Lettre de Pulchérie Gbalet à Alassane Ouattara : la présidente de l'ACI réclame un dialogue national inclusif

Mercredi 13 Aout 2025

Dans sa lettre du 10 août 2025 à Alassane Ouattara, Pulchérie Gbalet de l'Alternative Citoyenne Ivoirienne exige un dialogue national inclusif rassemblant gouvernement, opposition et société civile.


Lettre de Pulchérie Gbalet à Ouattara © Crédit photo DR
Dialogue national inclusif en Côte d'Ivoire devient l'exigence prioritaire de l'Alternative Citoyenne Ivoirienne (ACI) de  Pulchérie Gbalet après la marche du front commun PDCI PPA-CI du 9 août à Yopougon. Dans une lettre ouverte datée du 10 août, Pulchérie Gbalet interpelle directement le président Alassane Ouattara pour organiser des discussions rassemblant gouvernement, opposition et société civile. Cette demande fait suite à la mobilisation pacifique initiée par le PPA-CI et le PDCI-RDA au sein du Front Commun.

La présidente d'ACI justifie cette démarche par l'absence de réponses présidentielles aux précédents courriers. "Nous tenons à nous excuser pour la forme utilisée. Mais cela est dû au fait que JAMAIS vous n'avez répondu à aucun de nos courriers", écrit-elle au chef de l'État. Cette interpellation directe témoigne de l'exaspération grandissante d'une partie de la société civile face au silence du pouvoir.

Une marche pacifique

La manifestation du 9 août à Yopougon a rassemblé des milliers d'Ivoiriens dans le calme, après autorisation préfectorale obtenue suite à plusieurs négociations. Pulchérie Gbalet salue cette "démonstration de maturité démocratique" qui s'inscrit dans les droits constitutionnels fondamentaux. L'encadrement professionnel des forces de l'ordre a permis le déroulement paisible de cette mobilisation politique.

Pour ACI, cette marche légitime illustre les droits garantis par la Constitution ivoirienne, notamment "la liberté d'expression, de réunion et de manifestation pacifique". L'organisation considère que cette expression populaire mérite une écoute attentive du pouvoir exécutif. Cette position s'appuie sur le principe démocratique fondamental du droit de manifestation.

L'héritage houphouëtiste comme référence

Pulchérie Gbalet invoque l'héritage du président Félix Houphouët-Boigny pour justifier sa demande de dialogue national inclusif. "En vous réclamant de l'héritage du Président Félix Houphouët-Boigny, vous affirmez adhérer à une méthode : celle du dialogue et du pardon", rappelle-t-elle à Ouattara. Cette référence historique vise à légitimer la demande d'ouverture politique.

La dirigeante d'ACI cite également l'adage latin "Vox populi, vox Dei" (la voix du peuple est la voix de Dieu) pour souligner l'importance du message populaire exprimé lors de la marche. Cette formule renforce l'argumentaire en faveur d'une écoute présidentielle des revendications citoyennes. L'invocation des valeurs houphouëtistes constitue un levier rhétorique puissant dans le contexte politique ivoirien.

Élection inclusive comme objectif

L'organisation citoyenne conditionne l'organisation d'une "élection démocratique et apaisée" à la garantie d'un scrutin inclusif. Pulchérie Gbalet estime qu'un **dialogue national Côte d'Ivoire** permettrait de créer "un écosystème électoral crédible et respecté de tous". Cette approche vise à éviter les tensions électorales récurrentes dans le pays.

La lettre ouverte rappelle une récente déclaration présidentielle : "Je suis le Président de tous les Ivoiriens". ACI utilise cette formule pour interpeller Ouattara sur sa responsabilité envers l'ensemble des citoyens, y compris l'opposition. L'organisation cite un sage anonyme : "Le Président de la République qui s'obstine à faire uniquement droit aux désirs de ses seuls partisans, s'aliène des compatriotes qui attendent, attendent et n'attendent plus rien."

Alternative Citoyenne Ivoirienne conclut son interpellation par le slogan "PLUS JAMAIS ÇA", référence aux crises passées du pays. Cette formule appelle à éviter la répétition des tensions politiques qui ont marqué l'histoire ivoirienne récente. L'organisation exhorte le président à "œuvrer pour que la Côte d'Ivoire ne revive plus jamais les blessures du passé".

La lettre se termine par un appel à la "sagesse" présidentielle face aux attentes populaires exprimées lors de la manifestation. "La décision vous appartient et l'histoire vous regarde", conclut Pulchérie Gbalet, plaçant Alassane Ouattara face à ses responsabilités historiques. Cette formulation solennelle vise à peser sur la décision présidentielle concernant l'ouverture du dialogue politique.

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