
Kandia Camara, la Présidente du Sénat ivoirien, fait face à de vives critiques concernant un accord avec l'Hôpital Américain de Paris © Crédit photo DR
Kandia Camara, Présidente du Sénat ivoirien, se retrouve au centre d'une controverse après l'annonce d'un partenariat entre cinq institutions étatiques et l'Hôpital Américain de Paris. Dans une tribune publiée récemment, Jean Bonin dénonce vertement cette décision qu'il considère comme un symbole de déconnexion des élites face aux réalités sanitaires locales.
Cette polémique s'inscrit dans un contexte où l'accès aux soins demeure précaire pour de nombreux Ivoiriens. Selon l'auteur de cette critique, ce partenariat illustre une fracture croissante entre les privilèges accordés aux hauts responsables et la situation vécue par la population ordinaire.
Cette polémique s'inscrit dans un contexte où l'accès aux soins demeure précaire pour de nombreux Ivoiriens. Selon l'auteur de cette critique, ce partenariat illustre une fracture croissante entre les privilèges accordés aux hauts responsables et la situation vécue par la population ordinaire.
Une critique des privilèges et de la déconnexion
Jean Bonin fait référence à un épisode révélateur datant de 2018, lorsque la fille de Kandia Camara avait publiquement déclaré que sa mère importait son papier toilette des États-Unis. « Aujourd'hui, en votre qualité de Présidente du Sénat, vous nous annoncez, visiblement très satisfaite, que vous avez œuvré à la signature d'un partenariat [...] avec l'Hôpital Américain de Paris », écrit-il.
L'indignation de l'auteur porte particulièrement sur le décalage entre ce partenariat et la réalité sanitaire ivoirienne. Il souligne le coût exorbitant de cet établissement hospitalier, « jusqu'à 1 637 000 F CFA la journée d'hospitalisation », alors que « le SMIG ivoirien plafonne à 75 000 F CFA ». Ce contraste alimente son argumentaire sur l'existence d'un système de santé à deux vitesses.
L'indignation de l'auteur porte particulièrement sur le décalage entre ce partenariat et la réalité sanitaire ivoirienne. Il souligne le coût exorbitant de cet établissement hospitalier, « jusqu'à 1 637 000 F CFA la journée d'hospitalisation », alors que « le SMIG ivoirien plafonne à 75 000 F CFA ». Ce contraste alimente son argumentaire sur l'existence d'un système de santé à deux vitesses.
Un appel à reconsidérer les priorités
L'auteur ne demande pas la démission de la Présidente du Sénat mais l'exhorte à rectifier sa position. « Nous vous demandons un acte de sagesse, un sursaut de conscience, un geste de justice : faites résilier ces contrats », plaide Jean Bonin, citant également un accord similaire avec la compagnie aérienne Corsair qu'il juge préjudiciable aux intérêts nationaux.
La tribune se termine par un appel à repenser les priorités politiques en matière de santé. « La vraie grandeur d'une élite, ce n'est pas de fuir son pays quand elle est malade. C'est de tout faire pour que chaque citoyen, riche ou pauvre, ait droit à une santé digne, ici, en Côte d'Ivoire », conclut Jean Bonin, invitant la responsable politique à investir davantage dans le système sanitaire national.
La tribune se termine par un appel à repenser les priorités politiques en matière de santé. « La vraie grandeur d'une élite, ce n'est pas de fuir son pays quand elle est malade. C'est de tout faire pour que chaque citoyen, riche ou pauvre, ait droit à une santé digne, ici, en Côte d'Ivoire », conclut Jean Bonin, invitant la responsable politique à investir davantage dans le système sanitaire national.
Les implications pour le système de santé ivoirien
Cette controverse présente les défis persistants du système de santé ivoirien. Les critiques rappellent que les hôpitaux locaux souffrent de carences importantes, comme en témoigne la mention des enfants « qui meurent à Yopougon faute d'oxygène » selon la tribune.
Le débat s'élargit à la question de la souveraineté en matière de santé publique. Pour de nombreux observateurs, l'amélioration des infrastructures sanitaires locales constituerait une solution plus durable et équitable que des partenariats exclusifs avec des établissements étrangers de prestige, accessibles uniquement à une minorité.
Le débat s'élargit à la question de la souveraineté en matière de santé publique. Pour de nombreux observateurs, l'amélioration des infrastructures sanitaires locales constituerait une solution plus durable et équitable que des partenariats exclusifs avec des établissements étrangers de prestige, accessibles uniquement à une minorité.