Menu

Pêche : la Côte d'Ivoire renouvelle son accord avec l'Union Européenne

Samedi 14 Juin 2025

La Côte d'Ivoire et la Communauté Européenne ont signé un nouveau protocole de pêche (2025-2029) le 6 juin à Bruxelles, après l'expiration le 31 juillet 2024 de l'ancien accord.


Pêche : la Côte d'Ivoire renouvelle son accord avec l'Europe © Crédit photo DR
Pêche : la Côte d'Ivoire renouvelle son accord avec l'Europe © Crédit photo DR
L'accord de pêche entre la Côte d'Ivoire et l'Union Européenne prend un nouveau tournant avec la signature d'un protocole 2025-2029 à Bruxelles. Ce texte, signé le 6 juin dernier, remplace l'ancien protocole arrivé à expiration le 31 juillet 2024. Selon le communiqué officiel du ministère des Ressources animales et halieutiques, cet accord représente "une étape importante dans la coopération durable entre les deux parties".

La signature fait suite à plusieurs mois de négociations entre Abidjan et Bruxelles. Les enjeux financiers et économiques de ce partenariat dépassent le simple cadre de la pêche thonière. Pour la Côte d'Ivoire, cet accord constitue une source de revenus substantielle et un outil de développement du secteur halieutique national.

Des conditions financières revalorisées

Le nouveau protocole fixe une contrepartie financière annuelle de 740 000 euros, représentant une hausse de 8,5% par rapport aux 682 000 euros du précédent accord. Cette revalorisation s'accompagne d'une augmentation significative des contributions des armateurs européens. Les thoniers senneurs paieront désormais 12 000 euros par navire les deux premières années, contre 7 620 euros auparavant.

Le prix de la tonne de thon passe de 110 à 135 euros, soit une progression de 22,73%. Cette hausse tarifaire traduit la volonté ivoirienne de mieux valoriser ses ressources halieutiques. Les palangriers de surface voient leurs redevances progresser de 66,66% pour atteindre 4 000 euros par navire, témoignant d'une réévaluation générale des conditions d'accès.

Accès réglementé aux eaux territoriales

L'accord autorise l'accès à 32 navires thoniers européens dans les eaux ivoiriennes, comprenant 25 thoniers senneurs congélateurs et 7 palangriers de surface. Ces navires ne peuvent opérer qu'au-delà des 12 milles marins, soit plus de 22 kilomètres des côtes. Cette limitation géographique vise à préserver les zones de pêche des professionnels locaux.

La particularité de cet accord réside dans son caractère exclusivement thonier. Contrairement aux accords signés par le Sénégal, la Guinée-Bissau ou la Mauritanie qui portent sur plusieurs espèces, l'accord ivoirien se concentre uniquement sur le thon. Cette approche ciblée protège les intérêts des pêcheurs artisanaux locaux tout en exploitant une ressource migratrice difficilement accessible aux unités de pêche nationales.

Retombées économiques et sociales

Ce protocole génère "un peu plus de 28 000 emplois dont 8 000 directs et 20 000 indirects", selon les autorités ivoiriennes. L'accord renforce également la position du port d'Abidjan comme deuxième port thonier mondial après le Japon. L'approvisionnement des conserveries locales et du marché national constitue un autre avantage de ce partenariat.

L'accord s'intègre dans la Politique Nationale de Développement de l'Élevage, de la Pêche et de l'Aquaculture (PONADEPA) adoptée en janvier 2022. Cette stratégie vise le développement d'une flotte thonière nationale et l'objectif de souveraineté alimentaire. Le gouvernement ivoirien encourage les investissements privés dans ce secteur d'avenir, tout en préservant ses intérêts dans une dynamique de révision approfondie de ses accords internationaux.

A LIRE AUSSI


Lois et règlements | Vidéos | Actualité | Eco-Finance | Concours administratifs | Sports | Conseil des ministres | Politique | Société | Médias | Who's Who