Législatives 2025 en Côte d'Ivoire le 27 décembre : pourquoi la CEI écarte toute révision de la liste électorale ?

Jeudi 14 Aout 2025

La CEI programme les élections législatives de Côte d'Ivoire au 27 décembre 2025 mais écarte une révision de la liste électorale.


Législatives 2025 en Côte d'Ivoire le 27 décembre © Crédit photo DR
A quand la révision de la liste électorale en Côte d'Ivoire ? La question divise après l'annonce de la Commission électorale indépendante (CEI) fixant les législatives au 27 décembre 2025. Le président Ibrahime Coulibaly-Kuibiert a tranché ce jeudi 14 août en déclarant qu'une actualisation du fichier électoral avant la fin d'année « relève de l'impossible ».

Cette décision suscite des interrogations dans un contexte électoral tendu, à moins de trois mois de la présidentielle d'octobre. La CEI justifie cette position par les contraintes temporelles, l'opération de révision nécessitant « entre six et sept mois » selon son président.

Un calendrier serré

L'impossibilité technique mise en avant par la CEI découle du calendrier électoral condensé. « Raisonnablement une révision de la liste électorale avant la fin de l'année 2025 relève de l'impossible », a affirmé M. Coulibaly-Kuibiert devant des centaines de participants réunis pour cette annonce officielle.

Cette contrainte temporelle s'explique par l'enchaînement rapide des scrutins. La présidentielle du 25 octobre sera suivie de la proclamation des résultats provisoires « au plus tard le 30 octobre 2025 », puis du dépôt des candidatures aux législatives. La campagne parlementaire se déroulera ensuite du 19 au 25 décembre, soit une fenêtre de deux mois entre les deux élections.

Le mandat des députés actuels expirant le 31 décembre 2025, la CEI doit respecter l'article 90 de la Constitution qui impose l'organisation du scrutin avant cette échéance. « Il est fait obligation à la CEI d'organiser les élections pour le renouvellement de la législature », a rappelé son président.

Des facilitations administratives en compensation

Face à cette situation, la CEI promet des mesures d'accompagnement pour les candidats potentiels. « La Commission électorale indépendante sera aux côtés des potentiels candidats pour les aider à surmonter les contraintes administratives », a assuré M. Coulibaly-Kuibiert.

L'institution s'engage à solliciter plusieurs ministères pour accélérer la délivrance des pièces nécessaires. « La CEI va saisir le ministère de la Justice pour faciliter la délivrance du certificat de nationalité et du casier judiciaire », a-t-il précisé. Le ministère de l'Intérieur sera également mobilisé « pour les extraits d'actes de naissance ».

Ces facilitations visent à compenser l'absence de révision de la liste électorale. La CEI sollicitera aussi « le ministre du Budget pour les attestations de régularité fiscale et la Caisse de dépôt et de consignation pour le reçu de cautionnement ».

Une CEI en fin de mandat mais maintenue

L'équipe dirigeante de la CEI elle-même arrive en fin de mandat le 30 septembre 2025. Cependant, la loi permet aux membres de « demeurer en fonction pour l'organisation desdites élections » lorsqu'un scrutin intervient dans les 12 mois suivant l'expiration de leur mandat de six ans.

Cette continuité institutionnelle rassure sur la tenue effective des législatives. « La Commission centrale de la CEI va saisir le gouvernement d'une proposition de décret » pour entériner la date du 27 décembre 2025, a annoncé M. Coulibaly-Kuibiert.

La question de la révision de la liste électorale reste donc en suspens, reportée vraisemblablement après les deux scrutins de 2025. Cette situation pourrait alimenter les débats politiques dans les prochaines semaines.

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