Le PPA-CI exige la libération de Lida Kouassi et Koné Boubacar

Lundi 11 Aout 2025

En conférence de presse le 10 août 2025, le PPA-CI de Laurent Gbagbo a exigé la libération de Lida Kouassi et Koné Boubacar, accusés d'être les instigateurs des violences du 1er août à Yopougon.


Le PPA-CI exige la libération de Lida Kouassi et Koné Boubacar © Crédit photo DR
Les arrestations de cadres du PPA-CI provoquent une vive réaction du parti de Laurent Gbagbo. Dimanche 10 août 2025, au siège du parti à Abidjan, le président exécutif Sébastien Dano Djédjé a dénoncé la détention de deux personnalités importantes : l'ex-ministre de la Défense Moïse Lida Kouassi et l'ambassadeur Koné Boubacar, ancien directeur du protocole de Gbagbo.

Ces arrestations interviennent dans un climat politique tendu, marqué par les violences du 1er août à Yopougon où un bus avait été incendié. Six membres du PPA-CI avaient déjà été interpellés après ces incidents nocturnes. Le parti oppose aujourd'hui une résistance organisée face à ce qu'il considère comme un acharnement gouvernemental.

Justin Koné Katinan, deuxième vice-président du Conseil stratégique et politique du PPA-CI, révèle les accusations portées contre les deux détenus. "Selon leurs avocats, il leur est reproché d'être les instigateurs des violences survenues le 1er août 2025 à Yopougon et qu'ils auraient été cités par les premières personnes arrêtées", explique-t-il.

Une stratégie d'arrestations dénoncée

Le PPA-CI pointe du doigt une méthode qu'il juge illégale. Dano Djédjé précise que ces nouvelles arrestations surviennent après celles de "six de leurs camarades, brutalement et illégalement enlevés par des hommes encagoulés les 2 et 3 août 2025 à Yopougon". Six autres militants auraient subi "des interrogatoires pendant 18 heures avant d'être relâchés".

La procédure inquiète particulièrement les dirigeants du parti. Les deux cadres ont été convoqués simultanément avec le colonel des douanes Joël Kéké au service des enquêtes générales de la préfecture de police d'Abidjan le 8 août. Si ce dernier a été libéré le lendemain, coïncidant avec la marche du Front commun PPA-CI et PDCI à Yopougon, Lida Kouassi et Koné Boubacar restent en garde à vue.

Dano Djédjé dénonce des "conditions dont la légalité et la conformité aux garanties constitutionnelles suscitent une profonde inquiétude". Pour lui, "ces pratiques constituent une atteinte grave aux principes fondamentaux inscrits dans notre loi fondamentale et bafouent les droits protégés par nos lois nationales et nos engagements internationaux".

Cent prisonniers politiques

Le président exécutif du PPA-CI élargit son accusation au-delà de ces arrestations récentes. Il affirme l'existence de "près de 100 prisonniers politiques" détenus "depuis très longtemps" dans les geôles ivoiriennes. Un chiffre qui témoigne selon lui d'une répression systématique de l'opposition.

Cette situation s'inscrit dans ce que Dano Djédjé appelle une politique de "mise sous cloche de tous ceux qui osent porter des voix discordantes à celle du pouvoir" d'Abidjan. Le parti revendique une approche différente face à cette tension croissante.

"En lieu et place de la répression, le PPA-CI, à travers son président Laurent Gbagbo, a demandé un dialogue politique avec le gouvernement depuis février 2024, mais a récolté un refus méprisant", regrette le dirigeant. Cette tentative de dialogue infructueuse renforce selon lui la légitimité de leur protestation actuelle.

Face à cette "situation délétère", Dano Djédjé appelle les militants à "rester vigilants, à ne pas se laisser intimider et à être focalisés sur l'objectif final, celui de l'inscription de Laurent Gbagbo sur la liste électorale". L'enjeu reste la participation de l'ancien président à la présidentielle d'octobre 2025.

Le parti maintient ses exigences : élections inclusives, réforme de la Commission électorale indépendante, audit de la liste électorale et dialogue politique. Des revendications portées dans un contexte de forte polarisation politique.

Dano Djédjé réaffirme la position "non négociable" du parti contre le quatrième mandat d'Alassane Ouattara. Il exhorte ses militants à la "mobilisation et à défendre la cause" du parti qu'il qualifie de "noble et nationale". Une stratégie de résistance qui s'annonce déterminante pour l'avenir politique ivoirien.

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