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Dialogue politique en Côte d'Ivoire : la CAP-CI de Simone Gbagbo dénonce les accusations du RHDP

Samedi 5 Juillet 2025

Le dialogue politique en Côte d'Ivoire divise CAP-CI et RHDP. Simone Gbagbo dénonce les accusations du ministre Touré Mamadou avant les élections 2025.


Dialogue politique en Côte d'Ivoire : la CAP de Simone Gbagbo dénonce les accusations du RHDP © Crédit photo DR
Dialogue politique en Côte d'Ivoire : la CAP de Simone Gbagbo dénonce les accusations du RHDP © Crédit photo DR
La tension monte entre l'opposition (CAP-CI) et le RHDP dans le cadre du dialogue politique en Côte d'Ivoire. Dans un communiqué publié le 4 juillet, la Coalition pour l'Alternance Pacifique (CAP) de Simone Gbagbo dénonce "une sortie malencourteuse" du ministre Touré Mamadou. L'ancienne Première dame accuse le représentant du RHDP de déformer la réalité sur leurs échanges. Cette polémique intervient à 15 mois des élections présidentielles d'octobre 2025.

Le différend porte sur l'organisation d'un dialogue politique inclusif réclamé par la CAP depuis un an. "Depuis bientôt un an, [la CAP] demande que le Gouvernement convoque un dialogue politique inclusif", précise le communiqué. L'opposition veut "briser le cycle de la violence électorale" qui frappe le pays depuis trois décennies. Un enjeu sensible alors que le dernier dialogue remonte à 3 ans.

Accusations croisées sur la rencontre avortée

Le ministre Touré Mamadou avait déclaré dimanche 29 juin sur une chaîne de télévision : "La CAP-Côte d'Ivoire a écrit au RHDP qui a répondu favorablement. Le RHDP a marqué son accord pour une rencontre le mardi dernier, on ne les a pas vu". Ces propos visaient à montrer que l'opposition refuse le dialogue qu'elle réclame.

Cette sortie médiatique intervient alors que les courriers entre les deux formations politiques s'échangeaient pour fixer une date de rencontre. Les références 905 du 27 juin (RHDP) et 071 du 30 juin 2025 (CAP) attestent de ces négociations en cours. La CAP avait proposé le mercredi 16 juillet pour cette séance de travail.

Simone Gbagbo rectifie et contre-attaque

"La CAP-Côte d'Ivoire tient à préciser avec force qu'elle n'a jamais adressé un courrier de demande d'ouverture du dialogue politique au RHDP", rétorque la porte-parole de l'opposition. Simone Gbagbo distingue la demande de dialogue politique, qui s'adresse au Président de la République, d'une simple rencontre d'échange avec le RHDP.

"Le RHDP n'est pas le Gouvernement !", martèle l'ancienne Première dame. Elle dénonce "l'amalgame" volontaire du ministre qui cherche à "discréditer" la CAP "auprès de l'opinion". Cette mise au point vise à clarifier les rôles : la CAP veut discuter avec le RHDP pour qu'il influence le Chef de l'État, pas négocier directement avec lui.

La CAP multiplie les initiatives pour forcer l'ouverture du dialogue. "Depuis trois mois, [elle a initié] des tournées d'informations et de sensibilisation auprès des autorités religieuses et traditionnelles, des organisations de défense des droits de l'Homme et des chefs d'État", détaille le communiqué. Cette stratégie vise à créer une pression internationale sur le pouvoir ivoirien.

Le grand meeting du 31 mai à la place FICGAYO de Yopougon s'inscrit dans cette démarche. L'opposition a voulu "prendre l'opinion publique nationale et internationale à témoin sur les enjeux de ce dialogue politique". Une démonstration de force à 15 mois de l'échéance électorale de 2025.

Objectif : convaincre le RHDP d'intervenir

"Les objectifs sont de présenter à la Direction du RHDP le contexte et la justification d'un dialogue politique inclusif avec le Gouvernement", explique Simone Gbagbo. La CAP souhaite "demander son implication et son appui pour que le Chef de l'État accepte de convoquer cette 6ème phase de ce conclave national".

Cette approche indirecte révèle les rapports de force politiques. L'opposition mise sur l'influence du RHDP, parti au pouvoir, pour obtenir ce que le gouvernement lui refuse directement. "Dans tous les cas, la CAP Côte d'Ivoire entend poursuivre sa campagne pour la Paix par le dialogue politique inclusif", promet sa porte-parole.

La bataille autour du dialogue politique masque des enjeux électoraux importants. La CAP veut "faire le point de l'exécution des conclusions du dernier dialogue" et "aborder les thèmes relatifs à l'organisation d'élections inclusives, apaisées, crédibles et transparentes". Des questions sensibles à 15 mois du scrutin présidentiel.

Cette polémique illustre la défiance mutuelle entre pouvoir et opposition. Chaque camp cherche à démontrer la mauvaise foi de l'autre sur la question du dialogue. Un climat délétère qui ne facilite pas l'apaisement politique réclamé par la communauté internationale avant les élections de 2025.

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