Procès Valérie Yapo - Tidjane Thiam : que va révéler l'audience du 15 mai sur l'avenir du PDCI ?

Jeudi 15 Mai 2025

L'audience du 15 mai 2025 dans le procès opposant Valérie Yapo à Tidjane Thiam concernant la présidence du PDCI se relance se jour quelques heures après la réélection du président du parti.


Le PDCI-RDA face à l'audience du 15 mai 2025 dans le procès opposant Valérie Yapo à Tidjane Thiam. Cette affaire, qui remet en question la légalité de la présidence de Thiam au sein du plus ancien parti politique ivoirien, intervient dans un contexte politique tendu à cinq mois de l'élection présidentielle.

L'audience initialement prévue le 8 mai a été reportée au 15 mai. Cette situation prolonge l'incertitude juridique autour de la direction du parti, malgré la réélection de Thiam intervenue le 14 mai.

Une contestation fondée sur la nationalité de Tidjane Thiam

Au cœur de cette bataille juridique se trouve la question de la nationalité de Tidjane Thiam. Valérie Yapo, ancienne membre du secrétariat exécutif du PDCI, conteste la régularité de son élection en décembre 2023, arguant qu'il ne remplissait pas les conditions statutaires du parti exigeant la nationalité ivoirienne.

Les documents présentés au tribunal indiquent que Thiam n'a renoncé à sa nationalité française qu'en mars 2025, soit plusieurs mois après son élection à la tête du parti. Cette situation a conduit à sa radiation de la liste électorale ivoirienne fin avril 2025, un élément central dans l'argumentaire de la plaignante.

Démission et réélection précipitées

Face à la pression judiciaire, Tidjane Thiam a démissionné de la présidence du PDCI le 11 mai 2025, évoquant un « harcèlement judiciaire orchestré » contre lui et son parti. Dans un message aux militants, il a affirmé que ces attaques visaient à le marginaliser et à l'écarter du débat démocratique.

Paradoxalement, trois jours après sa démission, Thiam a été réélu président lors d'un congrès extraordinaire avec un score de 99,77% des suffrages. Cette précipitation est dénoncée par Valérie Yapo, qui y voit une manœuvre pour contourner la décision de justice attendue.

Les avocats de Thiam contestent la recevabilité de la demande de Yapo, soutenant que seule l'autorité publique peut statuer sur la nationalité d'un citoyen. Ils affirment également que leur client est né Ivoirien, fils d'une mère ivoirienne et d'un père français, et qu'il n'a jamais volontairement acquis une nationalité étrangère.

La démission suivie d'une réélection pourrait rendre partiellement sans objet les demandes de Valérie Yapo concernant l'annulation de la présidence de Thiam. Cependant, les questions relatives à la validité des actes posés durant son premier mandat demeurent, compliquant la procédure judiciaire.

Le PDCI à l'épreuve de la présidentielle

Malgré ces turbulences, le PDCI maintient ses ambitions pour la présidentielle du 25 octobre 2025. Akossi Bendjo, vice-président et coordonnateur général du parti, a déclaré le 13 mai que le parti se battrait pour que Thiam soit candidat à cette élection.

Les partisans de Thiam soulignent sa vision d'« une Côte d'Ivoire maîtresse de son destin et réconciliée », tandis que ses détracteurs s'inquiètent des conséquences juridiques potentielles sur la légitimité du parti dans la course présidentielle.

L'issue de l'affaire Yapo contre Thiam pourrait s'avérer déterminante pour l'avenir du PDCI-RDA, formation historique fondée en 1946 par Félix Houphouët-Boigny, à l'approche d'une échéance électorale cruciale pour la Côte d'Ivoire.

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