Le Cardinal Bessi dénonce "l'ethnocentrisme" avant la présidentielle ivoirienne 2025

Dimanche 13 Juillet 2025

Le cardinal Bessi a appelé le 5 juillet à une élection présidentielle 2025 paisibles en Côte d'Ivoire. L'archevêque d'Abidjan dénonce l'ethnocentrisme et prône la fraternité avant le scrutin.


Le Cardinal Bessi dénonce l'ethnocentrisme avant la présidentielle ivoirienne 2025 © Crédit photo DR
Le cardinal Bessi a lancé un appel solennel à la paix lors de la messe de clôture de l'année pastorale, samedi 5 juillet 2025 à la cathédrale Saint-Paul d'Abidjan. L'archevêque ordinaire du lieu a exhorté les Ivoiriens à transformer le prochain scrutin en "exercice paisible et fraternel". Cette prise de position intervient alors que la Côte d'Ivoire se prépare à vivre une nouvelle échéance électorale dans un contexte de tensions persistantes.

Le prélat a placé son message sous le signe de la fraternité, appelant à "démystifier, dédramatiser et rendre naturelles et simples les élections". Devant une assemblée de fidèles, le cardinal Ignace Dogbo Bessi a insisté sur la nécessité d'évangéliser le processus électoral pour qu'il devienne porteur de vie plutôt que de division.

Un appel à la réconciliation nationale

"Annonçons à notre nation la justice, la paix et la joie ! Annonçons aux élections prochaines la joie de l'Évangile, faite de paix, de justice et de fraternité !", a déclaré le cardinal Bessi devant l'assemblée. Cette déclaration s'inscrit dans une démarche de réconciliation nationale que prône l'Église catholique ivoirienne depuis plusieurs années.

L'archevêque d'Abidjan a particulièrement insisté sur la transformation nécessaire des mentalités politiques. Selon lui, chaque citoyen devrait s'engager à servir son prochain "non par contrainte, mais dans la joie". Cette approche vise à pacifier un climat politique souvent tendu par les rivalités partisanes et les clivages identitaires.

La dénonciation ferme

Le cardinal Bessi a affiché une position ferme contre les dérives communautaires. Il a dénoncé "toutes formes de discrimination, d'ethnocentrisme, de sectarisme, ou encore de replis communautaires, qui vont à l'encontre de la vocation universelle de l'Église". Cette prise de position directe vise les pratiques politiques qui instrumentalisent les appartenances ethniques ou régionales.

L'archevêque a appelé à bannir "toute forme d'injustice, de manipulation ou de détournement du droit" dans le processus électoral. Cette mise en garde s'adresse autant aux acteurs politiques qu'aux citoyens ordinaires, dans un pays où les élections ont parfois été marquées par des violences intercommunautaires.

"La joie des invités à la noce, fruit de l'Esprit Saint, s'enracine et se fortifie dans une Église vivant la synodalité et la participation active de tous à la mission commune", a expliqué le cardinal Bessi. Cette référence à la synodalité dépasse le cadre purement religieux pour proposer un modèle de gouvernance participative.

L'archevêque a encouragé la mise en place de "structures de communion et de participation qui soient de véritables lieux où la joie des noces devient palpable et visible". Cette approche prône une démocratie plus inclusive, où les différentes composantes de la société participent activement aux décisions collectives.

"C'est dans la mesure où nous vivrons pleinement la joie de l'Évangile dans notre diocèse que nous pourrons véritablement la transmettre autour de nous et dans notre nation", a conclu le prélat. Cette déclaration final illustre la stratégie de l'Église catholique ivoirienne : influencer positivement la société par l'exemplarité de ses communautés.

Le cardinal Bessi a terminé son homélie en exhortant les fidèles à ne pas être des "chrétiens tristes, repliés sur leurs opinions, leurs projets ou leurs biens personnels". Cette exhortation vise à mobiliser les catholiques ivoiriens comme agents de paix et de réconciliation dans la perspective des élections à venir.

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