PDCI, le "nuage noir" de Guikahué menace-t-il le parti ? © Crédit photo DR
L'ancien secrétaire exécutif du PDCI a lâché une bombe sur les antennes de 7 Info. Maurice Kacou Guikahué, écarté de l'investiture aux législatives dans son fief de Gagnoa, règle ses comptes avec la direction de Tidjane Thiam. Ses accusations fracassantes ravivent les tensions au sein du parti historique fondé par Félix Houphouët-Boigny. Au cœur de la polémique : l'élection contestée du président actuel et un choix de candidature qui passe mal.
Guikahué ne mâche pas ses mots. Selon lui, Thiam aurait pris les rênes du PDCI sans remplir toutes les conditions d'éligibilité, notamment les dix ans de présence au bureau politique. « Henri Konan Bédié avait d'ailleurs hésité à l'intégrer au bureau politique, sans doute parce qu'il avait déjà compris ses ambitions », affirme-t-il. La frustration de l'intéressé est palpable : évincé de la course à la présidence du parti en 2023 pour ses démêlés judiciaires liés au Conseil national de transition, il se voit aujourd'hui préférer le chef des Baoulé et Agni de Gagnoa pour représenter le PDCI aux législatives.
Guikahué ne mâche pas ses mots. Selon lui, Thiam aurait pris les rênes du PDCI sans remplir toutes les conditions d'éligibilité, notamment les dix ans de présence au bureau politique. « Henri Konan Bédié avait d'ailleurs hésité à l'intégrer au bureau politique, sans doute parce qu'il avait déjà compris ses ambitions », affirme-t-il. La frustration de l'intéressé est palpable : évincé de la course à la présidence du parti en 2023 pour ses démêlés judiciaires liés au Conseil national de transition, il se voit aujourd'hui préférer le chef des Baoulé et Agni de Gagnoa pour représenter le PDCI aux législatives.
Un parti qui se replie sur ses bases
La question ethnique s'invite brutalement dans le débat. Pour Guikahué, son éviction traduit une dérive communautaire du PDCI Côte d'Ivoire, autrefois parti national, désormais replié sur l'ethnie baoulé. « On avait préféré le président des Baoulé et Agni de Gagnoa comme candidat de Gagnoa, au lieu de moi », dénonce-t-il. Une accusation qui fait mouche dans un contexte politique ivoirien où les appartenances ethniques pèsent lourd. L'ancien patron du Mouvement des élèves et étudiants de Côte d'Ivoire estime qu'on lui a fermé la porte parce qu'il n'est pas baoulé, contrairement à Thiam qui porte « le sang d'Houphouët-Boigny, le prophète des Baoulé ».
La direction du parti n'a pas tardé à répliquer. Dans un long communiqué cinglant, le PDCI Côte d'Ivoire remet en cause la loyauté de son ancien cadre. « En 1999 puis en 2000, au lendemain du coup d'État qui a renversé le PDCI-RDA, il a ouvertement milité en faveur du choix du Général Robert Guéï comme candidat », rappelle le texte. Plus encore, la formation politique « dénonce avec fermeté les tentatives de M. Guikahué de transformer une frustration personnelle en tension communautaire ».
La direction du parti n'a pas tardé à répliquer. Dans un long communiqué cinglant, le PDCI Côte d'Ivoire remet en cause la loyauté de son ancien cadre. « En 1999 puis en 2000, au lendemain du coup d'État qui a renversé le PDCI-RDA, il a ouvertement milité en faveur du choix du Général Robert Guéï comme candidat », rappelle le texte. Plus encore, la formation politique « dénonce avec fermeté les tentatives de M. Guikahué de transformer une frustration personnelle en tension communautaire ».
Le parti historique dans la tourmente
Venance Konan, ancien directeur général de Fraternité Matin, dresse un constat sans appel : « Sous l'orage. Ça commence par un nuage noir que l'on aperçoit dans le ciel. » Selon lui, la tempête qui secoue le PDCI pourrait bien emporter tout sur son passage. Entre un président absent du territoire national depuis des mois et des cadres historiques qui claquent la porte, le parti fondé en 1946 traverse l'une de ses pires crises. « Il est à craindre que les jours du PDCI-RDA ne soient désormais comptés », écrit-il.
Les erreurs de gestion s'accumulent. Guikahué avait déjà démissionné de son poste de conseiller politique, agacé de découvrir les décisions de Thiam dans la presse. Il pointait aussi l'organisation d'un congrès sans mise en place préalable d'un bureau. Le PDCI Côte d'Ivoire, qui a longtemps dominé la vie politique ivoirienne, paie aujourd'hui le prix de divisions internes exacerbées. Avec des législatives qui approchent et un président fantôme, le vieux parti risque de perdre encore des plumes face à ses adversaires qui guettent le moindre faux pas.
Les erreurs de gestion s'accumulent. Guikahué avait déjà démissionné de son poste de conseiller politique, agacé de découvrir les décisions de Thiam dans la presse. Il pointait aussi l'organisation d'un congrès sans mise en place préalable d'un bureau. Le PDCI Côte d'Ivoire, qui a longtemps dominé la vie politique ivoirienne, paie aujourd'hui le prix de divisions internes exacerbées. Avec des législatives qui approchent et un président fantôme, le vieux parti risque de perdre encore des plumes face à ses adversaires qui guettent le moindre faux pas.