Assalé Tiemoko s'interroge sur l'incarcération du député Bredoumy Soumaïla © Crédit photo DR
Assalé Tiémoko Antoine, député-maire de Tiassalé, sort de son silence. Dans une déclaration publiée après l'incarcération de Kouassi Bredoumy Soumaïla Traoré au PPA (ex-Maca), le parlementaire pose une question qui dérange : pourquoi enferme-t-on si facilement en Côte d'Ivoire ? Le porte-parole du PDCI a été placé sous mandat de dépôt jeudi, malgré son immunité parlementaire, le parquet invoquant le "flagrant délit". Une décision qui pousse Assalé Tiémoko à interpeller ses collègues députés et les autorités judiciaires.
"Ce qui m'interpelle, c'est la facilité avec laquelle on incarcère dans notre pays, comme s'il n'existait aucune alternative à la détention", écrit le maire de Tiassalé. Sans se prononcer sur le fond du dossier Bredoumy Soumaïla, qu'il dit ne pas connaître, Assalé Tiémoko soulève un problème de principe. Selon lui, un prévenu qui bénéficie de la présomption d'innocence et offre des "garanties de représentation" ne devrait pas automatiquement se retrouver derrière les barreaux. "La liberté est de droit et la privation de liberté, l'exception", rappelle-t-il.
"Ce qui m'interpelle, c'est la facilité avec laquelle on incarcère dans notre pays, comme s'il n'existait aucune alternative à la détention", écrit le maire de Tiassalé. Sans se prononcer sur le fond du dossier Bredoumy Soumaïla, qu'il dit ne pas connaître, Assalé Tiémoko soulève un problème de principe. Selon lui, un prévenu qui bénéficie de la présomption d'innocence et offre des "garanties de représentation" ne devrait pas automatiquement se retrouver derrière les barreaux. "La liberté est de droit et la privation de liberté, l'exception", rappelle-t-il.
Le contrôle judiciaire comme alternative
Le député-maire pointe du doigt les contradictions du système judiciaire ivoirien. Il cite l'exemple de Komé Bakary, inculpé pour plusieurs infractions et dont l'acte de naissance a été annulé pour "fraude". Malgré ces accusations, Komé Bakary reste libre sous contrôle judiciaire. "Le contrôle judiciaire permet de confisquer le passeport du prévenu et de lui imposer des mesures contraignantes jusqu'au jugement", explique Assalé Tiémoko. Une option qui existe donc, mais qui semble appliquée de manière inégale selon les dossiers.
Pour le parlementaire, cette différence de traitement soulève des interrogations. Pourquoi Bredoumy Soumaïla se retrouve-t-il au PPA alors que d'autres prévenus dans des situations comparables échappent à la détention ? La question n'appelle pas de réponse simple, mais elle révèle les failles d'un système où la détention provisoire semble devenue la règle plutôt que l'exception.
Pour le parlementaire, cette différence de traitement soulève des interrogations. Pourquoi Bredoumy Soumaïla se retrouve-t-il au PPA alors que d'autres prévenus dans des situations comparables échappent à la détention ? La question n'appelle pas de réponse simple, mais elle révèle les failles d'un système où la détention provisoire semble devenue la règle plutôt que l'exception.
Une voix qui compte dans le débat
Assalé Tiémoko enfonce le clou en évoquant l'état des prisons ivoiriennes. Selon le Conseil national des droits de l'homme, le PPA affiche un taux de surpopulation d'environ 200 %. "Ne pourrait-on pas, face à une telle réalité, envisager d'autres réponses que la détention systématique ?", interroge le député. Une question qui résonne alors que des dizaines de prévenus s'entassent dans des cellules conçues pour accueillir bien moins de détenus.
L'élu de Tiassalé rappelle un principe fondamental : "Nul n'est au-dessus des lois." Mais il ajoute aussitôt que le respect de la loi implique aussi celui des droits de la défense et des libertés individuelles. En plaçant Bredoumy Soumaïla en détention, les autorités judiciaires ont-elles vraiment épuisé toutes les alternatives ? C'est la question que pose Assalé Tiémoko, sans accuser personne mais en invitant à la réflexion.
Cette prise de position d'Assalé Tiémoko n'est pas anodine. Proche du pouvoir, le député-maire de Tiassalé prend le risque de déplaire en défendant, même indirectement, un opposant notoire. Son message s'adresse autant à ses collègues parlementaires qu'aux magistrats : l'immunité parlementaire et les droits des prévenus ne sont pas de simples formalités administratives. "Notre maison commune tant que nous sommes en vie, que l'on soit dans l'opposition ou au pouvoir", écrit-il à propos du PPA. Une formule qui rappelle que personne n'est à l'abri d'une détention.
À un mois des législatives du 27 décembre, l'affaire Bredoumy Soumaïla divise déjà la classe politique. Mais avec sa sortie mesurée, Assalé Tiémoko ouvre un autre débat, plus large : celui de la place de la détention provisoire dans le système judiciaire ivoirien. Un débat que beaucoup préfèrent éviter, mais qui s'impose désormais dans l'actualité politique.
L'élu de Tiassalé rappelle un principe fondamental : "Nul n'est au-dessus des lois." Mais il ajoute aussitôt que le respect de la loi implique aussi celui des droits de la défense et des libertés individuelles. En plaçant Bredoumy Soumaïla en détention, les autorités judiciaires ont-elles vraiment épuisé toutes les alternatives ? C'est la question que pose Assalé Tiémoko, sans accuser personne mais en invitant à la réflexion.
Cette prise de position d'Assalé Tiémoko n'est pas anodine. Proche du pouvoir, le député-maire de Tiassalé prend le risque de déplaire en défendant, même indirectement, un opposant notoire. Son message s'adresse autant à ses collègues parlementaires qu'aux magistrats : l'immunité parlementaire et les droits des prévenus ne sont pas de simples formalités administratives. "Notre maison commune tant que nous sommes en vie, que l'on soit dans l'opposition ou au pouvoir", écrit-il à propos du PPA. Une formule qui rappelle que personne n'est à l'abri d'une détention.
À un mois des législatives du 27 décembre, l'affaire Bredoumy Soumaïla divise déjà la classe politique. Mais avec sa sortie mesurée, Assalé Tiémoko ouvre un autre débat, plus large : celui de la place de la détention provisoire dans le système judiciaire ivoirien. Un débat que beaucoup préfèrent éviter, mais qui s'impose désormais dans l'actualité politique.