011, évoquant "une croissance soutenue de 6,5% en moyenne entre 2012 et 2023" et les grands chantiers d'infrastructures. Mais Jean Bonin tempère : "Il a lui-même reconnu qu'il reste beaucoup à faire, notamment en matière de valorisation du capital humain."
Cette situation contraste avec "l'équilibre géopolitique" pratiqué par Félix Houphouët-Boigny, rappelle Jean Bonin. L'analyste estime que le RHDP doit "rompre avec cette image de parti du Nord s'il veut conquérir durablement l'adhésion nationale". Un défi de taille pour un parti qui revendique l'héritage houphouëtiste mais peine à en reproduire l'équilibrage territorial.
Patrick Achi, président du congrès et ancien Premier ministre, avait pourtant dressé un bilan positif de la gouvernance RHDP depuis 2011, évoquant "une croissance soutenue de 6,5% en moyenne entre 2012 et 2023" et les grands chantiers d'infrastructures. Mais Jean Bonin tempère : "Il a lui-même reconnu qu'il reste beaucoup à faire, notamment en matière de valorisation du capital humain."
La corruption, talon d'Achille persistant
L'ancien ministre aborde frontalement le dossier corruption, "un mal endémique qui mine la gouvernance publique". Jean Bonin énumère les "affaires retentissantes comme celle de l'Artci, du FER, de certains marchés publics surfacturés, ou encore du Conseil Café Cacao" qui ont alimenté "un fort sentiment d'impunité". Son constat est sévère : "À ce jour, aucun haut responsable de premier plan n'a été traduit en justice, malgré les engagements affichés."
Cette critique intervient alors qu'Alassane Ouattara avait invoqué lors de son discours "l'héritage moral de Félix Houphouët-Boigny et de Henri Konan Bédié", selon Jean Bonin qui y a décelé "une réelle volonté d'unir la grande famille houphouëtiste". Un message d'apaisement qui contraste avec la persistance des zones d'ombre dénoncées par l'analyste.
Jean Bonin livre un diagnostic impitoyable sur l'opposition ivoirienne. "L'ironie de la scène politique ivoirienne actuelle, c'est que le principal atout du RHDP est l'état de décomposition de son opposition", écrit-il. L'ancien ministre décrit un "PPA-CI de Laurent Gbagbo miné par des tensions" et un "PDCI orphelin d'Henri Konan Bédié depuis août 2023, perdu dans un débat sans fin".
Cette faiblesse de l'opposition conforte sa prédiction : "À ce stade, je pense qu'Alassane Ouattara se représentera. Pas forcément par désir personnel de pouvoir, mais par nécessité tactique." Une analyse qui fait écho à la stratégie d'attente du président sortant, maître "des horloges politiques" entre l'ouverture du dépôt des candidatures le 26 juillet et la date limite du 26 août 2025.
Cette critique intervient alors qu'Alassane Ouattara avait invoqué lors de son discours "l'héritage moral de Félix Houphouët-Boigny et de Henri Konan Bédié", selon Jean Bonin qui y a décelé "une réelle volonté d'unir la grande famille houphouëtiste". Un message d'apaisement qui contraste avec la persistance des zones d'ombre dénoncées par l'analyste.
Jean Bonin livre un diagnostic impitoyable sur l'opposition ivoirienne. "L'ironie de la scène politique ivoirienne actuelle, c'est que le principal atout du RHDP est l'état de décomposition de son opposition", écrit-il. L'ancien ministre décrit un "PPA-CI de Laurent Gbagbo miné par des tensions" et un "PDCI orphelin d'Henri Konan Bédié depuis août 2023, perdu dans un débat sans fin".
Cette faiblesse de l'opposition conforte sa prédiction : "À ce stade, je pense qu'Alassane Ouattara se représentera. Pas forcément par désir personnel de pouvoir, mais par nécessité tactique." Une analyse qui fait écho à la stratégie d'attente du président sortant, maître "des horloges politiques" entre l'ouverture du dépôt des candidatures le 26 juillet et la date limite du 26 août 2025.