Le Conseil Économique, Social, (CESEC) adopte un avis sur le marché vivrier en Côte d'Ivoire

Mardi 24 Juin 2025

Le Conseil Économique, Social, Environnemental et Culturel (CESEC) présidé par Eugène Aka Aouélé a adopté ce mardi 24 juin 2025 un avis sur le marché vivrier avec sept recommandations pour renforcer la sécurité alimentaire nationale.


Le Conseil Économique, Social, (CESEC) adopte un avis sur le marché vivrier en Côte d'Ivoire © Crédit photo DR
Le marché vivrier ivoirien vient de franchir une nouvelle étape dans sa structuration. Mardi 24 juin, le Conseil Économique, Social, Environnemental et Culturel (CESEC) a adopté à l'unanimité un avis détaillé sur le "Développement et régulation du marché vivrier". Cette décision intervient après des mois de réflexion menés sous la présidence du Dr Eugène Aka Aouélé.

L'institution consultative poursuit ainsi sa mission d'accompagnement des politiques publiques. Après s'être penchée sur l'enrichissement illicite en mai dernier, elle s'attaque désormais aux enjeux alimentaires. Le secteur vivrier représente un pilier économique incontournable, employant des millions d'Ivoiriens et garantissant l'approvisionnement quotidien des populations.

Un secteur stratégique mais fragile

Le marché vivrier génère des revenus substantiels pour les acteurs de la chaîne, depuis les producteurs ruraux jusqu'aux détaillants urbains. Les femmes occupent une position centrale dans cette économie, contrôlant une large part de la commercialisation des produits agricoles. Pourtant, le secteur souffre de dysfonctionnements persistants qui limitent son potentiel.

Les infrastructures de stockage et de transport restent insuffisantes, provoquant des pertes post-récolte importantes. Les circuits de distribution manquent d'organisation, générant des fluctuations de prix préjudiciables aux consommateurs comme aux producteurs. L'absence de régulation adaptée accentue ces difficultés structurelles.

Pour élaborer cet avis, le CESEC a innové dans sa méthode de travail. En 2024, les conseillers ont effectué une mission d'immersion au marché Gouro d'Adjamé, l'un des plus importants centres de commerce vivrier d'Abidjan. Cette démarche participative a permis de recueillir directement les témoignages des acteurs du terrain.

"Cette approche nous a permis de mieux comprendre les réalités quotidiennes des commerçants", explique-t-on au sein de la Commission des Affaires Agricoles et Domaniales, porteur du projet d'avis. Les échanges sur le terrain ont nourri les réflexions qui ont abouti aux recommandations finales.

Sept recommandations

L'avis adopté s'articule autour de quatre axes stratégiques. La structuration des chaînes de valeur constitue le premier pilier, visant à optimiser le parcours des produits de la production à la commercialisation. Le deuxième axe reconnaît officiellement le rôle central des femmes dans l'économie vivrière.

La modernisation de la gouvernance forme le troisième volet, avec la mise en place d'un cadre réglementaire adapté aux spécificités du secteur. Enfin, le renforcement de la souveraineté alimentaire nationale complète cette approche globale. Ces orientations se déclinent en sept recommandations précises qui seront transmises aux autorités compétentes.

Le président Eugène Aka Aouélé a salué l'engagement des conseillers lors de cette séance plénière. Il a réaffirmé la vocation du CESEC à "accompagner les décisions publiques par des avis concertés, ancrés dans les réalités du pays". Cette adoption unanime témoigne du consensus qui s'est dégagé autour des enjeux alimentaires.

Les recommandations du CESEC alimenteront désormais les réflexions gouvernementales sur la politique agricole. Le marché vivrier, longtemps considéré comme informel, pourrait bénéficier d'une attention renforcée des pouvoirs publics. Cette évolution s'inscrit dans la stratégie nationale de sécurité alimentaire et de développement rural durable.

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