Quatorze ans après son arrestation, Laurent Gbagbo ne lâche rien. L'ancien président ivoirien a demandé ce lundi à son avocat de ressaisir la Cour pénale internationale pour obtenir des réponses sur la crise post-électorale qui a ensanglanté la Côte d'Ivoire en 2010-2011. Une déclaration qui tombe le jour même de l'investiture d'Alassane Ouattara pour son quatrième mandat.
« J'ai été arrêté alors que je ne suis pas le mentor de la rébellion. J'étais le président légal et légitime, mais c'est moi qui ai été arrêté », dénonce Laurent Gbagbo dans un communiqué rendu public lundi. L'homme de 80 ans, acquitté définitivement par la CPI en mars 2021, estime que seul son camp a payé le prix de ce conflit meurtrier. « Pourquoi aucun des autres acteurs n'a-t-il été arrêté, ni jugé par la CPI ? », interroge-t-il.
« J'ai été arrêté alors que je ne suis pas le mentor de la rébellion. J'étais le président légal et légitime, mais c'est moi qui ai été arrêté », dénonce Laurent Gbagbo dans un communiqué rendu public lundi. L'homme de 80 ans, acquitté définitivement par la CPI en mars 2021, estime que seul son camp a payé le prix de ce conflit meurtrier. « Pourquoi aucun des autres acteurs n'a-t-il été arrêté, ni jugé par la CPI ? », interroge-t-il.
Des zones d'ombre sur la rébellion
L'ancien chef d'État met le doigt sur plusieurs points qui le taraudent. Qui a financé la rébellion qui a coupé le pays en deux pendant près de dix ans ? Qui a organisé ce qu'il qualifie de « génocide Wê » dans l'ouest du pays ? Et surtout, pourquoi l'ONU et les Occidentaux ont-ils insisté pour organiser la présidentielle de 2010 alors que le désarmement n'était pas achevé ?
« Il faut rendre justice aux victimes et aux survivants qui attendent, depuis des années, que la vérité soit établie », plaide Laurent Gbagbo. Pour lui, son acquittement aurait dû automatiquement déclencher des poursuites contre les autres protagonistes du conflit. « Dès l'instant où j'ai été acquitté, il fallait immédiatement se mettre à rechercher les vrais coupables », affirme-t-il.
« Il faut rendre justice aux victimes et aux survivants qui attendent, depuis des années, que la vérité soit établie », plaide Laurent Gbagbo. Pour lui, son acquittement aurait dû automatiquement déclencher des poursuites contre les autres protagonistes du conflit. « Dès l'instant où j'ai été acquitté, il fallait immédiatement se mettre à rechercher les vrais coupables », affirme-t-il.
Une procédure complexe à venir
Maître Emmanuel Altit, l'avocat de Laurent Gbagbo, a reçu pour mission de « remettre sur la table le problème de la guerre en Côte d'Ivoire ». Une démarche qui s'annonce compliquée. La CPI fonctionne selon des règles strictes et ne peut rouvrir un dossier sans éléments nouveaux probants. De plus, les juridictions internationales ont toujours eu du mal à traiter de manière équilibrée les conflits où s'affrontent deux camps.
L'histoire judiciaire de Laurent Gbagbo reste unique dans les annales de la justice internationale. Arrêté le 11 avril 2011 dans sa résidence présidentielle, il a d'abord été détenu deux jours au Golf Hôtel d'Abidjan, puis sept mois à Korhogo dans le Nord, avant son transfert à La Haye. Avec son co-accusé Charles Blé Goudé, il a passé près de dix ans derrière les barreaux avant d'obtenir gain de cause.
Le timing de cette sortie n'est pas anodin. En réclamant que toute la lumière soit faite sur ce conflit qui a officiellement causé plus de 3000 morts, Laurent Gbagbo relance le débat sur la réconciliation nationale à un moment où Alassane Ouattara entame un nouveau quinquennat contesté par une partie de l'opposition.
L'histoire judiciaire de Laurent Gbagbo reste unique dans les annales de la justice internationale. Arrêté le 11 avril 2011 dans sa résidence présidentielle, il a d'abord été détenu deux jours au Golf Hôtel d'Abidjan, puis sept mois à Korhogo dans le Nord, avant son transfert à La Haye. Avec son co-accusé Charles Blé Goudé, il a passé près de dix ans derrière les barreaux avant d'obtenir gain de cause.
Le timing de cette sortie n'est pas anodin. En réclamant que toute la lumière soit faite sur ce conflit qui a officiellement causé plus de 3000 morts, Laurent Gbagbo relance le débat sur la réconciliation nationale à un moment où Alassane Ouattara entame un nouveau quinquennat contesté par une partie de l'opposition.






