Menu

Blé Goudé sur France 24, "je travaille dans l'ombre" à propos de la présidentielle 2025

Vendredi 27 Juin 2025

Blé Goudé travaille dans l'ombre, le leader du Cojep mène des négociations secrètes en Europe pour imposer le dialogue avant la présidentielle d'octobre 2025.


Blé Goudé travaille dans l'ombre depuis son arrivée en Europe le 18 juin 2025. « Vous savez que la diplomatie, c'est là d'intéressant qu'elle est discrète. Moi, je travaille dans l'ombre, je suis en France, je travaille avec des gens, je n'ai pas besoin de l'exposer », a confié le président du Cojep sur France 24 le 26 juin. Cette déclaration révèle une stratégie politique souterraine visant à désamorcer les tensions pré-électorales en Côte d'Ivoire.

L'ancien "général de la rue" adopte désormais les codes de la diplomatie internationale. Loin des manifestations de rue qui ont marqué sa carrière politique sous Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé privilégie les couloirs feutrés des chancelleries européennes. « C'est au résultat qu'on va me juger », prévient-il, conscient que cette méthode tranche avec son image publique.

Les dessous d'une tournée européenne

« Je ne m'interdis pas d'exposer sur le plateau les contacts que j'ai avec des gens qui sont aujourd'hui, des dirigeants et qui incarnent la vie de millions de personnes », glisse Charles Blé Goudé sur France 24. Cette formule sibylline laisse entrevoir des échanges avec des personnalités de premier plan, possiblement des chefs d'État ou de gouvernement européens.

La visite récente d'Ousmane Sonko en Côte d'Ivoire alimente les spéculations sur le rôle du Sénégal dans ce processus. Le président sénégalais a rencontré Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo et s'est entretenu au téléphone avec Tidjane Thiam. « Est-ce que vous, vous avez eu l'occasion de lui parler ? », interroge la journaliste de France 24.

La réponse de Blé Goudé reste évasive mais révélatrice : « Je travaille dans l'ombre, je suis en France, je travaille avec des gens, je n'ai pas besoin de l'exposer ». Cette discrétion suggère des contacts établis avec l'équipe d'Ousmane Sonko, architecte du fameux "plan B" sénégalais qui pourrait inspirer l'opposition ivoirienne.

Un pari risqué sur la diplomatie secrète

L'approche de Charles Blé Goudé tranche radicalement avec les méthodes traditionnelles de l'opposition ivoirienne. Fini les meetings enflammés et les déclarations fracassantes : place aux négociations discrètes et aux pressions diplomatiques. « Le plus important, c'est de faire en sorte que je joue un rôle central, un rôle important pour incarner ce tampon », explique-t-il.

Cette stratégie du tampon vise à positionner le leader du Cojep comme l'intermédiaire incontournable entre pouvoir et opposition. « Qui puisse faire en sorte qu'on puisse éviter à la Côte d'Ivoire une autre crise, soit pré-électorale ou post-électorale », précise-t-il. Un rôle de médiateur qui nécessite la confiance de tous les camps, d'où l'importance de la discrétion.

Mais ce pari comporte des risques. En travaillant dans l'ombre, Charles Blé Goudé s'expose aux critiques de ses alliés politiques. Certains pourraient y voir une forme de trahison ou de négociation séparée. « Ce que je cherche, ce n'est pas la résolution des problèmes personnels. Je cherche une solution collective pour mon pays », se défend-il par anticipation.

L'urgence du dialogue

« Mais le plus important, c'est de faire en sorte que je joue un rôle central », insiste Charles Blé Goudé sur France 24. Cette centralité revendiquée s'appuie sur son statut particulier d'opposant acquitté par la justice internationale. Son passage par la Cour pénale internationale lui confère une légitimité unique pour porter un message de réconciliation.

« Je lance un appel au chef de l'État, je voudrais bien qu'il prenne de la hauteur, qu'il fasse en sorte que le pouvoir et l'opposition puissent s'asseoir », martèle-t-il. Cet appel direct à Alassane Ouattara s'inscrit dans sa stratégie globale de pression diplomatique. Les contacts européens doivent relayer ce message auprès des autorités ivoiriennes.

« Les Ivoiriens en ont besoin, notre histoire nous le recommande. Ce n'est même pas une option le dialogue, c'est un impératif au regard de notre histoire », conclut le président du Cojep. Cette référence constante aux traumatismes de 2010-2011 justifie sa méthode peu orthodoxe mais potentiellement efficace.

L'ombre dans laquelle travaille Charles Blé Goudé pourrait bien éclairer l'avenir politique de la Côte d'Ivoire. À condition que ses négociations secrètes portent leurs fruits avant octobre 2025.

A LIRE AUSSI


Lois et règlements | Vidéos | Actualité | Eco-Finance | Concours administratifs | Sports | Conseil des ministres | Politique | Société | Médias | Who's Who