Le mouvement "Trop c'est Trop" de Gbagbo réunit désormais une vingtaine de partis politiques

Dimanche 11 Mai 2025

Sébastien Dano Djédjé a rencontré vingt partis politiques et les admis au concours de police 2010 pour les intégrer au mouvement Trop c'est Trop lancé par Laurent Gbagbo.


Le mouvement "Trop c'est Trop" de Gbagbo réunit désormais une vingtaine de partis politiques © Crédit photo DR
Le mouvement Trop c'est Trop, initié par Laurent Gbagbo lors du comité central du 26 avril, commence à prendre forme. Ce samedi 10 mai 2025, Sébastien Dano Djédjé, président exécutif du PPA-CI, a tenu deux rencontres successives au siège du parti. Entouré du vice-président Koudou Kessié et des secrétaires généraux adjoints Zéléhi Sérikpa et Mesmin Comoé, il a d'abord reçu le collectif des admis au concours de police de 2010.

Ces admis ont été écartés de l'intégration dans la police par le régime actuel, une décision qu'ils considèrent comme injuste et discriminatoire. Après cette première séance de travail, le président exécutif a rencontré une vingtaine de partis politiques ayant répondu favorablement à l'appel de Bonoua. Ces deux réunions marquent une étape concrète dans la mise en place du mouvement voulu par l'ancien président.

Les admis au concours de police de 2010 rallient le mouvement

Djédjé Bi Djè Christian, porte-parole du collectif des admis au concours de police de 2010, a exposé le calvaire vécu par les 1476 membres actifs de son organisation. Après avoir écouté leur témoignage, Sébastien Dano Djédjé a établi un parallèle entre leur situation et celle des partisans de Laurent Gbagbo, évoquant ce qu'il appelle un "délit d'appartenance".

« Chers amis tout ce que vous avez dit, la seule réponse que je vais donner c'est que vous êtes comme nous. Ceux qu'on appelle les pro-GBAGBO, des ivoiriens frappés par le délit d'appartenance ou de soutien à Laurent Gbagbo », a déclaré le président exécutif du PPA-CI. Il a poursuivi en dénonçant la décision d'annuler leur admission : « C'est inacceptable, inadmissible pour l'éducateur que je suis à plus forte raison, un gouvernement qui renonce ou qui ne reconnaît pas sa propre loi pour dire qu'il n'a plus droit. »

Face à cette situation, l'ancien ministre a promis une solution rapide en cas d'alternance politique : « Si nous, on est au pouvoir, ce n'est même pas le Président Laurent Gbagbo qui va prendre la décision, c'est le petit directeur de la fonction publique qui va d'abord prendre cette décision. » Ces propos ont suscité l'enthousiasme des membres du collectif qui ont officialisé leur adhésion au mouvement Trop c'est Trop.

Une démarche légale et constitutionnelle

Sébastien Dano Djédjé a tenu à clarifier les intentions du mouvement Trop c'est Trop face aux rumeurs qui circulent. « Beaucoup pensent que le mouvement Trop c'est Trop, c'est pour venir tout casser. Non, on ne casse rien du tout », a-t-il précisé avant d'ajouter : « Nous allons agir dans le sens, des règles de la constitution ivoirienne et les droits nous ordonnent, dans un processus légal. »

Cette mise au point vise à rassurer l'opinion publique sur les méthodes d'action du mouvement, tout en maintenant fermement ses objectifs. La stratégie consiste à fédérer diverses forces politiques et sociales autour de revendications communes, en restant dans le cadre légal et constitutionnel.

Les vingt partis politiques présents à la seconde rencontre ont échangé avec le président exécutif du PPA-CI sur les modalités pratiques de leur participation au mouvement. Après une série de questions-réponses, Sébastien Dano Djédjé les a investis d'une mission, sans toutefois préciser publiquement la nature exacte de celle-ci.

Cette double réunion marque une nouvelle étape dans la structuration de l'opposition ivoirienne autour de Laurent Gbagbo et du mouvement Trop c'est Trop. Elle témoigne d'une volonté de rassemblement au-delà des clivages partisans traditionnels, incluant désormais des collectifs de victimes présumées du régime actuel.

A LIRE AUSSI

Dans la même rubrique :