Les Chefs traditionnels baoulés critiquent ouvertement leurs pairs ayant soutenu Tidjane Thiam lors d'une assemblée du 7 mai à Yamoussoukro. Cette division inédite oppose la chefferie officielle à des dirigeants coutumiers engagés aux côtés du président du PDCI radié de la liste électorale.
Sept chefs régionaux ont publié une réprimande cinglante le 14 juin, dénonçant "cette propension de certains des leurs à s'immiscer dans les débats politico-judiciaires". Le document vise directement la rencontre organisée par le député Yao Yao Lazare avec des chefs de Akoué et Nanantfoué.
Cette confrontation révèle les tensions internes du V Baoulé face aux enjeux électoraux de 2025. Alors que certains dirigeants coutumiers plaident pour Thiam, l'establishment traditionnel privilégie la distance avec les controverses politiques.
Nanan N'Goran Koffi II du Gbêkê et ses six homologues régionaux dénoncent une rupture avec la tradition : "Jamais, les chefs du Grand V Baoulé ne se sont risqués à
Sept chefs régionaux ont publié une réprimande cinglante le 14 juin, dénonçant "cette propension de certains des leurs à s'immiscer dans les débats politico-judiciaires". Le document vise directement la rencontre organisée par le député Yao Yao Lazare avec des chefs de Akoué et Nanantfoué.
Cette confrontation révèle les tensions internes du V Baoulé face aux enjeux électoraux de 2025. Alors que certains dirigeants coutumiers plaident pour Thiam, l'establishment traditionnel privilégie la distance avec les controverses politiques.
Nanan N'Goran Koffi II du Gbêkê et ses six homologues régionaux dénoncent une rupture avec la tradition : "Jamais, les chefs du Grand V Baoulé ne se sont risqués à
Doctrine de neutralité réaffirmée
La chefferie officielle revendique son statut d'arbitre social face aux divisions partisanes. "Le peuple Baoulé a toujours su faire preuve de retenue et de résilience pour privilégier le dialogue et la médiation face aux crises", martèle la déclaration collective signée par plus de 2000 responsables coutumiers.
Cette philosophie ancestrale s'oppose à l'activisme politique de leurs pairs favorables à Thiam. Les chefs traditionnels refusent de cautionner ce qu'ils perçoivent comme une instrumentalisation de leur autorité morale à des fins électorales.
"Nous assurons l'ensemble du peuple Baoulé de notre engagement à faire de la médiation le principal moyen de résolution des incompréhensions", proclament-ils, rejetant toute forme de partisanerie.
Cette posture vise à préserver l'institution coutumière des turbulences politiques. Face aux 2,5 millions d'électeurs baoulés, la chefferie entend maintenir sa crédibilité d'instance de réconciliation plutôt que de camp partisan.
Cette philosophie ancestrale s'oppose à l'activisme politique de leurs pairs favorables à Thiam. Les chefs traditionnels refusent de cautionner ce qu'ils perçoivent comme une instrumentalisation de leur autorité morale à des fins électorales.
"Nous assurons l'ensemble du peuple Baoulé de notre engagement à faire de la médiation le principal moyen de résolution des incompréhensions", proclament-ils, rejetant toute forme de partisanerie.
Cette posture vise à préserver l'institution coutumière des turbulences politiques. Face aux 2,5 millions d'électeurs baoulés, la chefferie entend maintenir sa crédibilité d'instance de réconciliation plutôt que de camp partisan.
Mémoire des crises passées
Les dirigeants coutumiers invoquent l'histoire douloureuse de la Côte d'Ivoire pour justifier leur prudence. Ils évoquent "les profondes déchirures que les crises successives ont laissées dans la mémoire collective Baoulé" depuis la mort d'Houphouët-Boigny.
Cette référence aux "pertes en vies humaines" et aux "destructions de biens publics et privés" sert d'argument contre toute dérive communautaire. La chefferie redoute qu'un engagement pro-Thiam n'attise les tensions ethniques dans la perspective électorale.
"Cette inquiétante situation est suivie avec gravité par l'ensemble des leaders communautaires", confient les signataires, exprimant leurs craintes d'un retour des violences intercommunautaires.
L'expérience traumatisante de 2010-2011, qui avait particulièrement touché les populations baoulés, nourrit cette stratégie défensive de neutralité institutionnelle.
Cette référence aux "pertes en vies humaines" et aux "destructions de biens publics et privés" sert d'argument contre toute dérive communautaire. La chefferie redoute qu'un engagement pro-Thiam n'attise les tensions ethniques dans la perspective électorale.
"Cette inquiétante situation est suivie avec gravité par l'ensemble des leaders communautaires", confient les signataires, exprimant leurs craintes d'un retour des violences intercommunautaires.
L'expérience traumatisante de 2010-2011, qui avait particulièrement touché les populations baoulés, nourrit cette stratégie défensive de neutralité institutionnelle.
Enjeux électoraux
La controverse révèle les difficultés de la chefferie traditionnelle à naviguer entre héritage politique et neutralité institutionnelle. Le PDCI, parti d'Houphouët-Boigny, conserve des liens historiques avec le pouvoir baoulé, compliquant la distanciation souhaitée.
L'engagement de certains chefs pour Thiam témoigne de cette nostalgie du "parti-État" d'antan. Mais leurs homologues officiels privilégient la préservation de leur capital de confiance face à tous les camps politiques.
"Nous appelons les acteurs politiques à la retenue pour garantir des élections libres, justes et transparentes", déclarent-ils, adoptant une posture d'équidistance entre pouvoir et opposition.
Cette stratégie vise à maintenir leur rôle de médiation traditionnelle au-delà des alternances politiques. Dans un contexte de forte polarisation, la chefferie baoulé mise sur sa légitimité ancestrale pour traverser la tempête électorale.
L'enjeu dépasse la seule candidature de Thiam : il s'agit de définir la place de l'institution coutumière dans le jeu démocratique ivoirien. Entre tradition et modernité politique, les chefs baoulés cherchent leur équilibre face aux pressions contradictoires.
L'engagement de certains chefs pour Thiam témoigne de cette nostalgie du "parti-État" d'antan. Mais leurs homologues officiels privilégient la préservation de leur capital de confiance face à tous les camps politiques.
"Nous appelons les acteurs politiques à la retenue pour garantir des élections libres, justes et transparentes", déclarent-ils, adoptant une posture d'équidistance entre pouvoir et opposition.
Cette stratégie vise à maintenir leur rôle de médiation traditionnelle au-delà des alternances politiques. Dans un contexte de forte polarisation, la chefferie baoulé mise sur sa légitimité ancestrale pour traverser la tempête électorale.
L'enjeu dépasse la seule candidature de Thiam : il s'agit de définir la place de l'institution coutumière dans le jeu démocratique ivoirien. Entre tradition et modernité politique, les chefs baoulés cherchent leur équilibre face aux pressions contradictoires.