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Jean Ouédraogo, Premier ministre burkinabè : "le peuple ivoirien est victime d'un impérialisme que nous combattons"

Mercredi 30 Avril 2025

Le lundi 28 avril 2025, le Premier ministre burkinabè Jean Emmanuel Ouédraogo a accusé Abidjan d'héberger des "instigateurs" tout en affirmant la solidarité avec le peuple ivoirien.


Le Premier ministre burkinabè Jean Emmanuel Ouédraogo a accusé Abidjan d'héberger des "instigateurs" © Crédit photo DR
Le Premier ministre burkinabè Jean Emmanuel Ouédraogo a accusé Abidjan d'héberger des "instigateurs" © Crédit photo DR
Les relations diplomatiques entre le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire connaissent un nouveau rebondissement après les déclarations du Premier ministre burkinabè Jean Emmanuel Ouédraogo. Lors d'une intervention télévisée diffusée ce lundi soir sur la chaîne nationale du Burkina Faso, le chef du gouvernement a directement accusé Abidjan d'héberger les « instigateurs » de tentatives de déstabilisation du pouvoir burkinabè.

Cette sortie médiatique s'inscrit dans un contexte déjà tendu entre les deux pays voisins. Elle fait suite à la découverte présumée d'un complot contre les autorités de Ouagadougou, dont les ramifications mèneraient, selon les accusations burkinabè, directement à Abidjan. Le Premier ministre a cependant pris soin de distinguer le pouvoir ivoirien du peuple, qu'il considère comme une autre victime.

Des accusations précises contre Abidjan

Dans son intervention, Jean Emmanuel Ouédraogo n'a pas fait dans la nuance concernant ses griefs envers les autorités ivoiriennes. « Tous les instigateurs sont aujourd'hui installés à Abidjan, qui leur fournit le gîte et le couvert », a-t-il affirmé sans détour. Ces individus seraient, selon lui, impliqués non seulement dans des tentatives de renversement du pouvoir, mais également dans des activités liées au terrorisme.

Ces accusations portent spécifiquement sur des ressortissants burkinabè exilés en Côte d'Ivoire qui seraient, d'après le Premier ministre, engagés dans des actions visant à « affaiblir le moral des forces de sécurité burkinabè ». Le chef du gouvernement burkinabè a également évoqué le cas d'Alain Traoré, alias Alino Faso, un citoyen burkinabè récemment arrêté en Côte d'Ivoire pour subversion, qualifiant cette arrestation d'« écran de fumée visant à diaboliser notre pays ».

Une main tendue au peuple ivoirien

Malgré la sévérité de ses accusations envers les autorités d'Abidjan, Jean Emmanuel Ouédraogo a tenu à exprimer sa solidarité avec la population ivoirienne. « Il n'y a aucun problème entre les peuples burkinabè et ivoirien. Le peuple ivoirien n'est pas au courant de ce qui se trame contre nous. Il est lui aussi victime d'un impérialisme que nous combattons », a-t-il déclaré.

Cette distinction entre gouvernants et gouvernés s'inscrit dans le discours panafricaniste adopté par les autorités burkinabè. Le Premier ministre a d'ailleurs plaidé pour une solidarité régionale face à ce qu'il considère comme des ingérences étrangères : « Ce combat pour une indépendance véritable devrait rassembler les peuples burkinabè, ivoirien, malien, nigérien... C'est regrettable de voir aujourd'hui le peuple ivoirien pris en otage. » Cette rhétorique, similaire à celle employée par d'autres pays de l'Alliance des États du Sahel, cherche à présenter les tensions diplomatiques comme la conséquence d'influences extérieures plutôt que de divergences régionales.

Les autorités ivoiriennes n'ont pas encore réagi officiellement à ces déclarations qui risquent d'accentuer davantage les tensions entre les deux pays voisins, autrefois liés par des relations économiques et culturelles étroites.

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