Pacte secret avec Laurent Gbagbo : Ahoua Don Mello entretient le mystère sur France 24, "tout ce qui est secret est secret"

Mercredi 8 Octobre 2025

Ahoua Don Mello entretient le mystère sur France 24 ce 8 octobre 2025 concernant un pacte secret avec Laurent Gbagbo et affirme bénéficier du soutien des militants de l'ancien président.


Pacte secret avec Laurent Gbagbo : Ahoua Don Mello entretient le mystère sur France 24 © Crédit photo DR
Pacte secret avec Laurent Gbagbo et Ahoua Don Mello ? l'hypothèse plane depuis l'annonce de sa candidature à l'élection présidentielle du 25 octobre 2025. Interrogé mardi 8 octobre sur France 24, Ahoua Don Mello a refusé de lever le voile sur ses relations avec l'ancien chef d'État exclu de la compétition. « Tout ce qui est secret est secret », a-t-il lâché face aux questions insistantes du journaliste, alimentant les spéculations sur un plan B orchestré par l'entourage de Laurent Gbagbo.

L'ancien vice-président du PPA-CI, exclu de la direction du parti après avoir déclaré sa candidature, maintient une posture ambiguë. « Je ne peux pas dire exactement la discussion qu'on a eue sur cette affaire », a-t-il ajouté, précisant que cela reste « une affaire entre Laurent Gbagbo et moi, un camarade de très longue date, depuis plus de 40 ans ». Cette stratégie du non-dit intervient à quelques jours du démarrage de la campagne officielle le 10 octobre, dans une course qui oppose cinq candidats dont le président sortant Alassane Ouattara.

Les militants comme caution politique

Face à son exclusion formelle du PPA-CI, Don Mello brandit le soutien de la base militante. « J'ai été exclu de la direction du parti, mais pas de l'esprit des militants ni de leur cerveau », a-t-il déclaré avec assurance. Le candidat affirme que « ce sont eux qui ont porté mon parrainage », justifiant ainsi sa légitimité à incarner la gauche ivoirienne malgré le désaveu officiel du parti de Gbagbo.

Interrogé directement sur l'existence d'un pacte confidentiel avec l'ancien président, il a botté en touche. « Vous n'excluez pas que vous êtes là avec son accord, même s'il est secret ? », a insisté le journaliste. Réponse évasive : « Je crois qu'il est bon de tourner cette page, parce que je n'en dirai pas plus. » Seule certitude avancée par le candidat : « Le débat qui a commencé en interne se poursuit » et « j'ai le soutien d'une bonne partie des militants, c'est l'essentiel ».

Une gauche fragmentée en quête d'union

Don Mello a révélé des tractations en cours avec d'autres figures de l'opposition. « Simone Gbagbo et moi sommes toujours en relation », a-t-il indiqué, évoquant des discussions pour « adopter une stratégie commune » avec l'ex-Première dame et Charles Blé Goudé. Cette coalition informelle vise à rassembler les forces de gauche écartées du scrutin, avec un objectif clair : « qu'au soir du 25 octobre 2025 il y ait un changement de régime ».

Le candidat cite l'exemple sénégalais pour nourrir son espoir. « À tout près de nous au Sénégal, les leaders politiques ont opté pour des choix qui permettent de sortir de cette situation », a-t-il argumenté, faisant référence à la transition qui a mis fin au pouvoir de Macky Sall. Pour lui, « une issue démocratique est possible » malgré le rapport de force défavorable face à la « machine du pouvoir » d'Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 15 ans.

Rupture avec Paris et virage vers Moscou

Sur ses liens avec la Russie, Don Mello assume pleinement. Vice-président de l'Alliance internationale des BRICS, il se défend d'être « l'homme de Vladimir Poutine », invoquant son statut d'exilé politique contraint de saisir « toutes les opportunités » pour survivre. Il revendique une « diplomatie multipolaire » permettant de choisir librement ses partenaires « que ce soit de l'Ouest, du Moyen-Orient ou de l'Est ».

Ses promesses économiques visent une rupture nette avec la France. « Ma première décision sera de dénoncer les accords monétaires entre la Côte d'Ivoire et la France », a-t-il annoncé, plaidant pour l'adoption de l'éco, future monnaie ouest-africaine. Sur la défense, il compte rompre les accords hérités de la « conférence de Berlin de 1884 » pour obtenir « l'autonomie nécessaire » et négocier avec « tous les pays de la planète ». Des positions radicales qui tranchent avec la ligne pro-occidentale du président Ouattara, à moins de trois semaines du scrutin.

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