Accord Corsair-Institutions ivoiriennes : Jean Bonin dénonce "une trahison des intérêts nationaux" © Crédit photo DR
L'accord Corsair conclu avec cinq institutions ivoiriennes génère une vague de critiques parmi les experts du secteur aérien. Renouvelé le 15 mai 2025 à Abidjan, ce partenariat entre la compagnie française et les principales institutions du pays (Sénat, Assemblée nationale, ARDCI, UVICOCI et CESEC) offre des avantages exclusifs sur les liaisons Abidjan-Paris aux membres de ces institutions ainsi qu'à leurs proches.
Pour Jean Bonin, cette convention constitue "une trahison des intérêts nationaux" qui fragilise la position de la compagnie nationale. Son analyse, largement partagée sur les réseaux sociaux, soulève des questions fondamentales sur la cohérence de la politique aéronautique ivoirienne.
Pour Jean Bonin, cette convention constitue "une trahison des intérêts nationaux" qui fragilise la position de la compagnie nationale. Son analyse, largement partagée sur les réseaux sociaux, soulève des questions fondamentales sur la cohérence de la politique aéronautique ivoirienne.
Une incohérence stratégique majeure
La critique formulée par Jean Bonin s'articule principalement autour de l'impact économique de cet accord sur Air Côte d'Ivoire. "Comment expliquer qu'un État qui détient la majorité du capital de sa compagnie nationale encourage ses institutions à voyager avec un concurrent direct ?", interroge l'expert. Selon lui, cette décision s'apparente à un "sabotage institutionnalisé" des efforts déployés pour développer le pavillon ivoirien.
L'économiste pointe également l'absence de réciprocité dans ce type d'accords. "Imaginez un instant que l'Assemblée nationale française ou le Sénat français signent un accord préférentiel avec Air Côte d'Ivoire au détriment d'Air France. C'est tout simplement impensable", souligne-t-il, illustrant ainsi l'exception ivoirienne dans ce domaine.
L'économiste pointe également l'absence de réciprocité dans ce type d'accords. "Imaginez un instant que l'Assemblée nationale française ou le Sénat français signent un accord préférentiel avec Air Côte d'Ivoire au détriment d'Air France. C'est tout simplement impensable", souligne-t-il, illustrant ainsi l'exception ivoirienne dans ce domaine.
Des conséquences concrètes pour le pavillon national
L'analyse de Jean Bonin met en évidence les répercussions directes de cet accord sur les finances d'Air Côte d'Ivoire. La compagnie nationale, qui a réalisé d'importants investissements pour moderniser sa flotte et améliorer ses services sur les lignes internationales, se voit privée d'une clientèle institutionnelle à forte valeur ajoutée.
"Chaque siège occupé par un officiel dans un avion Corsair représente une perte sèche pour Air Côte d'Ivoire", calcule l'économiste. Il rappelle que les voyages officiels et institutionnels constituent traditionnellement une source de revenus stable pour les compagnies nationales, particulièrement sur les liaisons stratégiques comme Abidjan-Paris.
"Chaque siège occupé par un officiel dans un avion Corsair représente une perte sèche pour Air Côte d'Ivoire", calcule l'économiste. Il rappelle que les voyages officiels et institutionnels constituent traditionnellement une source de revenus stable pour les compagnies nationales, particulièrement sur les liaisons stratégiques comme Abidjan-Paris.
Des solutions alternatives proposées
Face à cette situation, Jean Bonin ne se contente pas de critiquer mais avance plusieurs propositions concrètes. "Si des avantages doivent être accordés aux représentants des institutions, pourquoi ne pas négocier directement avec Air Côte d'Ivoire ?", suggère-t-il, évoquant la possibilité d'un programme spécifique pour les déplacements officiels.
L'expert recommande également d'évaluer l'impact financier réel de cet accord sur les dépenses publiques. "Les tarifs préférentiels accordés sont-ils vraiment avantageux pour le contribuable ivoirien ?", s'interroge-t-il. Pour Jean Bonin, la transparence sur les conditions financières de cette convention permettrait un débat public plus éclairé.
Ce partenariat renouvelé entre Corsair et les institutions ivoiriennes révèle ainsi des contradictions profondes dans la stratégie de développement aérien du pays. Alors que la présidente du Sénat, Kandia Camara, a salué "la qualité des prestations fournies" par Corsair, la controverse soulevée par Jean Bonin et d'autres experts questionne l'avenir même du modèle économique d'Air Côte d'Ivoire dans un contexte de concurrence internationale exacerbée.
L'expert recommande également d'évaluer l'impact financier réel de cet accord sur les dépenses publiques. "Les tarifs préférentiels accordés sont-ils vraiment avantageux pour le contribuable ivoirien ?", s'interroge-t-il. Pour Jean Bonin, la transparence sur les conditions financières de cette convention permettrait un débat public plus éclairé.
Ce partenariat renouvelé entre Corsair et les institutions ivoiriennes révèle ainsi des contradictions profondes dans la stratégie de développement aérien du pays. Alors que la présidente du Sénat, Kandia Camara, a salué "la qualité des prestations fournies" par Corsair, la controverse soulevée par Jean Bonin et d'autres experts questionne l'avenir même du modèle économique d'Air Côte d'Ivoire dans un contexte de concurrence internationale exacerbée.