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Bilan d'Alassane Ouattara : Thiam tacle le RHDP depuis Bruxelles, "je n'appelle pas ça un succès"

Samedi 17 Mai 2025

Depuis Bruxelles le 16 mai 2025, Tidjane Thiam, président du PDCI, a fustigé le bilan du président Alassane Ouattara et du RHDP, en vue de la présidentielle en Côte d'Ivoire.


Depuis Bruxelles, Tidjane Thiam, président du PDCI, critique le 16 mai 2025 le bilan d'Alassane Ouattara © Crédit photo DR
Depuis Bruxelles, Tidjane Thiam, président du PDCI, critique le 16 mai 2025 le bilan d'Alassane Ouattara © Crédit photo DR
Tidjane Thiam, président du PDCI, n'a pas mâché ses mots le 16 mai 2025 depuis Bruxelles. Analysant la situation socio-économique de la Côte d'Ivoire après quinze années de pouvoir d'Alassane Ouattara, il a lancé lors d'un entretien à l'AFP : "Je n'appelle pas ça un succès." Une déclaration forte, alors que la présidentielle d'octobre prochain se profile et que l'homme d'affaires se positionne.

Cette critique acerbe du bilan en place s'accompagne d'une exigence claire pour le futur scrutin. L'homme d'affaires de 62 ans, élu à la tête du principal parti d'opposition ivoirien le 14 mai 2025 – après une démission et une réélection interne dues à un imbroglio sur sa nationalité – plaide pour une élection "inclusive, transparente et crédible", tout en faisant face à sa propre inéligibilité contestée.

Le bilan Ouattara sévèrement jugé

La charge de Tidjane Thiam contre la gestion du pays est directe et chiffrée. "La Côte d'Ivoire est deux fois plus riche que le Sénégal mais ses habitants ont neuf ans d'espérance de vie en moins (59 ans contre 68) après quinze ans de régime Ouattara," a-t-il affirmé. Pour lui, ce décalage illustre une performance insatisfaisante, plaçant le pays "dans les trente derniers mondiaux en matière d'espérance de vie et d'éducation."

Face à ce constat qu'il juge alarmant, celui qui a fait carrière dans la finance internationale avant de revenir sur la scène politique ivoirienne affiche sa volonté de "redresser" la nation. Son propos dessine les contours d'une alternative politique axée sur l'amélioration des conditions de vie des Ivoiriens, un argument central de sa future campagne s'il parvient à se présenter.

L'exigence d'une présidentielle exemplaire

Le contexte de cette sortie médiatique, depuis Bruxelles où il participait à une manifestation d'opposants ivoiriens aux abords des institutions de l'UE, est celui d'une pré-campagne déjà marquée par des tensions. Tidjane Thiam insiste : "L'essentiel est que la Côte d'Ivoire ait une élection inclusive, transparente, crédible, qu'elle démontre qu'elle peut avoir une alternance politique pacifique." Il exhorte le pays à "arrêter d'éliminer les candidats aux présidentielles."

Cette dernière phrase résonne particulièrement avec sa situation personnelle. Fin avril, la justice ivoirienne l'a radié des listes électorales, invoquant une loi de 1961 pour lui signifier qu'il n'était pas ivoirien suite à sa naturalisation française en 1987. Une décision que Tidjane Thiam a qualifiée d'"irresponsable", dénonçant une loi "désuète, [qui] n'a jamais été appliquée à personne en 64 ans."

Nationalité et "leçons du passé"

La controverse sur sa nationalité reste un point focal. "On a demandé un certificat de nationalité au ministère de la Justice il y a dix jours, on attend toujours," a-t-il confié, soulignant l'incertitude : "On m'a dit que j'étais de nouveau ivoirien mais par un mécanisme que personne ne comprend, certains m'accusent de l'être redevenu frauduleusement." Il n'envisage pas un retour au pays, hors de Côte d'Ivoire depuis près de deux mois, sans garanties sur ses papiers.

Au-delà de son cas, il met en garde : "Ces questions d'identité, d'ivoirité, c'est tout ce qui a déjà conduit le pays à des catastrophes et à des milliers de morts. Il faut tirer les leçons du passé et que la raison revienne." Si les autorités récusent régulièrement toute intervention politique dans le processus électoral, assurant qu’il s’agit de décisions d'une justice indépendante, l'opposant maintient la pression depuis l'Europe.


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