Venance Konan réclame des poursuites judiciaires contre Robert Bourgi © Crédit photo DR
Le procès de Robert Bourgi réclamé par Venance Konan relance le débat sur l'impunité de la Françafrique. L'ancien directeur général de Fraternité Matin dénonce dans une tribune virulente l'absence de poursuites contre l'avocat franco-libanais qui s'est vanté publiquement d'avoir rackette des présidents africains pour financer des campagnes électorales françaises. "Si la justice française n'avait pas que du mépris pour les Africains, elle aurait jugé Bourgi et ses complices", assène le journaliste ivoirien.
Cette charge intervient alors que Robert Bourgi multiplie les déclarations polémiques sur l'actualité politique ivoirienne. Dans son livre "Ils savent que je sais tout", l'homme de 73 ans avait détaillé comment Laurent Gbagbo avait donné 3 millions d'euros pour la campagne de Jacques Chirac, ou comment Blaise Compaoré livrait de l'argent "en petites coupures de dollars, dans des djembés". Venance Konan s'interroge sur cette impunité judiciaire française.
Cette charge intervient alors que Robert Bourgi multiplie les déclarations polémiques sur l'actualité politique ivoirienne. Dans son livre "Ils savent que je sais tout", l'homme de 73 ans avait détaillé comment Laurent Gbagbo avait donné 3 millions d'euros pour la campagne de Jacques Chirac, ou comment Blaise Compaoré livrait de l'argent "en petites coupures de dollars, dans des djembés". Venance Konan s'interroge sur cette impunité judiciaire française.
Un double standard de la justice française
L'ancien patron de presse dénonce une justice française "à deux vitesses" qui poursuit Nicolas Sarkozy pour financement libyen mais ignore les aveux de Bourgi. "J'ai du mal à comprendre comment les juges de cette France qui sont si à cheval sur la probité des élites n'aient pas levé un sourcil en entendant Robert Bourgi raconter complaisamment ses turpitudes", écrit Konan.
Le journaliste rappelle que la France n'hésite pas à poursuivre des dirigeants africains pour "biens mal acquis" mais ferme les yeux sur les méthodes de Bourgi. "Chirac est certes mort, mais de Villepin, Bourgi et plusieurs autres hommes politiques français cités par ce dernier sont toujours vivants", souligne-t-il, réclamant l'ouverture d'enquêtes.
Le journaliste rappelle que la France n'hésite pas à poursuivre des dirigeants africains pour "biens mal acquis" mais ferme les yeux sur les méthodes de Bourgi. "Chirac est certes mort, mais de Villepin, Bourgi et plusieurs autres hommes politiques français cités par ce dernier sont toujours vivants", souligne-t-il, réclamant l'ouverture d'enquêtes.
Une "véritable haine" contre Ouattara
Venance Konan pointe les contradictions de Robert Bourgi, notamment ses revirements concernant Laurent Gbagbo. "Lorsque Laurent Gbagbo fut arrêté et transféré à La Haye, Bourgi s'en réjouit. Aujourd'hui, pour se venger d'Alassane Ouattara, il se trouve une fraternité avec Laurent Gbagbo", observe l'ancien DG de Fraternité Matin.
Cette "véritable haine" contre le président ivoirien s'explique selon Konan par le refus d'Ouattara d'ouvrir "les cuisines de son palais" à Bourgi. Une attitude qui contraste avec les relations privilégiées que l'avocat entretenait avec Omar Bongo qu'il appelait "papa" ou avec Denis Sassou N'Guesso et Blaise Compaoré, aujourd'hui qualifiés de "naïfs" dans ses écrits.
Venance Konan interpelle directement les journalistes africains qui continuent d'interviewer Bourgi. "Le plus étonnant est la complaisance avec laquelle certains journalistes africains qui se proclament panafricains continuent de tendre leurs micros à un tel individu qui a contribué à piller les ressources des pays africains", déplore-t-il.
Cette critique vise les médias qui offrent une tribune au "dernier Mohican de la Françafrique" pour "régler des comptes" avec des dirigeants qu'ils n'apprécient pas. Konan estime que ces plateformes permettent à Bourgi de continuer à "pontifier et donner des fétides leçons de morale aux chefs d'États et leaders politiques africains" après avoir "contribué à les maintenir dans la servitude".
Cette "véritable haine" contre le président ivoirien s'explique selon Konan par le refus d'Ouattara d'ouvrir "les cuisines de son palais" à Bourgi. Une attitude qui contraste avec les relations privilégiées que l'avocat entretenait avec Omar Bongo qu'il appelait "papa" ou avec Denis Sassou N'Guesso et Blaise Compaoré, aujourd'hui qualifiés de "naïfs" dans ses écrits.
Venance Konan interpelle directement les journalistes africains qui continuent d'interviewer Bourgi. "Le plus étonnant est la complaisance avec laquelle certains journalistes africains qui se proclament panafricains continuent de tendre leurs micros à un tel individu qui a contribué à piller les ressources des pays africains", déplore-t-il.
Cette critique vise les médias qui offrent une tribune au "dernier Mohican de la Françafrique" pour "régler des comptes" avec des dirigeants qu'ils n'apprécient pas. Konan estime que ces plateformes permettent à Bourgi de continuer à "pontifier et donner des fétides leçons de morale aux chefs d'États et leaders politiques africains" après avoir "contribué à les maintenir dans la servitude".