Bictogo justifie l'accord Corsair et appelle à la cohérence

Mercredi 21 Mai 2025

e président de l'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire, Adama Bictogo, a réagi le 21 mai 2025 aux critiques concernant l'accord avec Corsair, rappelant son caractère facultatif et consensuel.


Bictogo justifie l'accord Corsair et appelle à la cohérence © Crédit photo DR
L'accord Corsair, signé en 2022 par l'Assemblée nationale ivoirienne, suscite actuellement une vive polémique dans le paysage politique du pays. Face aux critiques, Adama Bictogo, président de l'institution, a tenu à clarifier la situation. "La convention signée avec Corsair en 2022 concerne le transport aérien. Elle a été établie dans le but de réduire les coûts liés aux missions des députés, tout en leur offrant de meilleures conditions de déplacement", a-t-il expliqué dans une déclaration officielle.

Le président de l'Assemblée nationale a particulièrement insisté sur le caractère facultatif de cet arrangement. "Cette convention est facultative. Aucun député n'a l'obligation d'y recourir", a-t-il précisé, tout en mentionnant que "certains parmi vous en ont effectivement bénéficié pour voyager avec Corsair". Cette dernière remarque semble cibler directement les députés qui, après avoir utilisé ces avantages, les critiquent désormais publiquement.

Une gouvernance collégiale remise en question

Dans sa mise au point, Adama Bictogo a défendu sa méthode de gouvernance à la tête de l'Assemblée nationale. "Je trouve donc regrettable que certains collègues, après avoir profité de cette convention, choisissent aujourd'hui de s'en désolidariser publiquement", a-t-il déploré, rappelant que l'accord "a été conclu avec l'accord du Bureau de l'Assemblée nationale, où toutes les sensibilités politiques sont représentées".

Cette affirmation vise à souligner le caractère consensuel de la décision initiale et à dénoncer ce qu'il perçoit comme une incohérence de la part de ses détracteurs. "En trois années de présidence, nous avons bâti une relation de confiance, d'amitié et de fraternité. Je n'ai jamais pris une décision engageant l'institution sans consulter les représentants des différentes sensibilités politiques. Jamais", a-t-il affirmé, mettant en avant sa pratique du pouvoir basée sur la concertation.

Un mécanisme de validation transparent

Pour étayer son argumentaire, le président de l'Assemblée nationale a détaillé le processus décisionnel ayant conduit à l'adoption de cette convention. "J'ai toujours prôné le travail d'équipe. À ce titre, une commission spéciale, composée de députés issus de toutes les tendances politiques et de différentes commissions, a été mise en place pour examiner toutes les propositions et conventions", a-t-il expliqué.

Cette commission aurait émis des "recommandations" incluant "notamment les conventions visant à réduire les coûts de transport et d'hébergement lors des missions". Bictogo a souligné que "tout cela a été discuté de manière ouverte et inclusive", réfutant ainsi les accusations d'opacité ou de décision unilatérale qui lui sont adressées par certains détracteurs depuis quelques jours.

En conclusion de sa déclaration, Adama Bictogo a reconnu le contexte politique particulier pouvant expliquer certaines prises de position. "Je comprends que le contexte politique puisse influencer certaines prises de position", a-t-il concédé, faisant probablement référence aux tensions croissantes à l'approche des échéances électorales. Néanmoins, il a appelé ses collègues à "respecter les engagements pris collectivement au sein de cette institution".

Cette affaire survient dans un contexte où les privilèges des élus font l'objet d'un débat public plus large en Côte d'Ivoire. La controverse autour de l'accord Corsair illustre les tensions existantes au sein même de la classe politique ivoirienne, où les questions de transparence et d'utilisation des ressources publiques deviennent des enjeux de positionnement politique à quelques mois d'échéances électorales importantes.

Le débat que suscite cette convention révèle également les sensibilités différentes qui coexistent parmi les parlementaires concernant leur rôle, leurs privilèges et leur rapport avec les électeurs. La suite de cette controverse pourrait influencer la perception publique des institutions de la République à un moment charnière de la vie politique ivoirienne.

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