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Les députés PDCI claquent la porte de l'Assemblée en pleine cérémonie devant les invités internationaux ce 30 juin

Lundi 30 Juin 2025

Les députés du PDCI-RDA ont quitté l'Assemblée nationale lors de la cérémonie solennelle de clôture de la première session ordinaire ce lundi 30 juin 2025 pour dénoncer le refus du pouvoir d'ouvrir un dialogue politique avant l'élection présidentielle.


Les députés PDCI boycottent la clôture de session parlementaire ce 30 juin © Crédit photo DR
Les députés PDCI boycottent la clôture de session parlementaire ce 30 juin © Crédit photo DR
Les députés PDCI-RDA ont créé la surprise ce lundi 30 juin lors de la cérémonie solennelle de clôture de la première session ordinaire de l'Assemblée nationale. En pleine séance présidée par Adama Bictogo, les élus de l'opposition ont quitté l'hémicycle en signe de protestation. Une action spectaculaire qui intervient à quatre mois seulement de l'élection présidentielle de 2025.

Cette sortie théâtrale s'est déroulée devant des invités de marque, notamment Isidore Mvoumba, président de l'Assemblée nationale du Congo, mais aussi le Premier ministre Mambé, la présidente du Sénat Kandia Camara et plusieurs ambassadeurs accrédités en Côte d'Ivoire. Un timing calculé pour donner une résonance internationale à leur message.

Un refus du dialogue politique

Dans leur déclaration officielle, les députés PDCI-RDA pointent du doigt "le mépris et l'indifférence du Pouvoir d'ouvrir le dialogue politique avec les Partis politiques et la Société civile". Leurs revendications portent sur plusieurs points sensibles : une réforme de la Commission électorale indépendante (CEI), la révision de la liste électorale et surtout l'inscription des leaders politiques radiés.

"Le refus catégorique du Pouvoir actuel de répondre favorablement aux appels au dialogue politique", dénonce le groupe parlementaire dans sa déclaration. Parmi les personnalités concernées par cette radiation figurent des poids lourds de l'opposition : Tidjane Thiam (PDCI-RDA), Laurent Gbagbo (PPA-CI), Charles Blé Goudé (COJEP) et Guillaume Soro.

 

Arrestations et intimidations dénoncées

Le PDCI-RDA dresse un tableau sombre de la situation politique actuelle. "Des manœuvres d'intimidation et un climat d'insécurité généralisé matérialisé par des tentatives d'enlèvement", affirment les députés dans leur communiqué. Ils citent plusieurs cas concrets d'arrestations qu'ils jugent politiques : Innocent Yao, président de la J-PDCI Rurale, le communicateur surnommé "Macron 1er" et Joël N'Guessan, ancien ministre des Droits de l'Homme.

L'opposition accuse également la CEI d'avoir "outrepassé ses prérogatives" en exigeant l'inscription préalable sur la liste électorale avant tout parrainage de candidature. Une procédure que les députés PDCI-RDA jugent "illégale" et qui relève normalement du Conseil constitutionnel.

 

L'ombre de la crise post-électorale de 2010

Les députés n'hésitent pas à rappeler les heures sombres de la Côte d'Ivoire : "sous le prétexte de l'exclusion de candidats, certains ivoiriens ont pris des armes contre d'autres ivoiriens, entraînant plus de 3000 morts". Une référence directe à la crise post-électorale de 2010-2011 qui avait plongé le pays dans le chaos.

"À seulement 4 mois de l'élection présidentielle, aucune lueur d'espoir pour un dialogue politique inclusif ne se profile à l'horizon", alertent-ils. Face à cette impasse, le groupe parlementaire PDCI-RDA interpelle "la Communauté nationale et internationale" et invite le président Ouattara à "prendre les décisions urgentes qui s'imposent pour une paix durable".

Cette escalade intervient dans un contexte déjà fragile, où les tensions politiques se cristallisent autour de la participation ou non des principales figures de l'opposition à la présidentielle d'octobre 2025.

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