Choguel Maïga, l'ex-Premier ministre du Mali, en garde à vue : ce qu'on lui reproche

Mercredi 13 Aout 2025

Choguel Maïga, l'ancien Premier ministre du Mali, est placé en garde à vue Mali depuis le mardi 12 août 2025 pour malversations présumées au Fonds d'accès universel et à la Primature.


Choguel Maïga  en garde à vue au Mali depuis mardi 12 août par la brigade du Pôle national économique et financier de Bamako. L'ancien Premier ministre fait l'objet d'une enquête pour malversations financières présumées concernant la gestion du Fonds d'accès universel (AGEFAU) et de la Primature. Cette interpellation intervient onze jours après une première audition le 1er août dernier.

Son avocat, Me Cheick Oumar Konaré, confirme cette mesure dans un communiqué tout en rappelant que son client "bénéficie de tous les égards du personnel de la brigade et est présumé innocent jusqu'à une éventuelle condamnation". Les confrontations annoncées avec d'anciens collaborateurs n'ont finalement pas eu lieu, selon la défense.

Des dépenses excessives

Le rapport du Bureau du Vérificateur général (BVG) épingle des irrégularités financières significatives. Parmi les éléments les plus frappants : des frais de mission de 15 millions de FCFA pour une cérémonie d'une seule journée à Konobougou, alors que les textes prévoient un plafond de 75 000 FCFA par jour. Cette somme représente 200 fois le montant autorisé.

Le professeur Issiaka Ahmadou Singaré, ancien directeur de cabinet, ainsi que trois anciens directeurs administratifs et financiers de la Primature, accompagnent l'ex-Premier ministre dans cette procédure. Tous sont accusés de gestion douteuse des fonds publics pendant la période où Choguel Maïga dirigeait le gouvernement de transition.

L'AGEFAU au cœur des soupçons

En tant que président du conseil d'administration de l'AGEFAU, Choguel Maïga se trouve particulièrement visé par l'enquête. Le Fonds d'accès universel, destiné à démocratiser les télécommunications au Mali, aurait fait l'objet "de dépenses jugées non justifiées et des contrats attribués sans procédure transparente", selon le rapport d'audit.

Cette affaire judiciaire survient dans un contexte politique tendu. L'ancien Premier ministre avait été limogé en novembre 2024 après avoir critiqué publiquement les militaires au pouvoir, notamment "sur la prolongation de la transition sans consultation du gouvernement". Ses déclarations avaient provoqué un tollé au sein de la junte dirigée par le colonel Assimi Goïta.

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