Don Mello révèle sur France 24 des négociations en cours avec Simone Gbagbo pour le scrutin du 25 octobre

Mercredi 8 Octobre 2025

Sur France 24 ce 8 octobre 2025, Ahoua Don Mello a révélé des tractations avec Simone Gbagbo et Charles Blé Goudé pour unifier la gauche ivoirienne avant le scrutin présidentiel du 25 octobre.


Don Mello révèle sur France 24 des négociations en cours avec Simone Gbagbo pour le scrutin du 25 octobre © Crédit photo DR
Alliance Don Mello - Simone Gbagbo ? : les deux candidats de gauche mènent des discussions secrètes pour contrer Alassane Ouattara. Dans un entretien diffusé mardi 8 octobre 2025 sur France 24, Ahoua Don Mello a levé le voile sur des négociations en cours avec l'ex-Première dame de Côte d'Ivoire. « Simone Gbagbo et moi sommes toujours en relation et nous sommes en train de discuter pour adopter une stratégie commune », a-t-il déclaré depuis Abidjan, confirmant les rumeurs d'un rapprochement entre les deux figures de l'opposition.

Ces révélations interviennent à 48 heures du début officiel de la campagne électorale, prévue le 10 octobre. Les cinq candidats en lice, dont le président sortant Alassane Ouattara, l'homme d'affaires Jean-Louis Billon et Henriette Lagou, se préparent à deux semaines de mobilisation intense avant le scrutin du 25 octobre. Pour Don Mello, exclu de la direction du PPA-CI après avoir annoncé sa candidature, cette alliance représente une bouée de sauvetage face à la « machine du pouvoir ».

Un front de gauche en construction

Le candidat a précisé les contours de cette coalition informelle. « Cette stratégie commune va s'élargir à d'autres candidats qui ont été exclus », a-t-il expliqué, citant nommément Charles Blé Goudé, ancien ministre de Laurent Gbagbo qui a récemment apporté son soutien à Simone Gbagbo. L'objectif affiché : « qu'au soir du 25 octobre 2025 il y ait un changement de régime et la fin du mandat du président Alassane Ouattara », au pouvoir depuis 15 ans.

Don Mello évoque également des « négociations souterraines » menées avec d'autres personnalités politiques écartées de la compétition, comme Tidjane Thiam et Pascal Affi N'Guessan. Cette stratégie vise à rassembler toutes les forces d'opposition derrière un seul candidat ou une plateforme commune. « Dès l'annonce de la candidature nous avons repris contact », a-t-il précisé concernant ses échanges avec Simone Gbagbo, suggérant une concertation entamée il y a plusieurs semaines.

L'exemple sénégalais comme modèle

Pour justifier cette démarche unitaire, Don Mello invoque la récente transition politique au Sénégal voisin. « À tout près de nous au Sénégal, les leaders politiques ont opté pour des choix qui permettent de sortir de cette situation », a-t-il argumenté, faisant référence à la coalition qui a mis fin au régime de Macky Sall et empêché son projet de troisième mandat. Cette comparaison vise à démontrer qu'une « issue démocratique est possible » malgré le rapport de force défavorable.

Le candidat reconnaît néanmoins la difficulté de l'entreprise. Interrogé sur les risques de division de la gauche avec des candidatures multiples, il a esquivé la question d'un éventuel retrait. « Il faut que les différents acteurs politiques comprennent qu'une issue démocratique est possible », s'est-il contenté de répondre, laissant planer le doute sur les modalités concrètes de cette alliance. Reste à savoir si les discussions aboutiront à un désistement avant le scrutin ou à une simple coordination stratégique.

Malgré son exclusion du PPA-CI, Don Mello revendique une légitimité populaire. « J'ai été exclu de la direction du parti, mais pas de l'esprit des militants ni de leur cerveau », a-t-il affirmé avec assurance. Il assure avoir « le soutien d'une bonne partie des militants » de Laurent Gbagbo et que « ce sont eux qui ont porté mon parrainage ». Cette base militante constitue son principal atout dans les négociations avec Simone Gbagbo.

Sur ses relations avec l'ancien président Gbagbo, exclu de la liste électorale, Don Mello maintient le mystère. « Tout ce qui est secret est secret », a-t-il lâché, refusant de confirmer ou d'infirmer un éventuel accord tacite avec son « camarade de très longue date, depuis plus de 40 ans ». Il se contente d'affirmer que « le débat qui a commencé en interne se poursuit », laissant entendre que les discussions avec l'ancien chef d'État n'ont jamais cessé. Une ambiguïté qui alimente les spéculations sur un plan B orchestré en coulisses pour incarner la gauche face à Ouattara.

A LIRE AUSSI

Dans la même rubrique :