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Démolition école primaire Simone Gbagbo 2 à Gonzagueville, Port-Bouët : la mairie de Port-Bouët se prononce

Mercredi 8 Octobre 2025

L'École Primaire Privée Simone Gbagbo 2 a été démolie le mardi 7 octobre 2025 à Gonzagueville, Port-Bouët. La mairie met fin à quatre années d'occupation illégale d'un terrain public destiné au commerce.


Démolition école primaire Simone Gbagbo 2 à Gonzagueville, Port-Bouët  © Crédit photo DR
Démolition école primaire Simone Gbagbo 2 à Gonzagueville, Port-Bouët © Crédit photo DR
Port-Bouët a tranché dans le vif. Mardi 7 octobre, les pelleteuses ont rasé l'École Primaire Privée Simone Gbagbo 2, installée sans autorisation dans le quartier Motard à Gonzagueville. La vidéo de la démolition, diffusée massivement sur les réseaux sociaux, a provoqué une vague d'indignation. Mais derrière l'émotion se cache une réalité administrative autrement plus complexe, que la mairie tente aujourd'hui de clarifier face aux accusations de brutalité.

L'établissement scolaire occupait depuis plusieurs années une réserve administrative destinée à accueillir le Marché de Gros de Gonzagueville, un projet phare de la municipalité annoncé depuis 2019. Entre protection du domaine public et droit à l'éducation, cette affaire révèle les tensions permanentes autour du foncier dans la commune, où les constructions anarchiques se multiplient. Les services techniques de la mairie, escortés par les forces de l'ordre, ont procédé à la libération du site dans la matinée, sans incident selon la version officielle.

Quatre ans de bras de fer administratif

L'histoire commence en 2021. La mairie découvre qu'une école privée s'est implantée sur un terrain réservé pour son projet de marché de gros, sans aucun papier en règle. « L'établissement concerné a été érigé sans aucune autorisation administrative, ni de la Mairie de Port-Bouët, ni du Ministère de la Construction, ni du Ministère de l'Éducation nationale », détaille le communiqué du cabinet du maire publié ce mardi 8 octobre.

Plusieurs mises en demeure sont alors adressées à la fondatrice de l'établissement. Mais face à son refus de quitter les lieux, la municipalité adopte une stratégie d'accompagnement pour éviter de sacrifier la scolarité des enfants. Un sursis exceptionnel est accordé pour terminer l'année académique 2024-2025. Une campagne d'information est lancée auprès des parents pour les inciter à réinscrire leurs enfants ailleurs. « Dans un souci de préserver la scolarité des enfants, la Mairie a consenti un sursis exceptionnel », précise le service communication du cabinet.

Un projet de développement local en jeu

Derrière cette démolition se profile le Marché de Gros de Gonzagueville, pièce centrale de la politique municipale depuis six ans. Le projet vise à « dynamiser le commerce local, favoriser l'autonomisation des femmes, créer de l'emploi et améliorer la disponibilité des produits vivriers », selon les termes de la mairie. Un investissement présenté comme structurant pour l'ensemble de la commune, dans une zone en pleine mutation urbaine.

La propriétaire de l'école n'a pourtant pas cédé. « Malgré ces mesures d'accompagnement et de sensibilisation, la propriétaire de l'école a refusé de libérer les lieux et a poursuivi ses activités, en violation des instructions du Ministère de l'Éducation Nationale », indique le communiqué. Cette résistance a fini par épuiser la patience des autorités locales, qui ont décidé de passer à l'action pour permettre le démarrage effectif du chantier.

La vidéo de la démolition a enflammé la toile. Des internautes dénoncent une expulsion brutale, d'autres pointent le timing en pleine année scolaire. La mairie dénonce de son côté « des propos tendancieux » et « des tentatives de manipulation sur les réseaux sociaux ». Elle insiste sur le fait que « les bâtiments démolis étaient inoccupés » et que « cette opération s'est déroulée dans le calme, sans incident ».

L'affaire pose une question plus large sur la gestion du foncier à Port-Bouët. « Cette action vise à protéger le domaine public, à lutter contre les constructions anarchiques, et à garantir l'exécution des projets structurants », martèle la municipalité. Elle appelle désormais « les citoyens à la vigilance face aux informations erronées » et réaffirme « son attachement au respect de la loi ». Le chantier du Marché de Gros peut maintenant démarrer, mais la polémique, elle, ne fait probablement que commencer.

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