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Ferro Bally après la radiation définitive de Thiam de la liste électorale : "Les autorités ivoiriennes imposent l'exclusion des candidats"

Mercredi 4 Juin 2025

Tidjane Thiam, président du PDCI, dénonce son exclusion de la liste électorale définitive pour la présidentielle 2025, révélant une dérive de la démocratie en Côte d'Ivoire.


Ferro Bally après la radiation définitive de Thiam de la liste électorale © Crédit photo DR
Ferro Bally après la radiation définitive de Thiam de la liste électorale © Crédit photo DR
Tidjane Thiam, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), a exprimé des inquiétudes profondes concernant son exclusion de la liste électorale définitive pour la présidentielle de 2025. Sa radiation soulève une série de questions sur la santé de la démocratie en Côte d'Ivoire, où les tensions politiques s'intensifient à l'approche de l'élection.

Dans un contexte où de nombreux candidats de l'opposition, dont Laurent Gbagbo et Soro Guillaume, sont également écartés, Thiam dénonce une dérive alarmante qui pourrait mener à une alternance politique sans réelle alternative. "Mon élimination de la liste électorale constitue un triste mais éloquent exemple de cette dérive", souligne-t-il.

L’inquiétude croissante autour du processus électoral

La radiation de Tidjane Thiam est perçue comme une stratégie délibérée de la part du gouvernement pour contrôler le processus électoral. Selon Ferro Bally, journaliste ivoirien, "les autorités ivoiriennes imposent la morale de la fable 'Le corbeau et le renard'", soulignant l'opacité qui entoure les décisions gouvernementales. 

Les partisans de l'opposition se mobilisent pour dénoncer ce qu'ils considèrent comme une manipulation des institutions. "Nous assistons à un verrouillage systématique du processus démocratique", déclare Pascal Affi N’Guessan, qui évoque le rôle croissant des institutions judiciaires dans l'élimination des adversaires politiques.

La Commission électorale indépendante (CEI) a récemment publié la liste électorale définitive, mais Gbagbo, lors d'une conférence, a exprimé des doutes sur sa fiabilité. Elle rappelle que "la liste, truffée d'irrégularités, ne sera pas auditée", ce qui alimente les soupçons d'une volonté de camoufler des biais dans le processus.

Les conséquences d'une exclusion politique

L’exclusion de Thiam et d'autres figures de l'opposition pourrait avoir des répercussions sur le paysage politique ivoirien. Les tensions entre le gouvernement et l'opposition risquent de se renforcer, avec des conséquences sur l'ordre public à l'approche de l'élection.

"Les autorités font preuve d'une indifférence totale envers les revendications de l'opposition", alerte Thiam, qui voit dans cette situation un risque d'escalade des conflits politiques. Les forces de l'ordre, déjà renforcées, pourraient être appelées à intervenir pour dissuader toute velléité de résistance populaire.

Ferro Bally évoque également la montée d'un climat de peur où le pouvoir, soucieux de préserver son emprise, tente d'intimider ses adversaires. "Le gouvernement agit comme un 'spécialiste en chef du verrouillage'", prévient-il, arguant que de telles pratiques ne peuvent assurer une stabilité durable.

Un appel à la mobilisation citoyenne

Face à ces dérives, Tidjane Thiam appelle les Ivoiriens à rester vigilants et à défendre leurs droits démocratiques. "Nous devons continuer à lutter pour que les élections soient réellement inclusives et équitables", insiste-t-il. 

Cette situation rappelle les leçons tirées d'autres histoires de tyrannie. Le régime de Ben Ali en Tunisie, qui avait bloqué toutes les libertés, s'est effondré après l'immolation par le feu d'un vendeur ambulant en 2010. Ce rappel historique résonne comme un avertissement pour le gouvernement ivoirien, qui, selon Thiam, semble ignorer la fragilité du pouvoir face à la volonté populaire.

À l’approche de la présidentielle, Tandis que le gouvernement prépare son deuxième congrès ordinaire pour plébisciter Alassane Ouattara, la société civile et les acteurs politiques doivent se préparer à imposer un débat démocratique. "Le temps de l'exclusion ne doit pas être le temps du silence", conclut Thiam avec détermination, appelant à une résistance citoyenne.

Les mois à venir s’annoncent chauds en Côte d'Ivoire avec des mobilisations qui pourraient remodeler le paysage politique. Alors que le gouvernement renforce ses mesures de sécurité, la réponse de la société civile à cette attaque frontale contre la démocratie sera déterminante. Les Ivoiriens doivent s'unir pour garantir que la voix de chacun compte lors de l'élection présidentielle à venir.

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