Le Burkina Faso libère l'avion militaire nigérian et son équipage après des excuses d'Abuja © Crédit photo DR
L'affaire est close. Le Burkina Faso a libéré jeudi l'avion militaire nigérian C-130 et ses onze occupants, retenus depuis le 8 décembre à Bobo-Dioulasso. La tension diplomatique née d'un atterrissage d'urgence non autorisé s'est dénouée après les excuses officielles du Nigéria. Une mission d'apaisement menée par le ministre nigérian des Affaires étrangères, Yusuf Maitama Tuggar, a permis de débloquer la situation en quelques heures.
L'incident remonte au 8 décembre dernier. Cet appareil militaire, qui effectuait un vol vers le Portugal avec deux pilotes et neuf militaires à bord, avait dû se poser en catastrophe après un problème technique. Mais l'avion militaire nigérian avait pénétré l'espace aérien burkinabè sans l'autorisation préalable requise. Les autorités de Ouagadougou avaient immédiatement immobilisé l'appareil et son équipage, déclenchant une crise diplomatique entre les deux pays.
L'incident remonte au 8 décembre dernier. Cet appareil militaire, qui effectuait un vol vers le Portugal avec deux pilotes et neuf militaires à bord, avait dû se poser en catastrophe après un problème technique. Mais l'avion militaire nigérian avait pénétré l'espace aérien burkinabè sans l'autorisation préalable requise. Les autorités de Ouagadougou avaient immédiatement immobilisé l'appareil et son équipage, déclenchant une crise diplomatique entre les deux pays.
Un problème technique à l'origine du drame
Le ministre Tuggar a été reçu mercredi par le président Ibrahim Traoré. Il portait un message de « solidarité et de fraternité » du président Bola Ahmed Tinubu. « Nous présentons nos excuses pour cet incident malheureux », a déclaré le diplomate nigérian à sa sortie d'audience. Il a reconnu des « irrégularités » dans la procédure de demande d'autorisation de survol.
L'Armée de l'air nigériane avait expliqué dès le 9 décembre que l'atterrissage avait été effectué « conformément aux procédures de sécurité standard » après la détection d'un incident technique en vol. Abuja a insisté sur le caractère non délibéré de cette violation, rappelant son respect des normes internationales de sécurité aérienne. Le personnel de l'avion militaire nigérian a d'ailleurs été traité avec courtoisie par les autorités burkinabè pendant ces dix jours de rétention.
L'Armée de l'air nigériane avait expliqué dès le 9 décembre que l'atterrissage avait été effectué « conformément aux procédures de sécurité standard » après la détection d'un incident technique en vol. Abuja a insisté sur le caractère non délibéré de cette violation, rappelant son respect des normes internationales de sécurité aérienne. Le personnel de l'avion militaire nigérian a d'ailleurs été traité avec courtoisie par les autorités burkinabè pendant ces dix jours de rétention.
Des accusations de maltraitance démenties
Le Nigéria a également tenu à éteindre les polémiques. Yusuf Maitama Tuggar a condamné les déclarations d'un responsable politique nigérian affirmant que des militaires étaient « maltraités » au Burkina Faso. Il a qualifié ces commentaires d'« insalubres » et précisé qu'Abuja se démarquait totalement de telles allégations. Un démenti bienvenu pour calmer les esprits.
Côté burkinabè, le ton avait pourtant été ferme au départ. Le ministre de l'Administration territoriale, Émile Zerbo, avait dénoncé au nom de la Confédération des États du Sahel un acte « inamical ». L'AES avait même averti que tout aéronef pénétrant sans autorisation dans son espace confédéral pourrait être neutralisé. Les systèmes de défense avaient été placés en alerte maximale.
Au-delà de la résolution de l'incident, la rencontre a permis d'aborder la lutte contre le terrorisme. Le ministre nigérian a salué les « succès significatifs » enregistrés par le Burkina Faso sur le front sécuritaire. Les deux pays ont réaffirmé leur volonté de renforcer la collaboration bilatérale face au défi terroriste qui frappe l'Afrique de l'Ouest.
Cet incident intervient dans un contexte régional tendu. Le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont officialisé en janvier 2025 leur sortie de la Cédéao. L'avion militaire nigérian s'était posé au lendemain du déploiement d'appareils nigérians au Bénin pour contrer une tentative de putsch le 7 décembre, opération qui avait ravivé les tensions entre le Nigéria et les pays de l'AES. La résolution rapide par la voie diplomatique apparaît comme un signe encourageant de maintien du dialogue entre Abuja et Ouagadougou, malgré les divergences actuelles.
Côté burkinabè, le ton avait pourtant été ferme au départ. Le ministre de l'Administration territoriale, Émile Zerbo, avait dénoncé au nom de la Confédération des États du Sahel un acte « inamical ». L'AES avait même averti que tout aéronef pénétrant sans autorisation dans son espace confédéral pourrait être neutralisé. Les systèmes de défense avaient été placés en alerte maximale.
Au-delà de la résolution de l'incident, la rencontre a permis d'aborder la lutte contre le terrorisme. Le ministre nigérian a salué les « succès significatifs » enregistrés par le Burkina Faso sur le front sécuritaire. Les deux pays ont réaffirmé leur volonté de renforcer la collaboration bilatérale face au défi terroriste qui frappe l'Afrique de l'Ouest.
Cet incident intervient dans un contexte régional tendu. Le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont officialisé en janvier 2025 leur sortie de la Cédéao. L'avion militaire nigérian s'était posé au lendemain du déploiement d'appareils nigérians au Bénin pour contrer une tentative de putsch le 7 décembre, opération qui avait ravivé les tensions entre le Nigéria et les pays de l'AES. La résolution rapide par la voie diplomatique apparaît comme un signe encourageant de maintien du dialogue entre Abuja et Ouagadougou, malgré les divergences actuelles.





